Nos articles d’actualité et d’analyse sur le thème de la retraite (capitalisation, répartition), son financement, ses réformes et ses conséquences pour les acteurs financiers (assureurs, banques, fonds etc.)
Selon un document de travail du Conseil d’orientation des retraites, la proportion d’actifs va baisser plus vite que prévu d’ici à 2060, et en particulier jusqu’en 2025, pour des raisons démographiques. C’est la faute de la démographie. Entre 2015 et 2060, la croissance de la population active sera un peu moins dynamique que ce que l’on prévoyait en 2011. Elle sera légèrement supérieure à 7 % dans la nouvelle projection contre 8 % dans l’ancienne, explique l’Insee dans un document de travail fourni au Conseil d’orientation des retraites (COR), et qui complète une étude rendue publique la veille . Le COR se réunit ce mercredi en vue de préparer le rapport de juin sur les prévisions d'équilibre du système des retraites. Il a des raisons de s’inquiéter de la diminution du taux d’activité des Français, qui dégrade le ratio cotisants/pensionnés et donc les perspectives financières. Moins d’hommes en âge de travailler Sur la période, explique l’Insee, l'évolution de la population totale sera à peu près conforme aux prévisions antérieures, mais sa structure va se déformer, avec moins d’actifs, et plus de retraités. Cela s’explique principalement par l’immigration en baisse. En effet, l’Insee a réestimé les flux migratoires fin 2016 : de 100.000 personnes par an l’immigration nette devrait tomber à 70.000. Or les hommes de 25-54 ans, surreprésentés parmi les immigrés, sont aussi une population particulièrement active. L’effet sur le taux d’activité total est immédiat, et s’inverse sur le tard, autour de 2050, se transformant à long terme en moins d’immigrés retraités. Par rapport aux projections de 2011, le ratio cotisants/pensionnés décroche sans attendre et jusqu’en 2025. Un deuxième facteur renforce cet effet de court terme : c’est l’efficacité inattendue de la réforme des retraites de 2010. Le relèvement de l'âge d’ouverture des droits à 62 ans et de l'âge d’annulation de la décote à 67 ans a permis de maintenir plus longtemps au travail les actifs. Mais alors que les effets devaient se diffuser lentement, ils ont été « assez marqués » avant 2015. « Dans le nouvel exercice, l’effet de ces réformes, déjà acquis est donc moins important sur la période de projection », explique l’Insee. La réforme de 2014 relâche la pression Du coup, les projections de population active restent inférieures à celles de 2011 jusqu’en 2034, le temps que monte en charge la réforme des retraites de 2014. L’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités, pour les générations née à partir 1973, va en effet soutenir l’activité de la tranche d'âge proche de la retraite, celle des 55-69 ans. A long terme, dès 2049, la nouvelle courbe de la population active repassera sous la courbe 2011. C’est à nouveau la démographie qui vient chambouler le jeu. Car fin 2016, l’espérance de vie a été révisée à la hausse. Non seulement le nombre de centenaires va bondir, mais c’est toute la population des plus de 70 ans qui va prendre plus de place, et dégrader à nouveau le ratio cotisants/retraités. De quoi se poser la question d’une nouvelle révision des paramètres financiers du système de retraite.
Le comité de la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (CPEG) propose un train de mesures pour rétablir l’équilibre financier de la caisse, dans le cadre de ses compétences. Il réserve la date de l’entrée en vigueur de la mesure la plus importante dans l’attente du dépôt et de l’examen du projet de loi annoncé par le Conseil d’Etat.
Alors que les infrastructures deviennent une classe d’actifs de plus en plus recherchée par les investisseurs de long terme, l’Association Française de la Gestion financière (AFG) publie ce jour une enquête sur les fonds d’infrastructures
Humanis est en avance sur son plan stratégique « Humanis en Grand 2018 ». Après l’annonce début 2016 de la fin des opérations de fusion et de convergences techniques, Humanis a atteint en 2016 l’objectif majeur de son redressement économique.
