Partenaire de BNP Paribas dédié à la gestion de fonds d’infrastructure mais doté d’une gouvernance indépendante, Antin Infrastructure Partners a annoncé mardi 19 janvier avoir procédé à un deuxième «closing». Ce tour de table réalisé le 18 décembre et qui s'élève à 215 millions d’euros – portant à 515 millions le total des engagements du fonds – a été souscrit par des fonds de pension scandinaves et allemands ainsi que par des investisseurs français. Le fonds– dont la nature juridique est celle du fonds commun de placement à risques, avantageuse fiscalement pour les investisseurs français et «neutre» pour les investisseurs étrangers – a déjà investi dans quatre sociétés, pour un montant total de 240 millions d’euros. Le nom de la quatrième entreprise a été également dévoilé mardi : il s’agit de Pisto SAS, une société du secteur aval pétrolier en France. D’un point de vue financier, le fonds assure un rendement annuel de 5 % avec un taux de rendement interne de 15 %. Pour cela, Antin IP n’investit qu’en Europe continentale où la gestion privilégie des dossiers de grande qualité et où la concurrence est moindre comparé à ce qui se passe en Grande-Bretagne. Bien évidemment, la qualité a un prix a noté en substance Alain Rauscher, CEO et fondateur de la société de gestion. De fait, le fonds n’est investi qu’en Europe de l’ouest à l’exception d’un investissement dans Bina Istra, la société autoroutière en Croatie. Mais elle profite, il est vrai, de la garantie de l’Etat. «Même si de très beaux dossiers existent notamment dans des pays comme la Pologne, a expliqué le responsable de la société, nous ne donnons pas suite en raison du risque de change qu’un investisseur subit dans ce pays.» A ce titre, la règle pour le fonds est qu’au moins 80 % des investissements soient réalisés en euro. En outre, compte tenu de ses exigences en matière de rendement, le fonds n’a pas vocation à participer à la réalisation de nouvelles infrastructures – typiquement une nouvelle liaison TGV par exemple – mais plutôt à accompagner leur exploitation ou leur développement. Compte tenu de l’intérêt marqué par d’autres investisseurs , Antin IP anticipe un troisième closing au cours du premier trimestre 2010, la taille cible du fonds ayant été fixée à un milliard d’euros. Alain Rausher a également laissé entendre qu’une version à destination des particuliers - actuellement le ticket d’entrée est de 10 millions d’euros - pourrait à terme voir le jour, via la gestion privée.