Selon un rapport du Fonds de pension public du japon (GPIF) et de la Banque Mondiale, on constate une tendance positive dans l’adoption des critères ESG dans les stratégies d’investissement des produits de taux parmi 30 des plus gros investisseurs du monde. «Certains des principaux investisseurs vont au-delà de l’examen des facteurs ESG dans le cadre de l’analyse des risques liés aux titres à revenu fixe», indique le rapport. Mais des contraintes importantes résident pour le marché obligataire dans l’adoption plus large des considérations ESG. Les investisseurs considèrent que les contraintes de l’intégration des critères ESG sont exacerbées pour les placements à revenu fixe par rapport aux actions. Les rapporteurs citent l’absence de définition standard des ESG, la multitude de références en particulier dans le domaine «social». Les données - même si elles s’améliorent et proviennent de sources de plus en plus diverses - font encore défaut, particulièrement dans les marchés émergents, souligne également le rapport. Les questions d’engagement sont aussi plus compliquées à mettre en oeuvre avec les émetteurs de dette, surtout avec les émetteurs de dette souveraine. Le rapport parle également du rôle des critères ESG dans les notations de crédit et les indices et «d’une pénurie» de produits axés sur les facteurs ESG pour les investisseurs à revenu fixe. La demande d’obligations vertes et d’autres obligations libellées ESG dépassant l’offre. Hiro Mizuno, le directeur des investissements du GPIF, espère que la «collaboration de recherche avec la Banque Mondiale aidera à promouvoir une meilleure prise de conscience et une adoption plus large de l’intégration ESG dans les titres fixed income». Le fonds de pension s’est engagé à travailler avec ses gestionnaires externes de titres à revenu fixe pour intégrer les critères ESG.
En 2017, 3 systèmes d’échange de quotas d’émission (SEQE) et 3 taxes carbone ont été mises en place, et plus de 25 instruments de tarification du carbone ont été annoncés pour les années à venir, expliquent les auteurs du rapport sur les comptes mondiaux du carbone en 2018, publié par I4CE.
HSBC, plus grande banque européenne, a annoncé vendredi qu’elle allait à son tour cesser de financer les centrales à charbon, l’exploitation des sables bitumineux et les forages pétroliers en Arctique. La banque britannique suit ainsi le mouvement dans lequel se sont déjà engagées nombre de ses homologues, notamment françaises, pour arrêter tout financement des énergies fossiles, jugées en partie responsable du changement climatique. HSBC fera une exception pour les centrales à charbon au Bangladesh, en Indonésie et au Vietnam. «Il y a un nombre très important de gens dans ces trois pays qui n’ont pas accès à la moindre électricité», a expliqué John Flint, directeur général de HSBC, lors de l’assemblée générale des actionnaires.
Les fonds verts connaissent une très forte progression et, avec 32% des encours (10,3 milliards d’euros), la France arrive en tête du marché des fonds verts gérés en Europe, selon la dernière étude de Novethic sur le «Marché des fonds verts européens 2018". La Suisse est en deuxième position en totalisant 30% des encours. «Les fonds gérés en France bénéficient d’un intérêt croissant. On peut imaginer que c’est l’un des effets de l’article 173 de la loi TEE qui a stimulé la demande pour des produits susceptibles de flécher leur contribution environnementale», indique l'étude. Au total, les encours des fonds verts gérés en Europe ont atteint 32,2 milliards d’euros en 2017 contre 22 milliards d’euros en 2016, soit un bond de 49% sur un an. La collecte a été très importante représentant 7,2 milliards alors que la performance des fonds explique les 3 milliards d’euros restant de hausse. La première société de gestion en termes d’encours est le suisse Pictet (3 fonds pour 5,9 milliards d’euros), elle est suivie par la française BNP Paribas AM (10 fonds pour 5,2 milliards d’euros). Mais en termes de collecte, BNP Paribas AM arrive en tête avec 2,2 milliards d’euros collectés. «La finance verte est sur toutes les lèvres, des banquiers centraux à la Commission Européenne, mais son poids réel reste encore modeste» Malgré cette forte progression, les encours restent encore marginaux. «La finance verte est sur toutes les lèvres, des banquiers centraux à la Commission Européenne, mais son poids réel reste encore modeste (…) Les encours des fonds verts (…) dépassent à peine les 32 milliards d’euros ! Or, en Europe, la gestion d’actifs cotés draine plus de 10 000 milliards d’euros. Pour financer la transition, il faudra que cette petite goutte verte contamine plus fortement l’immense océan dans lequel elle est née !», souligne Anne-Catherine Husson-Traore, directrice générale de Novethic. Par thèmes d’investissement (développement durable, environnement, eau, climat, énergies renouvelables), l’eau et de l’environnement composent la plus grande partie des encours avec respectivement 11,3 et 10,6 milliards d’euros. Une sixième catégorie arrive en dernière position avec 2,7 milliards d’euros en 2017 avec les fonds low carbon dont la stratégie vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre des portefeuilles, en sélectionnant les entreprises les plus engagées au sein de chaque secteur d’activité. «Leurs encours ont doublé en une seule année avec une performance de 17,6 %, bien au-dessus de la moyenne à 10,6 %», relève Novethic.
