Résilience. La situation en Ukraine fait s’interroger les pays occidentaux sur les mesures de rétorsion économiques à mettre en place. De fait, la Russie est dans une bien meilleure position qu’en 2014. La dépendance aux financements extérieurs est ainsi bien plus faible (voir le graphique). Les sanctions commerciales ont aussi provoqué un basculement vers la Chine : entre 2013 et 2019, la part de l’Europe dans les exportations de la Russie a diminué de 11 % et celle de l’Ukraine de 6 %, tandis que la part de la Chine gagnait 8 %. Du côté des importations, le constat est similaire, la part des importations en provenance de l’empire du Milieu ayant augmenté au détriment de l’Europe et de l’Ukraine. Des efforts pour limiter le recours au dollar ont également été entrepris : la monnaie représentait 15 % des réserves de la banque centrale en 2021, contre 45 % en 2013, tandis que le volume des dettes en dollars a baissé de 55 % sur cette période. En parallèle, l’importance de la Russie comme producteur de matières premières réduit la marge de manœuvre des occidentaux : le pays produit 37 % du palladium mondial, 17 % du gaz et 10 % de l’or, du platine, et du pétrole. Un levier permettant au pays de répliquer à d’éventuelles sanctions, qui peuvent avoir des conséquences imprévues : en 2018, les mesures prises à l’encontre de la société minière russe Rusal avaient fait grimper de 25 % les cours de l’aluminium. Imposer un nouvel ensemble de sanctions sera un exercice d’équilibriste.