Le sentiment que la Fed en a fini avec ses hausses de taux est favorable à la classe d’actifs qui offre des rendements réels élevés. Mais des risques demeurent.
Clariane ce 14 novembre, Orpea, Casino, Altice : la hausse des taux force les entreprises, en particulier les plus endettées, à revoir leur structure de bilan. Les grandes sociétés publiques affichent d’importantes dettes nettes, au coude-à-coude avec les groupes de télécoms. L’entreprise française la plus endettée est 15ᵉ à l'international.
En deux ans, la taille du marché s’est réduite de près de 15% du fait des «rising stars», les entreprises qui repassent en catégorie investisseurs. Mais aussi à cause de la moindre activité primaire et de la concurrence du crédit privé.
Hormis le Tchad, qui n’a finalement pas eu besoin de restructurer sa dette, celles de la Zambie, du Ghana ou du Sri Lanka n’ont pas encore été bouclées. Ce qui conditionne parfois les aides du FMI.
La banque suisse a lancé avec succès mercredi un placement de dette AT1 en dollars, un compartiment qui avait subi des pertes massives lors du sauvetage de Credit Suisse.
Les rendements obligataires affichent une volatilité démultipliée par rapport à celle des taux, du fait de l’effet duration. Un impact qui est toutefois amené à diminuer.
Après un mois d’octobre compliqué, les émetteurs, dont Danone et Suez, profitent de l’amélioration du sentiment de marché et de la forte demande des investisseurs.
Même si le resserrement monétaire est en grande partie sinon en totalité derrière nous, l’incertitude et, par conséquent, la volatilité du marché restent élevées, note William De Vijlder, directeur de la recherche économique de BNP Paribas.
Les implications pour les actifs financiers du vieillissement démographique sont assez consensuelles. Les stratégistes de Deutsche Bank en proposent une vue décalée.
En annonçant le 1er novembre un programme d'émission trimestriel de dette à long terme moins chargé que prévu, le Trésor a donné le coup d'envoi à la détente des rendements américains. L'institution est bien consciente de l'inconfort croissant que suscite la politique budgétaire des Etats-Unis chez les investisseurs.