Selon Marc Sanglé-Ferrière, directeur général du cabinet de conseil en recrutement et évaluation de dirigeants Russell Reynolds Associates, l'édition 2009 du baromètre de la gouvernance établi conjointement avec FINCA, société de conseil spécialisée en gouvernance, montre par rapport à la livraison de 2006 que les progrès en matière de bonne gouvernance des sociétés du CAC 40 se sont poursuivies.Ces progrès ont été significatifs grâce, ou à cause, de la crise. Ainsi, par exemple, le nombre total d’administrateurs a augmenté de 2% entre 2006 et 2008, passant de 553 à 564, avec une moyenne de 14 administrateurs par conseil, et le nombre d’administrateurs indépendants continue de croître en parallèle, et atteint une proportion moyenne de 58% par conseil, contre 52,75% en 2006. De même, les conseils d’administration ont accueilli davantage de femmes en 2008, 53 femmes (9,4%) contre 44 (7,8%) en 2006. Par ailleurs, L’évaluation des travaux des conseils est une pratique de gouvernance aujourd’hui largement répandue : en 2008, plus de 90% des sociétés du CAC40 ont réalisé une évaluation de leurs travaux.Le nombre de réunions, en particulier dans le secteur bancaire, a augmenté avec la crise, certains conseils se sont réunis jusqu’à 20 fois l’an dernier.Autre conclusion majeure de l'étude 2009 : le nombre moyen d’administrateurs au sein des comités de rémunérations est passé de 3,83 en 2006 à 4 en 2008. Les comités de rémunérations se réunissaient plus de 4 fois en 2008, contre moins de 3 fois en 2006. En outre, le comité des rémunérations compte 83% d’administrateurs indépendants, et le Comité d’audit 73%, soit dans les deux cas des proportions supérieures à la recommandation du code AFEP/MEDEF.Finca et Russell Reynolds ont constaté que la crise a freiné la tendance à la séparation des fonctions de président et de directeur général (13 en 2006, 16 en 2008), vu la nécessité de de raccourcir les circuits de décision en période de crise (15 à fin juin 2009).Enfin, les deux cabinets rapportent que la crise a exercé une pression forte sur les conseils et les dirigeants. Les «actionnaires longs», (fonds de pension, fonds souverains, actionnariat familial) ont «repris la main». Face à l’imprévisibilité accrue de l’environnement économique et financier, les objectifs sont désormais fixés sur des périodes courtes de trois mois.