Pour Masayuki Kichikawa, économiste en chef de Merrill Lynch Japan Securities, le Japon peut parfaitement afficher une croissance en glissement trimestriel de 1-2 % au T2 et de 5-7 % au T3 de cette année. Et ce, grâce à la fois aux aides gouvernementales, au subventionnement de la consommation des ménages, au ralentissement ou a l’arrêt de la baisse des investissements, à la reprise des exportations, à l’arrêt de la diminution des stocks et à la reprise de la production. Pour le quatrième trimestre et au-delà, c’est encore l’inconnue, mais Masayuki Kichikawa se réclame du camp des optimistes et pense que cette reprise technique peut se poursuivre sur des bases plus solides. Il reste cependant à déterminer dans quelle mesure la «vraie» reprise sera soutenue par une hausse de la demande finale et la baisse de l’emploi ne dégénère pas en un «double dip» (récession avec rechute). Sur ce dernier point, l'économiste en chef de MLL Japan se veut assez confiant. Il reconnaît que les entreprises ont l’intention de réduire leur base de coûts de 5 %, mais espère que cela ne sera pas uniquement par un ajustement des effectifs. Elles devraient pouvoir recourir à une réduction de la durée du travail, ou plus probablement des heures supplémentaires, tandis que la réduction du taux d'épargne (qui atteint 44 % pour les plus de 65 %) devrait soutenir la consommation et que le plan de soutien à l'économie du gouvernement va représenter 1 point de PIB. Pour les marchés, Masayuchi Kichikawa estime que la reprise de l’activité économique recèle encore un potentiel de hausse pour les actions japonaises. Le raisonnement ? Les opérateurs ont déjà anticipé la hausse du PIB au troisième trimestre mais pas la reprise des économies asiatiques clientes du Japon. De plus, l'économiste est d’avis que les valorisations des bancaires sont trop en retard sur leurs homologues américaines et européennes parce qu’après tout les banques japonaises avaient assaini leur situation avant la crise.