Grève. La crise de liquidité qui touche le secteur immobilier chinois s’approfondit. Il est d’usage de vendre les appartements avant qu’ils ne soient terminés, ce qui permet aux constructeurs de disposer de ressources financières supplémentaires. Mais une part de plus en plus importante des acheteurs refuse désormais de continuer à payer des logements dont la valeur s’érode et qui font face à des retards importants – entre 2013 et 2020, seuls 60 % des chantiers immobiliers ont été terminés, un chiffre qui s’est dégradé depuis deux ans. Plus de 100 projets, dans plus de 50 villes, seraient concernés, selon China Real Estate Information Corp. La situation se complique pour les promoteurs, dont l’accès au crédit s’est durci depuis l’an dernier. Même les groupes jugés jusqu’ici à faible risque, comme Country Garden Holding, ont vu leurs cours chuter et les rendements sur leur dette s’envoler. Pour le moment, le secteur bancaire semble à l’abri : si les refus de payer concernent 58 milliards de dollars de prêts, ils ne représentent qu’une petite part des 9.200 milliards de dollars d’exposition à la dette immobilière des banques. La crise risque pourtant de s’aggraver si le prix des appartements continue de chuter et si d’autres emprunteurs se mettent en grève.