Selon nos informations, l'équipe de gestion déléguée de l’Ircantec (la caisse de retraite complémentaire des contractuels) s’est récemment renforcée avec l’arrivée de François Tirmarche. Le directeur d’investissement taux du Fonds de Réserve des Retraites (FRR) rejoint l’équipe dirigée par Caroline Le Meaux, elle aussi une ancienne du FRR. François Tirmarche occupait le poste de directeur d’investissement taux (sélection de gérants et suivi de mandats et fonds) au FRR depuis mars 2012. Auparavant, il travaillait chez EGAMO (groupe MGEN), depuis 2008, d’abord en tant que gérant multigestion (sélection de fonds sur tout le spectre obligataire (process d’analyse quantitatif et qualitatif), gestion de fonds de fonds, chargé du suivi des stratégies en fonds alternatifs et participation à des comités de sélection extérieurs à Egamo) puis en tant que responsable gestion diversifiée (pilotage de l’allocation de fonds et mandats, en OPCVM et délégation de la gestion titres en direct, gestion opérationnelle au quotidien avec overlay futures et options (taux et actions), reporting périodique de la gestion auprés des clients). François Tirmarche a également été gérant multigestion chez Maaf Gestion (2005-08) et gérant diversifié chez Natixis AM (2003-05). Il est diplômé d’un master Banque-Finance-Gestion de risques de l’Université Paris Nord.
Selon nos informations, une nouvelle version du projet de décret relatif à l'organisation financière des régimes d'assurance vieillesse gérant des régimes de retraite complémentaires a été envoyé au Conseil d’Etat, qui devrait analyser ce texte dans les prochains jours. Légèrement amendé par rapport à celui présenté le mois dernier, le projet de décret suscite toujours autant la désapprobation des caisses de retraite.
La création du fonds de retraite professionnelle supplémentaire est enfin actée. Mais les acteurs de l’épargne retraite se montrent frileux, en raison, notamment, de son coût.
La sommitale du groupe Klesia vient de décider de ne pas donner suite au projet de rapprochement avec IRP Auto. « Les difficultés à surmonter, conjuguées à la lenteur d’un processus qui s’étalerait jusqu’en 2022 génèrent un niveau d’incertitude préjudiciable aux intérêts de Klesia, de ses salariés, de ses clients. Klesia et IRP Auto resteront donc des acteurs distincts tout en conservant l’un pour l’autre un très grand respect », indique Klesia dans un communiqué. Le groupe commun devait assurer, à terme, la protection de plus de quatre millions de personnes. La réflexion autour de sa création avait été entamée en mai dernier, et avait poussé IRP Auto à sortir du projet Alliance Pro. Ces nouveaux événements pourraient toutefois inciter le groupe de protection sociale des professionnels des services de l'automobile à changer d'avis à ce sujet...
« Nous avons lancé en 2013 un mandat de gestion multi-actif car à l’époque nous ne pouvions pas investir directement dans des fonds ouverts en raison de nos contraintes réglementaires, confie Catherine Vialonga, directeur de la gestion technique et financière de l’ERAFP. Ce mandat nous a permis de dégager de nouvelles marges de manœuvre et surtout d’apporter plus de flexibilité à notre allocation d’actifs. Pour cela, nous avons sélectionné Amundi à qui nous avons au départ confié 150 millions d’euros pour investir dans des fonds actions, obligataires, des fonds thématiques ISR et même dans des actifs non cotés. Nous avons mis en place une multigestion diversifiée non benchmarkée sous contrainte de limites de risque. Concrètement, nous indiquons chaque année un niveau de pertes maximales à ne pas dépasser dans ce portefeuille .» « La performance de notre mandat multi-actif a été très satisfaisante puisqu’elle s’élève depuis sa création à 6 % par an à fin mars, confirme Catherine Vialonga. Nous avons ainsi progressivement augmenté les encours de ce mandat qui atteignent actuellement 622 millions d’euros en y intégrant les plus-values. Outre nos objectifs de performances qui ont été atteints, nous sommes satisfaits de la réactivité de cette gestion qui nous permet d’intégrer une quarantaine de fonds sur des thématiques que nous n’avons pas forcément par ailleurs dans le portefeuille, notamment sur les pays émergents ou le non-coté. »
Selon nos informations, l’OCIRP (Organisme Commun des Institutions de Rente et de Prévoyance) est actuellement à la recherche d’un successeur pour le directeur général, Francis Bloch, en raison de son départ imminent à la retraite. Le cabinet de recrutement qui a été mandaté pour cette tâche a déjà auditionné plusieurs candidats, « pour une prise de poste au plus vite », précise l’actuel directeur général. Arrivé à l’OCIRP en 1990, Francis Bloch en est devenu directeur général en 2003 et y a mené à bien plusieurs actions en faveur des personnes handicapées. Parallèlement, il est également administrateur de l’Institut de la Protection Sociale Européenne (IPSE) et membre du comité exécutif du Centre Technique des Institutions de Prévoyance (CTIP).
