Les flux nets vers les fonds obligataires ont atteint le montant record de 23,9 milliards de dollars, selon le «Flow Show» hebdomadaire du 13 février de BofA Global Research, qui publie chaque semaine les flux mondiaux dans les fonds d’investissement. Les fonds actions ont également enregistré un flux net solide, de 12,5 milliards de dollars. Les principales classes d’actifs gagnantes de la semaine sont les obligations d’entreprises de qualité («IG», investment grade), les ETF (fonds passifs cotés en Bourse), et les grandes capitalisations américaines. Les fonds investis en obligations Investment Grade ont ainsi connu la meilleure semaine de leur histoire avec des souscriptions nettes de 13,2 milliards. Mais, au-delà, c’est l’ensemble de l’univers des fonds de taux qui a profité de l’appétit des investisseurs, dont la crainte des conséquences du coronavirus sur l’économie mondiale s’est un peu apaisée. Les fonds d’obligations d’entreprises à haut rendement (« High Yield») ont ainsi enregistré une demande de 3,4 milliards de dollars, la meilleure performance de ces cinq derniers mois. Et les fonds obligataires des pays émergents ont reçu 2,1 milliards de dollars. Les titres souverains ont également profité de cette tendance avec 1,6 milliard de flux positif. Les fonds actions ne sont pas en reste, avec des souscriptions de 12,5 milliards de dollars. Les ETF ont, comme de coutume, attiré la quasi-totalité des nouveaux encours avec un flux net de 11,8 milliards. Les fonds gérés activement ont réceptionné, pour leur part, 800 millions de dollars, après plusieurs semaines de décollecte. Les investisseurs ont principalement choisi des véhicules couvrant les marchés actions américains (+3,1 milliards), les pays émergents (+2,7 milliards), et délaissé ceux sur le Japon (-1 milliard). Les fonds positionnés sur les marchés actions européens ont, eux, stoppé l’hémorragie avec une semaine atone en termes de flux. De manière plus fine, les fonds sur grandes capitalisations américaines ont profité d’un flux de 3,7 milliards tandis que ceux sur petites capitalisations ont décollecté 200 millions de dollars. De même, les fonds dits «growth», investis sur des valeurs à fort potentiel de croissance, ont attiré 2,9 milliards, au détriment des véhicules de style «value», qui visent les titres sous-évalués par le marché, qui ont rendu 1,2 milliard. Selon les données de BofA Global Research, ces mouvements favorables aux obligations peuvent également s’expliquer en partie par une légère rotation des investissements chez les particuliers. L’allocation en actions des clients privés de BofA a ainsi été réduite pour 1,8% du portefeuille global, tandis que les positions en obligations ont augmenté à proportion de 1,5%. Les actions demeurent cependant la principale classe d’actifs en portefeuille, avec 60,3% des encours.