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Revenu et dividende : une solution refuge


2022 fut un bon cru pour les stratégies de revenus
Les stratégies de revenus ont fait leur grand retour en 2022. Alors que les stratégies de couverture classiques n’ont pas rempli leur mandat, les stratégies de revenus et de dividendes ont bien résisté, faisant office de refuge contre les turbulences qui ont agité les marchés sous l’effet de la hausse des taux. L’indice mondial MSCI World High Dividend Yield a surperformé le MSCI World de plus de 17% entre janvier et décembre 2022. Ce faisant, il s’est distingué parmi les différents secteurs et styles d’investissement, dont seule l’énergie ayant enregistré une performance supérieure (graphique 1).
Graphique 1: l’indice MSCI High World Dividend Yield affiche l’une des meilleures performances en 2022

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Outre le rendement des dividendes, d’autres critères de qualité entrent également en jeu
Comment expliquer une performance aussi remarquable ? La composition de l’indice est sans aucun doute un facteur important. Comme son nom l’indique, le rendement des dividendes d’une entreprise est le principal critère d’inclusion. Cela se traduit par un rendement des dividendes de l’indice supérieur de plus de 1,5% au rendement des dividendes de l’indice MSCI World au cours des dix dernières années. Cependant, outre ce facteur, le processus de sélection prend également en compte la croissance des dividendes, sa régularité et la continuité des versements de dividendes. Ainsi sont exclues de l’indice les entreprises dont les dividendes ont baissé au cours des cinq dernières années, de même que celles qui affichent des ratios de versement de dividendes non tenables. Par ailleurs, plusieurs autres critères de qualité s’appliquent, tels que des limites d’endettement, des seuils minimums de rentabilité et des seuils maximums de volatilité des résultats. Autant de mesures censées garantir la stabilité des futurs versements de dividendes.
Il en résulte un style défensif offrant une forte exposition aux facteurs Value et Qualité
Le processus de sélection aboutit à un style incomparable. Un style dominé par des secteurs défensifs comme la santé et les biens de consommation de base, mais avec un net biais Value (graphique 2). Certains secteurs qui versent généralement des dividendes élevés, comme l’énergie, affichent une pondération relativement faible : souvent, ils ne répondent pas aux critères de qualité, étant donné la forte cyclicité de leurs résultats et le risque qui en découle de voir les dividendes réduits à l’avenir.
Dans l’indice, les entreprises qui passent le filtre qualité sont généralement stables et bien établies. Leurs bilans sont robustes et leurs flux de trésorerie disponible, solides. Leurs perspectives de croissance sont certes positives, mais s’agissant d’entreprises très matures, il est peu probable qu’elles affichent les plus forts taux de croissance bénéficiaire du marché. Par conséquent, une part prépondérante de leurs flux de bénéfices se situe dans un avenir proche, ce qui réduit la duration de leurs revenus et rend leurs valorisations moins vulnérables à la hausse des taux.
Graphique 2: la santé et les biens de consommation de base dominent l’indice MSCI World High Dividend Yield

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Des stratégies moins touchées par la hausse des taux
Une analyse de l’exposition aux facteurs confirme cette hypothèse. Si, comme on peut s’y attendre, le facteur rendement des dividendes domine clairement l’indice MSCI World High Dividend Yield et si la faible pondération du facteur bêta traduit son profil défensif, le facteur Value est, par rapport à l’indice MSCI World, le deuxième facteur dominant (graphique 3).
C’est l’une des raisons pour lesquelles les stratégies de revenus et de dividendes élevés ont très bien résisté l’année dernière, au moment où les taux ont fortement augmenté. La corrélation de l’indice MSCI World High Dividend Yield à l’évolution des taux a en effet été positive au cours des dernières années, bien qu’inférieure à celles des titres purement Value et des secteurs correspondants, comme la finance ou l’énergie.
Graphique 3: forte exposition au facteur Value de l’indice MSCI World High Dividend Yield

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Corrélation positive aux rendements, faible bêta et faible corrélation au cycle
La seconde caractéristique qui ressort est le profil relativement défensif des stratégies de dividendes élevés, qui se reflète dans leur degré de corrélation au cycle et à l’indice de référence (graphique 4). L’indice MSCI World High Dividend Yield affiche un bêta de 0,8 par rapport à l’indice MSCI World, soit un niveau légèrement supérieur aux trois secteurs les plus défensifs du marché (soins de santé, biens de consommation de base et services aux collectivités). Cet autre facteur explique que les stratégies de dividendes élevés aient été moins affectées par la forte correction du marché en 2022.
Enfin, la faible sensibilité au cycle se reflète dans le coefficient de corrélation à l’indice ISM manufacturier américain, qui représente l’une des meilleures approximations de la croissance américaine. La forte baisse de l’indice ISM l’année dernière a lourdement pesé sur certains secteurs les plus cycliques, mais a eu un impact nettement plus modéré sur les stratégies de revenus et de dividendes.
Compte tenu de ces caractéristiques, l’année dernière s’est avérée un excellent cru pour les stratégies de revenus et de dividendes. L’impact de la hausse des taux d’intérêt sur l’économie a offert un contexte idéal pour leur performance relative.
Graphique 4: faible bêta

Auteur : Wolf von Rotberg – Equity Strategist
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