Que pensez-vous du succès remporté par l’entrée en Bourse de Snap alors qu’aucun droit de vote n'était attaché aux actions réservées aux investisseurs ? Ce succès semble incroyable. Par définition, l’actionnaire détient un titre de propriété et se trouve par là même totalement associé aux bonnes et mauvaises fortunes des entreprises dans lesquelles il a investi. C’est la moindre des choses qu’il ait son mot à dire sur les orientations stratégiques de l’entreprise. Qu’un particulier puisse renoncer à ce droit alors que les fondateurs ont conservé 10 droits de vote par titre est une chose. Mais qu’un investisseur institutionnel gérant des fonds pour autrui renonce au principal moyen de remplir le devoir fiduciaire qu’il a vis-à-vis de ses mandants, cela semble inconcevable. Il faut bien admettre que ce sont pourtant des adultes consentants qui ont souscrit à cette entrée en Bourse. Avec Snap, on a sans doute atteint la limite extrême de ce qui peut être fait en termes de mauvaise gouvernance. Verriez-vous d’un mauvais oeil l’arrivée en France d’actions avec droit de vote multiple ? Non, pas forcément. Il faut être pragmatique. La vie des sociétés n’a rien de binaire. On peut comprendre que, dans certains cas, à certains stades du développement d’une entreprise, notamment au démarrage, les fondateurs aient besoin de fonds, mais aussi d’une grande visibilité et de garanties sur leur capacité à garder le contrôle de leur projet. On peut donc envisager que ces derniers proposent aux investisseurs des actions avec différents droits de vote. Nous regarderons alors avec attention la société, examinerons sa gouvernance dans ses autres aspects, notamment l’indépendance de son conseil d’administration et déterminerons enfin si nous investissons ou pas. L’existence de droits de vote multiple ne doit pas être un « no go » par principe qui nous interdirait d’investir. Pensez-vous que les droits de vote double soient un élément de compétitivité pour une Bourse ? Etre moins exigeant sur les critères de bonne gouvernance des entreprises peut être une tentation pour certaines places financières. Ce n’est pas une bonne politique et cela va à l’encontre des efforts engagés depuis la crise pour conforter la stabilité financière. C’est au sein de l’Iosco - l’organisation internationale des commissions de valeurs - que devraient être débattues les conditions et les modalités d’introduction sur les marchés d’actions à droits de vote multiple. C’est dans cette enceinte que pourraient être définis les gardes fous et les règles nécessaires. Il s’agirait en particulier d’encadrer le nombre maximal de droits de vote qui peut être développé, le stade de développement de la société auquel ces droits de vote multiple sont adaptés ou encore le délai maximum entre la création de l’entreprise et la suppression de ces droits de vote multiple.