Le Parlement européen a entériné hier le programme de répartition des efforts de réduction d'émissions de dioxyde de carbone (CO2) entre les pays de l’Union européenne jusqu’en 2030, hors industries lourdes, non sans exprimer ses doutes quant à son efficacité pour atteindre les objectifs fixés dans l’Accord de Paris. Cela va d’un effort de réduction de 40% - demandé au Luxembourg et à la Suède - à un effort de stabilisation des rejets émanant de la Bulgarie, pays le plus pauvre de l’UE. La législation vise les secteurs qui ne sont pas couverts par le système d'échanges de quotas d'émissions et qui représentent plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE: les transports, la construction, l’agriculture, la production d'énergie, la gestion des déchets. Le Danemark et la Finlande (-39%), l’Allemagne (-38%), la France et le Royaume-Uni (-37%) font partie des pays les plus sollicités.
Une soixantaine d'investisseurs comptabilisant plus de 1000 milliards de dollars d'actifs sous gestion appelle les entreprises du monde entier à réduire drastiquement l'impact de leur activité sur la planète, pour ainsi lutter contre le changement climatique.
Nalo lance un mandat d’investissement «vert» et 100 % en ligne dans le cadre d’un contrat d’assurance-vie. La société a opté pour des ETF (fonds indiciels cotés) investis dans des entreprises leaders du secteur des énergies renouvelables, ainsi que des entreprises sélectionnées en fonction de critères ESG (écologiques, sociaux et de gouvernance). «L’ISR (Investissement Socialement Responsable) est peu proposé par les réseaux bancaires et par les conseillers financiers. Il l’est davantage sur les plateformes de financement participatif, mais le crowdfunding n’offre pas la même souplesse et les mêmes garanties que l’assurance-vie», explique Hugo Bompard, Directeur Scientifique de Nalo.
Dès 1988, des scientifiques du groupe Shell mettaient en évidence dans un rapport interne sur l’effet de serre l’impact majeur de la combustion de carburants fossiles sur l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère. Disponible sur Climate Files, le rapport est toutefois resté confidentiel jusqu’à sa mise au grand jour la semaine dernière par le magazine en ligne néerlandais De Correspendent. L’importance d’agir tôt pour éviter un impact économique et social irréparable du changement climatique était étayée par des chiffres précis. Les auteurs recommandaient une action immédiate, sans attendre que les effets soient perceptibles. Loin de donner suite aux alertes, le groupe pétrolier s’est opposé au protocole de Kyoto et a nié le réchauffement climatique. Les défenseurs de l’environnement s’en émeuvent, à juste titre, mais au fond, pourquoi s’étonner ? Alors que le bouleversement du climat se manifeste chaque jour, les politiques en charge de l’intérêt général et du long terme continuent de privilégier la croissance économique.
Le gouverneur de la Banque de France, Francois Villeroy de Galhau a prononcé le discours d’ouverture de la première conférence « International Climate Risk Conference for Supervisors » devant ses homologues superviseurs financiers de plus de 30 pays, le 6 avril à Amsterdam. A cette occasion, s’est également exprimé Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre et président du Financial Stability Board.
