En attendant l’instauration de la taxe carbone à la française, l’Usine à GES, la lettre des professionnels du changement climatique, a publié le bilan carbone des entreprises du CAC 40. Globalement, l’empreinte carbone des quarante plus grands groupes français est «assez monstrueuse», estime la publication. L’an dernier, les entreprises du CAC 40 ont émis plus de 730 millions de tonnes d'équivalent CO2, soit 1,5 fois le volume de toutes les émissions hexagonales. Et sans surprise, cinq sociétés - Arcelor Mittal, GDF Suez, EDF, Total et Véolia Environnement - représentent 71 % des rejets de toutes les sociétés du CAC 40.Autre désagrément observé à la faveur de ce bilan, les entreprises présentent leur bilan carbone comme bon leur semble : tonne de CO2, tonne de CO2 par salarié ou tonne de produit fini. Le périmètre est lui aussi variable puisqu’il est question d'émissions directes, d'émissions indirectes, voire des deux. Certains groupes n’hésitent pas non plus à afficher les émissions des utilisateurs de leurs produits. Autant de pratiques disparates qui nuisent à une bonne comparaison des performances carbone. La normalisation des données est plus que jamais à l’ordre du jour.Autre sujet d'étonnement, trois entreprises, a priori peu émettrices de CO2, sont également peu émettrices d’informations carbone, à savoir BNP Paribas, Crédit Agricole et Michelin. «Une véritable manie pour ce trio dont aucun des membres n’a souhaité non plus voir publier ses résultats dans le cadre de l’enquête mondiale menée par le Carbon Disclosure Project», indique la lettre.Deux points positifs toutefois. Tout d’abord, les données sont la plupart du temps facilement accessibles et la plupart des documents de référence présentent de façon intelligible le bilan carbone de sa société. Ce qui, remarque la lettre, n’est pas toujours le cas du rapport sur le développement durable. Par ailleurs, la totalité des entreprises indique avoir engagé une démarche carbone. Certaines mettent en place de véritables stratégies de réduction de leur empreinte alors que les moins exposées sont souvent un peu à la traîne. Mais dans tous les cas de figure, l’intention est là. C’est peut-être là l’essentiel. Dans un premier temps...