Candriam s’est lancée dans une nouvelle initiative d’engagement collaboratif concernant les technologies de reconnaissance faciale. Il s’agit d’un travail de réflexion entre plusieurs acteurs qui devrait durer deux ans et s’intéresse aux produits et services liés à la reconnaissance faciale entre les entreprises qui les développent et les investisseurs. Ces derniers sont invités par Candriam à signer la « Déclaration des investisseurs sur la reconnaissance faciale », qui a été «saluée» par les Principes pour l’investissement responsable (PRI) des Nations-unies. A l’occasion du lancement de cette nouvelle initiative, Candriam publie un guide d’évaluation des risques et des opportunités d’investissement liés à ces nouvelles technologies. « L’adoption rapide de la technologie de reconnaissance faciale, associée au nombre croissant de caméras de surveillance, offre aux Etats et aux entreprises des pouvoirs incontrôlés pour surveiller la société au quotidien. La règlementation accusant un retard par rapport au déploiement et à l’utilisation de la reconnaissance faciale, il existe des risques crédibles de violation des droits humains. La Déclaration des investisseurs sur la reconnaissance faciale permettra aux investisseurs d’engager de manière collaborative un dialogue avec les entreprises à propos de leur conformité aux droits humains, des mécanismes de contrôle et de réparation lorsqu’il s’agit de la vie privée et des libertés individuelles », commente Benjamin Chekroun, analyste Proxy Voting et Engagement chez Candriam. La société indique avoir effectué début 2021 un sondage auquel 300 investisseurs ont répondu : pour 30% d’entre eux, la reconnaissance faciale est un outil pratique et utile, tandis que 70% des investisseurs exprimaient des réserves. Une dizaine d’investisseurs auraient déjà exprimé leur intérêt pour cette initiative, selonBenjamin Chekroun interrogé par NewsManagers. «Pour que cette initiative soit une succès nous avons besoin d’investisseurs représentatifs non seulement des régions où sont domiciliés les entreprises développant ou utilisant la technologie, mais également d’actionnaires desdites sociétés: comme pour toute autre initiative collaborative, le poids des actifs sous gestion associés jouera un rôle important dans la prise de contact avec les entreprises ciblées par le dialogue. La diversité des investisseurs est d’autant plus souhaitable qu’on observe de réelles différences culturelles sur ce sujet, d’une région à l’autre», ajoute-t-il. Le chiffre d’affaire mondiale de la reconnaissance faciale serait de l’ordre de 9,6 milliards de dollars en 2022 et concernerait tout autant des entreprises américaines et chinoises que des entreprises issues d’autres régions du monde.