L’Igas a présenté, le 29 mars, aux administrateurs de l’Ircantec, son rapport d’évaluation de la convention d’objectifs et de gestion (COG) 2013-2016. Si la qualité du service rendu par le régime de retraite complémentaire des contractuels de la Fonction publique a progressé conformément aux objectifs prévus par la COG, les coûts de gestion facturés par la direction de la retraite et de la solidarité de la Caisse des dépôts (CDC) restent difficilement évaluables, relève en substance la mission Igas. Les rapporteurs dénoncent en particulier le « manque de transparence » de l’établissement concernant le nombre d’ETP mis à disposition du régime (682 à la fin 2015) et le « coût élevé » de cette gestion administrative, évalué à 83 200 € par ETP par an, comparé à celui d’autres régimes. « S’il paraît complexe, notre modèle d’imputation des coûts est robuste et a d’ailleurs été audité par un cabinet extérieur », se défend-on à la CDC en rappelant que les objectifs de gains de productivité prévus par la COG (- 3 % par an) avaient été atteints. Tout en regrettant le retard pris pour lancer cette évaluation alors que la nouvelle COG 2017-2020 aurait dû entrer en vigueur au 1er janvier 2017, la majorité des administrateurs du régime se sont félicités, à l’instar de Philippe Sebag (CFE-CGC), de ce « travail approfondi et assez équilibré ». S’ils partagent la plupart des recommandations de la mission, deux d’entre elles les font néanmoins réagir. 1/Assurer la pérennité du régime à un horizon non plus de 30 ans, mais de 40 ans. « Alors que le COR bâtit ses projections à 25 ans, pourquoi nous imposer un horizon aussi lointain qui relève de la boule de cristal » reprend cet administrateur. 2/Supprimer les dépenses de promotion du régime. « Sachant qu’environ 25 % de nos assurés ne demandent pas leur pension dans ce régime majoritairement de passage, nous avons besoin de poursuivre ces campagnes institutionnelles », estime Jean-Pierre Costes, président (CFDT) de l’Ircantec. En termes de qualité de service, l’Igas préconise d’accélérer les mutualisations interrégimes. Notamment avec les Cicas, les centres d’accueil de l’Agirc-Arrco qui traitent déjà 70 % des demandes de liquidation de l’Ircantec, mais aussi avec la CNRACL (pour bâtir une base commune d’employeurs) et sur l’action sociale. Elle envisage aussi des simplifications réglementaires concernant les durées d’affiliation inférieures à cinq ans. Enfin, elle suggère aux tutelles d’engager la négociation avec la CDC sur les frais de gestion en partant d’une base de réduction des coûts de 15 % sur quatre ans et des ETP de 2,5 % par an. RÉSERVES : LE DÉCRET APPROUVÉ Le conseil d’administration de l’Ircantec a émis un avis favorable, le 29 mars, sur le projet de décret spécifique relatif au pilotage des réserves de l’Ircantec.
Les investisseurs institutionnels souhaitent des aménagements de la fiscalité de l'épargne longue et la création d'un code général dédié à leur profession.
L’Organisation autonome d’assurance vieillesse des professions libérales se compose d’une Caisse nationale, la CNAVPL, et de dix sections professionnelles (CARCDSF, CARMF, CARPIMKO, CARPV, CAVAMAC, CAVEC, CAVOM, CAVP, CIPAV, CRN). La CNAVPL assure la gestion du régime de base des professionnels libéraux et celle des réserves de ce régime. Les sections professionnelles, quant à elles, assurent l’encaissement des cotisations et le versement des prestations du régime de base et pilotent elles-mêmes les régimes complémentaires et invalidité décès. Réunis en Conseil le 23 mars 2017, les administrateurs de la CAVP (Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens) ont unanimement voté contre le nouveau projet de décret relatif à l’organisation financière des régimes d’assurance vieillesse gérant des régimes de retraite complémentaires. Pour en savoir plus sur ce décret et ses implications, Celtinews a interviewé Alain Pestre, Directeur financier de la CAVP. Pouvez-vous s’il vous plaît nous en dire plus sur ce projet de décret, ce qu’il signifie pour l’avenir des retraites et la position prise par la CAVP ? Alain Pestre : Ce qu’il faut savoir, c’est que le décret relatif aux placements financiers des Caisses de retraite