BNP Paribas Real Estate anticipe une augmentation progressive mais limitée des montants investis au second semestre 2009. L’année pourrait ainsi se conclure sur des volumes d’investissement en immobilier d’entreprise de l’ordre de 6 à 7 milliards d’euros. Autrement dit, l’investissement qui avait déjà chuté de 50 % en 2008 à 15,1 milliards d’euros, pourrait encore s’effondrer de quelque 55 %, a indiqué hier à l’occasion d’un point de presse Laurent Boucher, directeur général adjoint de BNP Paribas Real Estate, responsable du pôle investissement France.Le spécialiste s’attend à un léger rebond sur les deuxième et troisième trimestres. Les investissements en immobilier d’entreprise en France ont ainsi atteint 1,7 milliard d’euros au deuxième trimestre 2009, ce qui constitue une augmentation très légère, même si ce mouvement doit être relativisé puisqu’il fait suite à un volume de placements de seulement 0,9 milliard d’euros au premier trimestre, ce qui restera vraisemblablement comme le point bas du cycle. Cette inflexion, pour minime qu’elle soit, envoie malgré tout un message positif au marché, après une baisse ininterrompue des placements depuis plus d’un an. On peut noter par ailleurs quelques grandes transactions, à l’instar de l’acquisition par MGPA, pour plus de 200 millions d’euros, de l’immeuble des «Trois Quartiers» dans le 1er arrondissement. Autre point positif, le marché bénéficie aujourd’hui du niveau élevé atteint par les taux de rendement qui ne sont pas loin d’avoir atteint leur pic. Il reste que le marché est loin d'être complètement dégrippé. Celui-ci est toujours pénalisé par les difficultés de financement, notamment sur le créneau de la promotion. «Les conditions de financement sont dures. Il ne faut pas compter réaliser une transaction à moins de 50 % de fonds propres alors qu’il était courant d’accepter une quotité de 20 % ou 30 %», remarque Laurent Boucher. D’ailleurs, le montant moyen d’une transaction s’est inscrit cette année autour de 13 millions d’euros alors qu’il atteignait 25 à 30 millions d’euros en 2007 et 2008. Par ailleurs, les investisseurs restent peu nombreux dans les zones périphériques où les risques sont élevés. Enfin, les acheteurs internationaux ne sont toujours pas revenus. A quelques exceptions près, le marché reste un marché franco-allemand, selon BNP Paribas Real Estate. Au premier semestre 2009, les acquisitions des investisseurs français et allemands ont ainsi représenté 80 % du volume total des investissements. Parmi les acteurs en vue, on retrouve, outre les fonds spéciaux allemands, les foncières privées, les assureurs vie ou encore des fortunes privées. Mais il n’y a quasiment pas d’acquéreurs en provenance d’Espagne, d’Irlande, du Royaume-Uni et d’Amérique du Nord. Et les fonds allemands sont certes présents mais pas sur les grosses transactions, plutôt sur des opérations de 15 à 40 millions d’euros. «Tous les problèmes ne sont pas réglés. En 2010, l’investissement va reprendre mais lentement, même si le financement redémarre», estime Laurent Boucher qui évoque une progression de l’ordre de 10 %...