L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
La flambée des rendements des bons du Trésor américain, de 1,49% à 1,74% pour les obligations à 10 ans depuis le 1er janvier, a fait grimper les taux d’intérêt à long terme japonais à un plus haut de neuf mois jeudi, testant la détermination de la Banque du Japon (BoJ) à plafonner les coûts d’emprunt autour de 0%.
Les taux à court terme danois chutent nettement mercredi. L’annonce d’interventions importantes de la banque centrale pour affaiblir la couronne danoise au cours des dernières semaines a alimenté les anticipations d’une baisse des taux d’intérêt.
La Banque du Japon (BoJ) devrait revoir à la hausse ses prévisions d’inflation pour l’exercice commençant en avril, mais très légèrement, ont indiqué plusieurs sources à Reuters. L’inflation sous-jacente passerait de 0,9% (projection d’octobre) à plus de 1% et resterait largement sous la cible de la BoJ de 2%.
Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale de Pologne (NBP) a bien relevé, mardi comme prévu par les marchés, le taux d’intérêt de référence de 50 points de base (pb) à 2,25%. Le taux lombard (prêts à court terme aux banques commerciales) a également été relevé de 2,25% à 2,75%, le taux de réescompte de 1,80% à 2,30% et le taux d’escompte de 1,85% à 2,35%. Le taux de dépôt a également été augmenté de 1,25% à 1,75%. Face à l’inflation, la NBP acte ainsi une quatrième hausse consécutive des taux, après une première de 40 pb en octobre, une autre de 75 pb en novembre et un suivi de 50 pb en décembre. Avant ces hausses, la banque centrale avait réduit ses taux de 140 pb en trois fois au premier semestre 2020, alors que la pandémie de coronavirus frappait l'économie, le taux de référence étant alors ramené proche de zéro, à 0,10%, après avoir été gelé à 1,5% depuis mars 2015.
La Chine a accordé le premier lot de 85,5 milliards de yuans (13,4 milliards de dollars) de prêts à faible coût aux institutions financières en vue de promouvoir les projets verts et les efforts des entreprises pour réduire les émissions de carbone, a annoncé jeudi la banque centrale (PBoC). Le mécanisme de réduction des émissions de carbone (CERF) fait partie de l’objectif plus large de Pékin d’amener les émissions de carbone à un pic avant 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060, ainsi que de protéger l'économie des retombées de la pandémie de Covid-19. Dans ce cadre, la PBoC fournira aux institutions financières des fonds équivalents à 60% du principal d’un prêt à un taux d’intérêt sur un an de 1,75%. Le taux ‘reverse repo’ à sept jours est à 2,2%. La banque a également officiellement mis en place des prêts à faible coût visant à soutenir les efforts des entreprises pour utiliser du charbon propre, a déclaré Sun Guofeng, chef du département de politique monétaire de la PBoC, sans précisé le montant. Le CERF pourrait conduire à investir 1.000 milliards de yuans par an dans des projets liés à l'énergie propre après le déploiement complet de l’outil monétaire en 2022.
La Banque centrale européenne (BCE) est sur le point d’atteindre son objectif d’inflation de 2% et pourrait mettre fin aux mesures de relance plus rapidement que prévu si les prix continuent à surprendre à la hausse, a déclaré jeudi au quotidien allemand Börsen-Zeitung Klaas Knot, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de l’institution. «Si nous voulons une sortie progressive et en douceur, il est donc encore plus important que nous commencions tôt», a-t-il fait valoir. La BCE a annoncé il y a deux semaines un ralentissement des mesures de soutien exceptionnel mais a promis de maintenir des taux bas en 2022 et n’a pas exclu de relancer si nécessaire certains dispositifs d’urgence.
La croissance des prêts aux entreprises s’est accélérée en zone euro en novembre, pour le troisième mois consécutif, à 2,9% en rythme annuel après 2,5% en octobre, d’après les données publiées mercredi par la Banque centrale européenne (BCE). Le taux de croissance annuel de la masse monétaire M3, qui reflète principalement les achats d’obligations de la BCE, s’est quant à lui établi à 7,3% le mois dernier, un chiffre inférieur au consensus Reuters de 7,6%. De leur côté, les prêts aux ménages sont ressortis en hausse de 4,2% en novembre par rapport à la même période de 2020, après +4,1% en octobre.
Les taux des bons du Trésor américain à court terme ont atteint leur plus haut niveau en près de 22 mois mardi, au gré de paris sur une reprise américaine qui resterait très bonne malgré les risques liés au variant Omicron, ce qui conduirait à une hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale dès la fin mars. Depuis sa dernière réunion, les marchés monétaires sont certains d’une première hausse de taux d’ici à la réunion de mai. Le Trésor a vendu lundi de nouveaux bons à 2 ans mais a dû faire face à une faible demande : le rendement à 2 ans, sensible aux anticipations de taux, a atteint 0,761% pour la première fois depuis début mars 2020, soit un bond de plus de 5 points de base par rapport à la clôture de lundi. Celui à 10 ans a en revanche assez peu varié, jusqu’à 1,491% avant de redescendre à 1,465%.
La Banque populaire de Chine a annoncé lundi son intention de maintenir une politique monétaire flexible en 2022 afin de stabiliser la croissance dans un contexte de difficultés économiques croissantes. Dans un communiqué résumant sa réunion en vue de l’année à venir, la banque centrale a ajouté qu’elle allait renforcer la surveillance des sociétés financières et mettre progressivement en place un système de gestion du financement du secteur immobilier. Elle a précisé qu’elle prévoyait d’utiliser de multiples outils pour maintenir une liquidité adéquate et s’assurer que la croissance de sa masse monétaire et du financement social serait en ligne avec la croissance du produit intérieur brut nominal. Elle cherchera à augmenter les fluctuations du yuan tout en le maintenant à un niveau raisonnable et équilibré, et à améliorer l’ancrage des taux d’intérêt afin de réduire les coûts de financement des entreprises.
Le conseil des ministres allemand a approuvé mercredi la nomination de Joachim Nagel comme futur président de la Bundesbank, a annoncé Steffen Hebestreit, le porte-parole du gouvernement. Joachim Nagel remplacera le 1er janvier Jens Weidmann au terme d’un mandat de cinq ans lors duquel il aura souvent signalé son hostilité à la politique jugée trop accommodante de la Banque centrale européenne.
Les neuf membres du Conseil des gouverneurs de la Banque du Japon (BoJ) ont déclaré, lors de la réunion de politique monétaire des 27 et 28 octobre dont les minutes sont parues mercredi, que l’affaiblissement du yen aurait un effet positif sur l’économie japonaise dans son ensemble, même si son impact sur la stimulation des exportations n’était pas aussi fort qu’auparavant. «Certains membres ont déclaré que l’augmentation des exportations due à l’affaiblissement du yen s’amenuisait, mais que l’économie japonaise profitait de la hausse des bénéfices des entreprises à l’étranger et du prix des actions qui découlent de cet affaiblissement», précise le compte-rendu. La faiblesse du yen ne profite pas à tous les secteurs et ni à toutes les entreprises, reflète les différences d’inflation et de politique monétaire entre pays, et des arbitrages sur les marchés financiers.