date de 2002 ! En 2008 déjà, nous avions demandé à la Direction de la Sécurité sociale de le réviser. Et là, nous recevons 19 pages d’un projet totalement illisible, même pour des techniciens. Nous apprenons que 5 arrêtés doivent être publiés, mais sans que ces arrêtés nous soient communiqués ! Jusqu’à présent, ce qui a fait la force de la CAVP, c’est sa politique basée sur la diversité des placements, principe de base pour abaisser le niveau de risque. Or, dans le projet de décret, rien de tel ne s’y retrouve. Bien au contraire, le projet nous contraint à investir principalement sur la zone euro, c’est-à-dire sur celle qui ne connaît aucune croissance, contrairement aux Etats-Unis ou même aux pays émergents. Pour information, 80 % de la croissance se fait aujourd’hui hors zone euro ! Non seulement la couverture du risque devient impossible par les contraintes imposées, mais le projet comprend de nombreuses mesures qui engendrent des coûts de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros pour les Caisses. En résumé, je dirais donc que ce projet de décret est illisible, préjudiciable et coûteux, voilà pourquoi nous le refusons en bloc. Les Présidents de Caisse de retraite et les associations doivent maintenant faire le siège auprès des pouvoirs publics et mobiliser les libéraux eux-mêmes. Par nos actions politiques, y compris celles auprès des candidats à l’élection présidentielle, nous souhaitons obtenir une réécriture en concertation du projet et, dans l’idéal, l’accès aux mêmes produits et aux mêmes moyens de gestion que les autres institutionnels comme les assureurs ou les acteurs internationaux. Les institutionnels doivent financer l’économie française, pourquoi les professions libérales s’en verraient-elles priver ? Les Caisses de retraite des libéraux n’ont jamais perçu un centime de la part de l’Etat et, en ce qui concerne la CAVP, nous avons de quoi payer les retraites sur les vingt prochaines années. Nous avions juste demandé une révision technique du décret. Il n’y a aucune raison de mettre en péril les retraites des générations futures.
Monique Durand, Présidente de la CAVP (Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens) depuis 2015, vient d’être élue à la Présidence de la CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales) dont elle était la trésorière depuis 2015. Monique Durand est pharmacien titulaire d’officine installée depuis le 15 juillet 1987 à Champigneulles (54) au nord de Nancy. Elle a occupé le poste de Présidente du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Lorraine de 2001 à 2015, selon elle, une belle expérience d’apprentissage du « travailler ensemble ». C’est la deuxième fois qu’un pharmacien est élu à la Présidence de la CNAVPL après Francis Bonnefous qui a occupé ces fonctions de 1985 à 1991. Quel symbole revêt pour vous cette élection ? Qu’en attendez-vous pour les pharmaciens et, plus largement, pour les professions libérales ? Je perçois d’abord mon élection à la Présidence de la CNAVPL comme un signe fort pour la profession. C’est le signe que la profession de pharmacien compte au sein du paysage libéral dans la mesure où, cette année, les Présidents des trois Caisses de retraite les plus importantes étaient également candidats. Au moment où les pharmaciens sont si malmenés par les autorités de tutelle, ils peuvent être fiers d’avoir construit un système de retraite complémentaire différent, conjuguant répartition et capitalisation, que nous considérons comme un modèle à promouvoir. Les administrateurs de la CAVP ont réalisé un travail formidable pour notre système de retraite et, d’un point de vue plus personnel, si j’ai été sollicitée pour me présenter à cette élection, c’est aussi grâce à mes prédécesseurs Bernard Lagneau et Guy Frackowiak qui m’ont préparée à la charge de cette nouvelle fonction. Ils m’ont permis de prendre toute la mesure de cette mission pour répondre aux nombreux défis à relever. Je ne dirai jamais assez combien les pharmaciens sont chanceux d’avoir eu des administrateurs clairvoyants. Mon élection à la présidence de la CNAVPL mais aussi la récente nomination d’Isabelle Adenot au sein de la HAS porteront, je l’espère, la pharmacie