Rexel a annoncé ce matin son intention de procéder à l'émission d’obligations senior non assorties de sûretés et remboursables en 2025 pour un montant de 500 millions d’euros. Ces obligations pourront faire l’objet d’un remboursement au gré de Rexel à compter de décembre 2020. Les fonds levés par le distributeur de matériel électrique serviront à rembourser les obligations 2022, émises le 27 mai 2015 au taux de 3,25%, aux environs du 15 décembre 2017. Rexel compte ainsi allonger la maturité de sa dette et réduire son coût moyen. L’opération est dirigée par Crédit Agricole CIB, HSBC Bank et la Société Générale.
La Chine a émis jeudi 2 milliards de dollars d’obligations à un taux à peine supérieur à celui que les Etats-Unis paient pour se financer sur les marchés de la dette, preuve de la confiance des investisseurs dans la deuxième économie mondiale. Une envolée de la demande pour la première émission obligataire en dollar de la Chine depuis 13 ans a permis au pays de fixer le prix des titres de maturité cinq ans de façon à servir un rendement de 2,196%, soit seulement 15 point de base (pb) au-dessus de celui des emprunts d’Etat américains de même échéance. Le rendement des obligations chinoises à 10 ans s'élève à 2,687%, soit 25 pb au-dessus de celui du bon du Trésor américain de même échéance. La demande des investisseurs s’est élevée à plus de 22 milliards de dollars. Un tiers de l'émission a été affecté à des investisseurs européens, l’essentiel ayant été alloué à des institutionnels asiatiques.
Désormais troisième marché obligataire au monde, les efforts de la Chine continentale pour attirer les émetteurs internationaux semblent payer. Dans un rapport publié la semaine dernière, l’ICMA (International Capital Market Association) et la NAFMII (National Association of Financial Market Institutional Investors) saluent les mesures d’assouplissement des procédures d’émissions pour les émetteurs étrangers par les autorités chinoises. Le marché des pandas bonds, ces obligations en renminbi émises par des sociétés ou gouvernements non chinois, atteint ainsi 11 milliards de renminbis (1,4 milliard d’euros) depuis le début de l’année à fin août, pour 57 émissions.
Attendue. La banque toscane Monte dei Paschi di Siena (MPS), dont la cotation devait reprendre ce 25 octobre après dix mois de suspension, s’est entourée de banques pour la conseiller dans son processus de titrisation de ses 26 milliards d’euros de prêts non performants (NPL). Il s’agit de Mediobanca, JPMorgan, Deutsche Bank, Credit Suisse et HSBC. Cette information tombe quelques jours après l’annonce d’une offre devant permettre à l’Etat italien de racheter pour 1,5 milliard d’euros les actions distribuées à d’anciens petits porteurs en échange de leurs obligations seniors dans le cadre du plan de sauvetage public de l’hiver dernier ; et après la demande de la Banque centrale européenne (en consultation jusqu’au 8 décembre) afin que les banques de la zone euro augmentent leurs provisions pour couvrir la totalité des créances irrécouvrables apparaissant après le 1er janvier.
L’opérateur mobile italien Wind Tre, qui a levé mardi l'équivalent de 7,3 milliards d’euros de dette, a vu le prix de ses obligations s’apprécier hier pour leur premier jour de cotation. Le groupe a réalisé la plus grosse émission en une seule fois sur le high yield européen, en levant 1,625 milliard d’euros de titres d'échéance janvier 2023, 2,25 milliards à 2024 et 1,75 milliard à 2025, que complète une souche en dollars de 2 milliards à 2026. Les prix des quatre lignes s’appréciaient au-dessus du pair.
L’opérateur mobile italien Wind Tre, qui a levé mardi l'équivalent de 7,3 milliards d’euros de dette, a vu le prix de ses obligations s’apprécier mercredi pour leur premier jour de cotation. Le groupe a réalisé la plus grosse émission en une seule fois sur le high yield européen, en levant 1,625 milliard d’euros de titres d'échéance janvier 2023, 2,25 milliards d’euros à 2024 et 1,75 milliard d’euros à 2025, que complète une souche en dollars de 2 milliards à 2026. Les prix des quatre lignes s’appréciaient au-dessus du pair.
Le groupe américain a lancé hier deux émissions obligataires en dollars, rapportait Bloomberg d’une source proche du dossier. La première opération, coordonnée par Barclays, Deutsche Bank, RBC et Wells Fargo, concerne une émission d’obligations non sécurisées en trois tranches d’un montant global de 3,65 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros), dont une tranche à 7 ans offrant un rendement supérieur de 80 points de base à celui des Treasuries. La seconde émission, coordonnée par Barclays, MUFG, RBC et Wells Fargo, porte sur 3,18 milliard de dollars d’obligations garanties par son activité de cartes de crédit.
L’Agence France Trésor a procédé ce matin à l’adjudication de trois souches d’OAT de maturités 25 mai 2021, 25 mars 2023 et 25 novembre 2024 pour un montant total proche de 7 milliards d’euros qui est susceptible d’être augmenté avec les offres non compétitives 2 (ONC2), qui auront lieu vendredi 20 octobre 2017, grâce à un ratio de couverture supérieur à 2 fois sur les trois tranches. Les taux moyens pondérés concédés par l’AFT sont ressortis à respectivement -0,39%, -0,07%, et à 0,18%.
Portillon. Plus la gestion passive grossit dans l’obligataire, plus elle inquiète. Les ETF (exchange-traded funds) obligataires pèsent plus de 500 milliards de dollars. Leur taille a plus que doublé en cinq ans. Le problème est que la liquidité sur le marché s’est dégradée, ce qui fait craindre des mouvements violents. « Ce marché, qui n’a pas encore été testé en cas de forte correction, n’est pas équipé pour faire face à des sorties massives », prévient Oksana Aronov, responsable de la stratégie de marché et rendement absolue chez JPMorgan AM qui craint des fluctuations équivalentes à celles de 2008 sur le marché crédit. Cette spécialiste note que l’actif sous gestion du Top 5 des ETF obligataires corporate, 106 milliards de dollars, est deux fois plus gros que le stock de titres détenus par les primary dealers. En cas de sortie précipitée, la porte sera étroite. L’inquiétude est d’autant plus grande que ces fonds sont très concentrés : les 10 premiers détenteurs détiennent le plus souvent plus de 30 % des ETF. Le développement des stratégies risk parity accroît ce risque. Pour l’heure, l’apport de liquidité des banques centrales joue le rôle d’amortisseur.
Dans un contexte économique favorable, fait de taux d’intérêt toujours faibles, de confiance en hausse pour les chefs d’entreprise, et de bilans très sains, le volume des émissions de dette corporates devrait augmenter en France en 2018, selon Moody’s. Il pourrait atteindre 70 à 75 milliards d’euros, contre 65 à 70 milliards en 2017. Hormis une émission de 11 milliards d’euros par Danone, le volume de 2017 serait stable par rapport à celui de 2016. Ce sont les grands groupes qui ont le plus émis depuis le début de l’année 2017, notamment dans le secteur des «utilities», où les émissions ont déjà atteint 11 milliards. Le regain des fusions et acquisitions devrait également alimenter le marché de la dette, même si beaucoup d’opérations resteront financées par du cash et des émissions d’actions, selon Moody’s.