Le «Réseau des superviseurs et des banques centrales pour le verdissement du système financier» (NGFS) s’est réuni à Amsterdam, le 6 avril, pour la première fois depuis qu’il a été créé lors du One Planet Summit le 12 décembre dernier à Paris. Les gouverneurs de la Banque de France et de la Banque d’Angleterre ont appelé à des mesures fortes pour «verdir» la finance. François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), a émis l’idée de pénalités ciblant es actifs bruns (néfastes pour le climat, ndlr) avec un «facteur pénalisant brun» plutôt qu’un soutien aux actifs verts. «Cela pourrait être conçu comme un coussin pour le risque systémique (systemic risk buffer) spécifique, ou être intégré dans les exigences au titre du pilier 2"», a-t-il précisé. Par ailleurs il a demandé aux Etats européens, « y compris le Royaume-Uni », de se doter de « normes communes » sur les « green bonds » ou obligations vertes pour compléter la « taxonomie » des actifs verts voulue par la Commission européenne. Il a également appelé les compagnies d’assurance et les banques à «développer des stress-tests carbone prospectifs».
La Banque Postale Asset Management compte devenir le premier gérant généraliste 100 % ISR. La société de gestion a fixé à 2020 l’année où sera basculé l’ensemble des encours gérés en gestion ISR et justifie cet engagement par trois enjeux principaux : le réchauffement climatique, les limites démographiques du système de protection sociale français et la fracture entre les marchés financiers et la société. Concrètement, l’ensemble des produits ouverts gérés pour les clients particuliers et professionnels convergeront vers une gestion responsable dans les deux ans à venir. Pour les gammes de fonds ouverts, les critères d’éligibilité du label ISR français seront utilisés. Dès le mois de juin prochain, La Banque Postale lancera une gamme « Conviction ISR » constituée de 4 fonds « ISR de conviction » et de 2 fonds solidaires, la gamme couvrira les principales classes d’actifs (actions, obligations, green bond, monétaire), différents niveaux de risque et styles de gestion. A l’occasion du lancement de « Conviction ISR » un nouveau fonds, LBPAM ISR Diversifié, fera son apparition.
La société de gestion va convertir l’ensemble de ses fonds et mandats à l’investissement responsable d’ici à 2020. Elle doit encore séduire le grand public.
LBPAM a annoncé que de sept de ses fonds venaient d’obtenir une labellisation ISR, parmi lesquels figure un OPCVM multi-actifs aux côtés de fonds actions, taux, et crédit.
L’investissement responsable, quelle gageure ! En témoignent les dernières nouvelles en provenance du géant CalPers. Dans le cadre de sa politique d’engagement 2018, le fonds de pension de la fonction publique californienne se targue d’agir pour obtenir davantage de présence féminine au sein des conseils d’administration. Il met en outre l’accent sur son souhait de voir les entreprises mieux témoigner de leurs efforts relatifs à la lutte contre le changement climatique. Las, une décision du comité d’investissement de CalPers fait tache. Il vient de refuser d’engager le fonds dans le désinvestissement des grossistes et détaillants d’armes d’assaut, plaidant que cela n’aurait pas d’effet sur la violence ambiante. CalPers évite déjà depuis 2012 les fabricants d’armes, mais n’ira pas plus loin. Pour l’instant.
Emmanuel Macron a déclaré hier qu’il œuvrerait pour obtenir un prix plancher du carbone en Europe, une entreprise qu’il a qualifiée de difficile et qui devra s’accompagner d’aides aux territoires touchés et d’une taxe aux frontières européennes frappant ceux qui ne respecteraient pas ces exigences. Le président français a par ailleurs affirmé que le prochain budget de l’UE devrait contribuer aux objectifs climatiques, 40% des dépenses étant consacrées à cet objectif . Et il veut que les futurs accords commerciaux signés par l’Union imposent aux partenaires l’application de l’Accord de Paris sur le climat.
La jeune entreprise signe de nouveaux partenariats institutionnels en vue de structurer son projet pour devenir la première agence de notation alternative et indépendante.
Nordea a interdit à ses gérants ISR d'acheter plus d'actions Facebook, le temps de faire la lumière sur le dossier Cambridge Analytica. D'autres gérants sont beaucoup plus mesurés.