dans les plus hautes sphères avec toute la détermination qui s’impose. Mon souhait et mon projet personnels sont de fédérer les professions libérales au-delà de leurs différences. Nous devons nous unir pour être les acteurs des évolutions à venir, les contributeurs d’un projet commun. C’est ainsi que nous gagnerons en efficacité pour que les retraites des professionnels libéraux conservent leur autonomie de gestion. Vous êtes une femme d’action, comment votre combat s’est-il engagé ? Quelles ont été vos motivations et quelles qualités particulières avez-vous dû déployer pour gagner vos combats ? Colette Keller, qui était mon prédécesseur au Conseil régional de l’Ordre, m’a tout simplement appelée à prendre sa succession, et je suis devenue en même temps Conseiller ordinal et Présidente de l’Ordre au niveau régional. Colette était elle-même à cette époque administrateur de la CAVP. Après, vous savez, c’est comme pour nous tous beaucoup de rigueur, de travail, et de volonté, mais aussi un environnement familial qui pour ma part m’a toujours soutenu et permis de respecter mes engagements, sans parler de l’équipe officinale qui a dû s’adapter aux exigences de mes combats. A propos de combats, la Présidence de la CNAVPL en a vraiment été un alors que mes deux mandats à l’Ordre et à la CAVP ont plus été un souhait de mes prédécesseurs. Pour répondre encore à votre question, et au-delà du travail fourni, je dirais qu’il faut savoir faire équipe et savoir se faire conseiller. La connexion avec les autres et la co-construction de projets sont clés et correspondent aussi à des valeurs que je porte et défends. Il convient souvent de mettre de l’huile dans les rouages. Cette qualité est-elle plus souvent féminine ? Peut-être… mais elle ne doit en aucun cas s’opposer à la capacité de trancher et prendre des décisions, c’est aussi çà le rôle de Président. Maintenant, je suis quelqu’un de très transparent, j’aime la loyauté. Le respect de l’autre au niveau professionnel et personnel m’importe et je veux porter haut la valeur de confiance. Je l’ai toujours fait et ce n’est sans doute pas un hasard si j’ai présidé à la demande d’Isabelle Adenot la commission « Ethique et déontologie » du Conseil central A de l’Ordre des pharmaciens de 2005 à 2007. Monique Durand, vous êtes au cœur des responsabilités de la profession et des professions libérales, comment voyez-vous l’avenir des retraites ? Ce que nous voulons est clair. Nous nous battons pour l’autonomie des régimes complémentaires à tout prix. Nous voulons faire en sorte que l’Etat comprenne les spécificités des professions libérales. Nous ne bougerons pas des lignes qui ont montré leur efficacité. Nous avons su anticiper la démographie défavorable et savons aujourd’hui la gérer. Notre fort ancrage professionnel nous donne aussi la légitimité de conduire les réformes nécessaires en pleine confiance avec nos affiliés. Toutes les décisions sont pesées, mesurées, débattues pour conserver le meilleur service aux affiliés. Nous sommes capables de mener des réformes sans descendre dans la rue. Le projet de décret relatif à l’organisation financière des régimes d’assurance vieillesse gérant des régimes de retraite complémentaires tel qu’il nous est présenté ne nous semble tout simplement pas applicable et nous refusons que l’Etat nous impose un texte qui nous mette en grande difficulté. Nous devons emmener tout le monde vers la mobilisation et travailler sur ce projet avec les décideurs. Aujourd’hui, la moyenne d’espérance de vie des pharmaciens au départ à la retraite est de 30 ans et la réforme qu’a menée la CAVP avec une part des retraites gérée par capitalisation nous a permis de faire face aux difficultés engendrées par un rapport démographique défavorable associé aux baisses de revenus et au problème de la vente de nos officines. Nous continuons à anticiper l’évolution démographique à venir. La constitution de réserves s’imposera encore à long terme et nous ne pouvons nous permettre aucun retard à l’allumage ! Cette vision n’est en rien politicienne, mais responsable et courageuse. La solidarité intergénérationnelle qui doit être défendue à tout prix passe par une bonne gestion aujourd’hui.
