La crise n’a pas entrainé de rupture. Au contraire, elle semble avoir renforcé la légitimité, voire la nécessité de l’épargne retraite entreprise et l’actionnariat salarié. Telle est la conclusion majeure de la huitième édition du baromètre Tendances Epargne & Retraite Entreprises mis en place par BNP Paribas. Résultat, à la question «pensez-vous modifier vos choix de placement en raison de la crise ?», 80 % des salariés ont répondu «non». Et ils sont 85 % lorsque cela concerne plus particulièrement les placements dans les dispositifs d’épargne et de retraite en entreprise. Côté dirigeants, seuls 23 % comptent également revoir leur politique d’épargne entreprise en 2009. Dans ce contexte particulier, l’épargne retraite entreprise est avant tout perçue comme un outil de management et un moyen de rassurer les salariés.Dans le détail, pour les salariés, placer ses économies dans des dispositifs d’entreprise comme l’épargne retraite entreprise est «naturel» pour 85 % d’entre eux, soit une hausse de 15 points en un an. Cela étant, leurs préoccupations sur le thème de la retraite sont multiples : angoisse de subir une dégradation de leur niveau de vie, méconnaissance du montant exact de leur retraite, possibilité de profiter de la vie... D’un côté, les moins de 35 ans semblent avoir intégré l’idée de travailler plus longtemps, tandis que pour les plus de 50 ans, la dégradation des pensions et l’absence d’incitations vraiment attractives les conduisent à vouloir partir le plus rapidement possible à la retraite. Résultat, si la nécessité de préparer sa retraite fait son chemin, ils ne sont que 18 % des salariés à avoir entrepris des démarches pour évaluer ce qui leur sera versé. Du côté des chefs d’entreprise, placer ses économies dans des dispositifs d’entreprise est aussi «naturel» pour 93 % d’entre eux. Cela étant, ces derniers notent que des leviers faciliteraient la mise en place de dispositifs d’épargne entreprise : un renforcement des incitations fiscales et sociales (pour 77 % des responsables interrogés), une stabilisation du cadre réglementaire (pour 70 % d’ entre eux) et, enfin, une meilleure information de la part des pouvoirs publics (59 %) - 72 % dans les plus petites structures. Dans tous les cas, l’information doit jouer un rôle prépondérant : 61 % des salariés se déclarent en effet mal informés sur leur retraite et attendent davantage de la part de l’assurance vieillesse, de leur caisse de retraite (à 87 %), ou de leur employeur (à 78 %). Quant aux chefs d’entreprise, ils accordent une notoriété mitigée aux récentes évolutions réglementaires. 83% d’entre eux, par exemple, savent que les salariés peuvent demander le paiement immédiat de la participation, mais 34 % seulement sont conscients qu’un support d’investissement d’économie solidaire doit être intégré dans le PEE avant le 1er janvier 2010. La possibilité de débloquer la participation est plébiscitée à la fois par les chefs d’entreprise et les salariés : ils sont respectivement 75 % et 67 % à la juger comme une bonne chose. Ce qui ne signifie pas que les salariés comptent majoritairement en bénéficier en 2009. Interrogés à ce sujet, ils ne seraient que 25 % à envisager en profiter cette année.