La nouvelle approche développée depuis dix-huit mois par Lombard Odier Investment Managers, basée sur le concept d’indice fondamental, semble susciter un certain intérêt et même un intérêt certain. «Rien que dans la zone euro, les changements provoqués par la future mise en place de nouveaux mécanismes de financement de la dette auront une implication fondamentale sur la façon d’investir en obligations, que ce soit sur la dette souveraine ou privée», a expliqué le 30 mars Stéphane Monier, CIO fixed income & currencies chez Lombard Odier Investment Managers. «D’où la nécessité de s’adapter à ces phénomènes et de proposer une alternative crédible. «Notamment, nous avons la conviction que la divergence entre les fondamentaux économiques des pays développés et émergents ne va cesser de s’accroître». Dans le domaine des obligations gouvernementales par exemple, les investisseurs institutionnels ont toujours basé leur stratégie d’investissement sur des indices de référence liés à l’encours de la dette des Etats. Par construction, un tel indice expose l’investisseur aux pays (ou émetteurs) les plus endettés et introduit ce faisant un élément de risque de crédit important lié à ces pays. Afin de répondre à ces préoccupations, Lombard Odier a développé une autre approche dont l’allocation dans l’indice est basée sur plusieurs facteurs fondamentaux qui déterminent la capacité d’un pays à rembourser sa dette. Sur cette base, les pays scandinaves, la Suisse et les pays émergents ont une pondération beaucoup plus importante dans l’indice fondamental que dans l’indice de référence traditionnel qui donné la préférence aux Etats-Unis et au Japon. «Ce n’est pas la panacée car nous utilisons un nombre de critères limités. Mais combinée à une gestion active afin de tenir compte d’un maximum de facteurs, nous pouvons viser une meilleure espérance de rendement par unité de risque», estime Stéphane Monier. La société de gestion, qui a déjà lancé l’an dernier trois produits qui intègrent cette approche, va lancer à bref délai au moins trois nouvelles stratégies sur cette base. Début avril, Lombard Odier va ainsi proposer deux fonds en euro, l’un sur les obligations souveraines, l’autre sur les obligations indexées sur l’inflation, a indiqué Stéphane Monier. En outre, un fonds existant investment grade pourrait être décliné avec une approche fondamentale d’ici au mois de juin. En attendant, les trois produits déjà proposés aux investisseurs ont drainé plus de 1 milliard d’euros. Le premier, LO Funds-Emerging Local Currencies and Bonds, lancé début 2010, affiche un encours de quelque 800 millions de dollars et une performance de plus de 16% depuis sa création. Le LO-Funds-BBB-BB Bond, lancé début décembre 2010 a des actifs sous gestion de 150 millions d’euros, et le LO-Funds-Global Governement Bond, lancé à la mi-décembre, pèse d’ores et déjà 200 millions d’euros.