Les Caisses de retraite des professions libérales occupent une place particulière dans le système de retraite français. Elles gèrent à la fois un régime de base unique (similaire au régime général des salariés) et des régimes complémentaires spécifiques à chaque profession ou groupe de professions, ainsi que des régimes de prévoyance. Leurs régimes complémentaires de retraite sont dans une situation financière saine et gèrent d’importantes réserves (plusieurs dizaines de milliards d’euros) constituées grâce aux cotisations de 1,2 million d’affiliés. Ces réserves qui sont destinées à assurer l’équilibre à long terme des régimes contribuent pour une large part au financement de l’économie et à l’emploi, grâce à une proportion importante d’actions et d’obligations de grandes, moyennes et petites entreprises cotées en bourse et de sociétés non cotées. Cette gestion financière est encadrée depuis 15 ans par un décret permettant d’obtenir un rendement significatif tout en réduisant les risques. Or, un nouveau projet de décret vient bouleverser cet équilibre. Présenté au mois de juillet 2016, il a réussi à faire l’unanimité contre lui, non seulement des Caisses de retraites, mais aussi de toutes les institutions financières concernées. Aujourd’hui, alors qu’une large concertation avait été promise par la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, ce projet ressort avec seulement quelques modifications mineures, et garde tous ses défauts originels : restriction très forte de l’autonomie de gestion financière des Caisses, instauration de procédures de suivi et de contrôle très lourdes, et pour certaines inapplicables, ratios d’investissement privilégiant les obligations d’Etat, baisse sensible des possibilités d’investissement en actions réduisant considérablement le financement de l’économie et de l’emploi. Le Gouvernement actuel veut, à marche forcée, publier ce décret avant les élections. Pourquoi une telle hâte ? La réglementation actuelle datant de 15 ans, un changement pourrait attendre quelques mois, et ce projet nécessite d’être étudié en commun par toutes les parties concernées. Y aurait-il des intentions cachées derrière cette volonté de promulguer précipitamment ce texte ? Les Caisses de retraite feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher l’entrée en vigueur de ce décret nuisible à l’intérêt de leurs affiliés et à l’intérêt général. Nos difficultés peuvent vous sembler secondaires par rapport aux grands enjeux de la campagne présidentielle, mais tout ce qui touche à l’économie et à l’emploi est, nous le pensons, au centre de vos préoccupations. Dans ces conditions, nous vous demandons, non pas de prendre position sur le fond de ce projet, mais de condamner l’obstination aveugle du Gouvernement. Nous vous demandons également, au cas où ce texte serait finalement publié, de prendre l’engagement, si vous êtes élu, de faire réexaminer rapidement la réglementation financière s’appliquant à nos Caisses, avec l’objectif de maintenir leur contribution au financement de l’économie française. Les Présidents : Claude Jaquet, CRN Alain Géniteau, CAVOM Thierry Lardenois, CARMF Frank Lefèvre, CARCDSF Monique Durand, CAVP et CNAVPL Marie-Anne François, CARPIMKO Gilles Désert, CARPV Sylvain de Nombel, CAVAMAC Jean-Claude Spitz, CAVEC Philippe Castans, CIPAV
L'association française des investisseurs institutionnels (Af2i) a adressé aux principaux candidats à l'élection présidentielle ses réflexions et ses propositions, autant de vues "partagées par la majorité de ses adhérents", assure-t-elle dans un communiqué. Elles sont issues soit de propositions déjà élaborées ces dernières années, telles que les "10 mesures en faveur de l'investisseur institutionnel", soit de contributions aux travaux de place (Paris Place financière 2020, FROG, ...), soit encore de travaux récents sur les normes européennes prudentielles, comptables ou réglementaires.
10 milliards d’euros. C’est le montant de l’appel d’offres record que le groupe EDF s’apprête à lancer auprès des compagnies d’assurances, a appris L’Agefi de sources proches du dossier. La procédure s’inscrit dans le cadre du régime spécial des retraites du géant énergétique, assimilable dans son fonctionnement à un contrat de type article 39 et dont le coût, à la charge de l’entreprise, représente ici pas moins de 20 milliards d’euros. EDF qui a constitué une provision pour compenser ces dépenses futures dédiés à ses agents statutaires, a externalisé le tout, et souscrit des contrats auprès de compagnies d’assurance.