Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les gérants les plus performants ne sont pas si gourmands en frais de gestion. C’est ce qui ressort d’une récente étude publiée par le cabinet de conseil Bfinance. Consacrée aux commissions de gestion pratiquées dans l’univers des investissements institutionnels, l’étude se base sur près de 3.200 grilles de cotation transmises par 650 sociétés de gestion internationales dans le cadre d’une centaine d’appels d’offres en sélection de gérants institutionnels. Selon Bfinance, les gérants générant le plus d’alpha, c’est-à-dire ceux qui surperforment régulièrement leur indice de référence, ne facturent pas des commissions de gestion plus élevées que leurs concurrents moins performants. Au contraire, les meilleurs gérants appliquent des frais de gestion très légèrement inférieurs à la moyenne, note l’étude (voir tableau en pièce jointe de l’article). « Contre toute intuition, le niveau de corrélation entre la qualité de gestion et le niveau des frais est faible. Les gestionnaires les plus performants comptent également parmi les plus compétitifs sur les frais et acceptent de travailler avec les investisseurs pour concevoir des formules de rémunération créatives basées sur la performance. En menant une bonne négociation, il est possible d’obtenir des économies substantielles », souligne Ian Shea, responsable de la recherche actions chez Bfinance. En effet, le niveau des commissions de gestion fixé à l’issue du premier tour d’une procédure d’appel d’offres n’est pas figé et peut évoluer, les baisses de prix obtenues par négociation représentant en moyenne 20 %, précise bfinance. Autre enseignement de l’étude, la taille du mandant a un impact direct sur les frais de gestion. Entre un mandat de 100 millions d’euros et un mandat de 400 millions d’euros, le niveau moyen des commissions de gestion fixé en première cotation (avant négociation) diminue de 15 %. Plus généralement, Bfinance note que sur les trois dernières années, les frais de gestion sont demeurés stables, à l’exception des produits de faible volatilité, qui ont vu leur nombre croître fortement ces dernières années. Bfinance note également que des formules de rémunération fondées sur les commissions de performance sont plus fréquentes qu’il y a quelques années. 32 % des gérants ont ainsi introduit une obligation de surperformance d’au moins 2 % avant de pouvoir facturer des commissions de performance, soit un modèle qui selon Bfinance « s’est rééquilibré en faveur des investisseurs ».