Avec 40 % du marché, la France est le pays qui compte le plus grand nombre de fonds de partage en Europe, selon Axylia Conseil qui a recensé 112 OPCVM à vocation philanthropique dans 12 pays dans le cadre d’une étude sur « la finance altruiste ».Le pays représente un encours de 650 millions d’euros sur un total de 8,4 milliard d’euros sur le continent. Mais les fonds français n’ont reversé « que » 4,3 millions d’euros de dons en 2010, sur un total de 68 millions d’euros distribués en Europe, soit 0,75 % des encours.En volume de dons, le Royaume-Uni, avec seulement deux fonds, se place en tête. Ainsi, plus de 50 millions d’euros ont été alloués en 2010 grâce au seul hedge fund The Children’s Investment Fund (TCI). Si l’on exclut ce produit atypique britannique, les fonds suédois – qui représentent environ un tiers du marché en nombre avec 15 produits – sont les plus généreux, avec 8 millions d’euros de dons en 2010. «Cette générosité est liée à l’originalité du mode de partage : en Suède - comme en Norvège -, il se fait sur l’actif net du fonds», commente l’étude d’Axylia. Autrement dit, les dons sont garantis, même si le produit perd de l’argent ! L’un de ces fonds est le Humanfonden géré par Swedbank Robur Fonder, qui pèse 250 millions d’euros. Son gérant, Ian Raftell, a expliqué lors des Ateliers de la Finance Responsable qui se sont tenus mardi à Paris que le fonds reverse 2 % des encours chaque année aux ONG choisies par les souscripteurs.Ces dons, à l’échelle européenne, vont avant tout à la recherche médicale (30 %), devant la solidarité (15 %), l’aide sociale (12 %), l’environnement et l’enfance (9 % chacune).Enfin, plus de 80 % des fonds de partage européens se conforment à l’une ou l’autre pratique d’investissement socialement responsable (ISR), constate Axylia. En France, cet ISR est orienté vers le «best in class». Le reste de l’Europe privilégie une approche d’exclusion.