Fideas Capital élargit son champ de distribution en s’apprêtant à commercialiser son fonds Betamax auprès des investisseurs privés. Le FCP fêtera alors sa première année d’existence, tandis que la société de gestion approchera de son troisième anniversaire. Cette activité n’est en fait que le dernier développement d’une société de conseil créée en 2005 par Pierre Filippi - spécialiste de la multigestion – créateur en 1991 de la société Palmarès Gestion, acquise en 98 par OFI AM, où l’intéressé a exercé les fonctions de responsable de la gestion des fonds de fonds pendant 7 années. En 2005, Pierre Filippi s’est alors consacré à une activité de conseil en matière d’allocation stratégique et tactique, de construction de portefeuilles multi-gérants et d’analyse et contrôle de portefeuilles et de gestion déléguée auprès de ses clients (investisseurs institutionnels, family-office et quelques investisseurs privés…). A leur demande, il lancera en 2007 sa société de gestion en disposant alors d’un outil quantitatif dont la vocation est «d’optimiser l’allocation d’un portefeuille en fonction de la configuration des marchés grâce à une analyse des risques». En 2009, compte tenu de la robustesse de ses résultats, il décidera de lancer un fonds ouvert s’appuyant sur ledit modèle… Dans le détail, Betamax est un fonds multi-classes qui se donne plusieurs lignes de conduite : la première est de travailler à partir de classes d’actifs rentables, affichant un fort potentiel de décorrélation entre elles. «Notre souci est de ne pas empiler de risques identiques, insiste Pierre Filippi. Aussi est-il nécessaire d'étudier comment les différentes classes se comportent dans le cycle économique pour favoriser ceux en opposition et tenir compte de leurs performances.» Des exemples ? Les actions et les obligations dans une phase inflationniste pâtissent toutes les deux d’une remontée des taux. De fait, un arbitrage s’impose au profit de l’actif affichant le meilleur potentiel de progression. Autre exemple ; dans un cadre particulier comme la bulle technologique du début des années 2000, l’actif immobilier affichait une excellente décorrélation avec ce que l’on considérait comme «l'économie virtuelle. " En 2007, en revanche, la crise qui avait pour moteur le crédit a nettement corrélé l’immobilier avec les marchés d’actions… L’autre contrainte que s’impose le modèle quantitatif de Betamax tient à la liquidité des actifs. Dans ce cadre, la représentation des différentes classes passe par des indices dont la présence au sein du portefeuille est plafonnée et où ils peuvent être temporairement ou durablement absents. Ces indices – des marchés d’actions, obligations, indices sectoriels, immobilier, matières premières, etc – sont représentés par des ETF naturellement très liquides. Seule règle imposée par la gestion : le portefeuille doit être composé à 20 % minimum d’actions européennes. A noter cependant que le fonds utilise également le risque comme variable centrale en étant considéré comme un moyen de prévision fiable. «La volatilité qui mesure le risque a pour corollaire l’exigence d’un rendement plus élevé qu’il convient de capter, tout en maitrisant le risque global du portefeuille», indique la société de gestion. Le portefeuille peut s’exposer jusqu'à 5 % de l’ensemble à la volatilité – en l’occurrence, via le fonds de BNP Paribas Harewood, Voledge. Dans la pratique, l’ajustement de l’allocation s’effectue de façon hebdomadaire. Actuellement, les marchés d’actions européens représentent 20 % de l’ensemble, celui japonais 17 %, l’américain 14 %, les matières premières 17 % et la volatilité 4 %. Absent, l’immobilier, via l’indice EPRA Europe, devrait faire son apparition très prochainement. Plus tard, le fonds devrait aussi s’ouvrir aux marchés émergents – même s’ils sont absents des tests à long terme en raison de leur historique récent. Reste que Pierre Filippi en est convaincu : les phases de découplage avec les économies développées vont être de plus en plus nombreuses. En outre, plusieurs de ces marchés répliquent l'évolution des matières premières – ce dont le modèle tient compte – mais " servent également des dividendes», précise le responsable de Fideas Capital. En matière de performances, le bilan de Betamax est satisfaisant. A l’approche de son premier anniversaire, dans des marchés particulièrement tourmentés, ce fonds de croissance long-only «qui porte l'économie» selon son concepteur, affiche depuis sa création une volatilité de 5,28 et un gain de 6,78 % sur l’année 2010 contre une perte de 11,17 % par exemple pour l’indice européen Euroxtoxx 50 (*). En outre, il est possible de s’appuyer sur le «track record» de trois ans dont dispose le modèle quantitatif sur lequel il est fondé. Et le bilan est également séduisant. Le fonds progresse de 2,40 % depuis 3 ans (**) – contre un recul de 41,22 % pour l’Eurostoxx 50.Le fonds qui affiche un encours de 23 millions d’euros pourrait faire mouche auprès des épargnants que la crise a conduit à rechercher des fonds «patrimoniaux» dont Betamax, tout en étant exposé à des actifs risqués, revendique clairement le positionnement. Quant aux investisseurs institutionnels attachés à la pureté de leurs allocations d’actifs, ils pourront avoir quelques hésitations compte tenu de ses caractéristiques multi-classes. «Cela dit», remarque Pierre Filippi, «les investisseurs institutionnels disposent désormais de poches de gestion diversifiée qui leur permettent d’investir sur des fonds comme Betamax. C’est une question de gestion souple et dynamique de l’articulation entre les classes d’actifs», conclut-il, «Betamax constituant alors un fonds charnière». (*) Chiffres arrêtés au 14/05/2010 (**) Du 18/05/2007 au 14/05/2010