L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
Alors que Liz Truss se bat pour se maintenir à la tête du gouvernement britannique, malgré le tour dramatique pris par la situation politique au Royaume-Uni dans son propre camp et la démission d’un nouveau ministre mercredi, la Banque d’Angleterre (BoE) affirme qu’elle réagira aux changements apportés au mini-budget. «Le MPC (Comité de politique monétaire, ndlr) est susceptible de réagir relativement rapidement aux nouvelles concernant la politique budgétaire», a déclaré le sous-gouverneur Ben Broadbent dans un discours prononcé jeudi à l’Imperial College. «Il reste à voir si les taux d’intérêt officiels doivent augmenter autant que les prix actuels sur les marchés financiers», a-t-il précisé.
L'effacement des banques centrales laisse les marchés sans boussole. L’analyse de Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires chez Allianz Global Investors.
Les rendements des emprunts d'État britanniques à long terme se détendent mercredi après que la Banque d’Angleterre (BoE) a déclaré qu’elle ne vendrait pas immédiatement les Gilts à plus de 20 ans lors du lancement le 1er novembre de son programme de réduction de son bilan (quantitative easing) à partir du 1er novembre.
La Banque d’Angleterre (BoE) a démenti mardi des informations du Financial Times selon lesquelles la banque centrale envisagerait un nouveau report du début de son programme de cessions d’obligations d’Etat britanniques, les Gilts (quantitative tightening). Le quotidien britannique a rapporté que l’institution monétaire pourrait reporter la cession d’obligations d’Etat britanniques prévue le 31 octobre afin de favoriser une plus grande stabilité sur les marchés obligataires à la suite du fiasco du «mini-budget» sur lequel le gouvernement est en grande partie revenu.
La Banque d’Angleterre (BoE) a démenti des informations du Financial Times selon lesquelles la banque centrale envisagerait un nouveau report du début de son programme de cessions d’obligations d’Etat britanniques, les Gilts (quantitative tightening).
La banque centrale hongroise a augmenté de manière inattendue vendredi son taux de prêt garanti au jour le jour à 25% contre 15,5% et lancé un nouvel appel d’offres de dépôt à un jour à un taux de 18%. Elle a par ailleurs déclaré qu’elle fournirait directement des devises étrangères pour payer les importations d'énergie. La Banque nationale de Hongrie (BNH) a ajouté dans un communiqué qu’elle était «prête à intervenir avec tous les outils si nécessaire pour assurer la stabilité du marché». Vendredi matin, Viktor Orban, Premier ministre hongrois, a déclaré qu’il avait demandé au ministre des Finances et au gouverneur de la banque centrale de réduire au moins de moitié le taux d’inflation, actuellement supérieur à 20%, d’ici à la fin de l’an prochain.
La banque centrale hongroise a augmenté de manière inattendue son taux de prêt garanti au jour le jour à 25% contre 15,5% et lancé un nouvel appel d’offres de dépôt à un jour à un taux de 18%. Elle a par ailleurs déclaré qu’elle fournirait directement des devises étrangères pour payer les importations d'énergie. La Banque nationale de Hongrie (BNH) a ajouté dans un communiqué qu’elle était «prête à intervenir avec tous les outils si nécessaire pour assurer la stabilité du marché».
Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) seraient proches d’un accord visant à modifier a posteriori les règles régissant les opérations de refinancement à long terme ciblées (TLTRO), ont indiqué à Reuters des sources proches mercredi soir. Les TLTRO 3, qui représentent encore plus de 2.100 milliards d’euros prêtés aux banques, avaient été mises en place pour stimuler les prêts à l’économie de la zone euro en septembre 2019 à des taux intéressants. Mais après une série de hausses de taux rapides et importantes, les banques peuvent désormais simplement conserver ce «cash» à la BCE, réalisant un profit sans risque, ce qui irrite les décideurs politiques. Les options retenues ont récemment été réduites de cinq à trois, et le personnel de la BCE travaillerait à les affiner pour une prochaine décision, potentiellement lors de la réunion politique du 27 octobre.
Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) seraient proches d’un accord visant à modifier a posteriori les règles régissant les opérations de refinancement à long terme ciblées (TLTRO), ont indiqué à Reuters des sources proches mercredi soir.
En attendant trop, la Banque centrale européenne pourrait être obligée de relever ses taux en pleine récession. L’analyse de Florence Pisani, directrice de la recherche économique, Candriam.
Jean-François Serval, président et fondateur de Groupe Audit Serval, et Jean-Pascal Tranié, entrepreneur et responsable d’un fonds d’investissement international
Resserrement. La combinaison de la hausse des taux directeurs américains, de la dépréciation des monnaies et de l’inflation, toujours forte, limite la marge de manœuvre dont disposent les banques centrales des pays en développement. « Les monnaies les plus attaquées sont celles des pays à politique monétaire hétérodoxe (c’est peu dire) comme la Turquie (inflation à 83 % et taux à 12 %) et l’Argentine. Viennent ensuite les plus proches de la guerre comme la Pologne (une inflation à 17,5 %) ou l’Estonie (24 %) », relève une note du Crédit Agricole. Les banques centrales des pays en développement ont cherché à anticiper la hausse des taux directeurs américains dès 2021 (voir le graphique, g.). Cependant, le niveau des taux d’inflation place les taux réels en territoire négatif. C’est le cas dans 35 des 56 pays étudiés par la Cnuced (voir le graphique, d.), comme au Nigeria, avec une inflation à 20 % et des taux à 15,5 %. Ce resserrement viendra peser sur les perspectives de croissance, qui devrait s’établir à 3 % en moyenne dans les pays en développement, un niveau très insuffisant « qui pèsera sur les finances publiques et privées et nuira aux perspectives d’emploi », selon l’organisation. Les pays du Golfe restent épargnés et continuent d’assainir leurs finances publiques. La dette d’Oman pourrait passer, selon le Fonds monétaire international, de 62,9 % du PIB l’an dernier à 44 % cette année, tandis que la croissance saoudienne, à 7,2 % attendus en 2022, sera l’une des plus élevées des pays du G20.
La forte progression des émissions nettes d’emprunts d’Etat dans la zone euro l’an prochain pourrait compliquer la mise en œuvre par la Banque centrale européenne (BCE) de la diminution de son bilan (quantitative tightening, QT). Bank of America (BoA) anticipe près de 400 milliards d’euros d’émissions nettes (hors amortissement de dette, paiement de coupon, rachat de dette et programme de rachat de la BCE) d’emprunts d’Etat dans la zone euro et de l’Union européenne (UE) en 2023. Un montant record chiffré par les économistes de la banque dans une note. Cette année, ces derniers anticipaient entre 120 et 145 milliards d’euros d’émissions nettes. «Le réajustement comporte probablement des risques élevés d’incidents alors que les prix évoluent vers un nouveau régime de taux plus élevés de la banque centrale, et sans soutien systématique des flux, en particulier pour les produits à ‘spread’», estime BoA. La banque centrale pourrait prochainement lancer le débat concernant le moment de mettre en œuvre le QT, ce qui l’amènerait à vendre une partie des 4.000 milliards d’euros de dette détenus, avec une décision attendue par certains en décembre.
Lors d’une réunion avec la Banque de France, la Fédération bancaire française a proposé de baser le calcul sur les taux d’intérêt au moment de la signature de l’offre de prêt. Les courtiers pestent de ne pas avoir été invités à cette réunion.
La forte progression des émissions nettes d’emprunts d’Etat dans la zone euro l’an prochain pourrait compliquer la mise en œuvre par la Banque centrale européenne (BCE) de la diminution de son bilan (quantitative tightening, QT).