Les investisseurs institutionnels de la région Asie-Pacifique s’intéressent de plus en plus aux ETF mais le marché est encore très loin de la sophistication observée aux Etats-Unis, selon une enquête réalisée par Greenwich Associates pour le compte de State Street Global Advisors (SSgA).Les institutionnels asiatiques réalisent la plupart de leurs achats d’ETF offshore, généralement des ETF cotés aux Etats-Unis, quatre institutionnels sur dix indiquant acquérir des ETF sur les marchés étrangers. Ce qui n’a rien d'étonnant puisque, sur ce segment de marché, la liquidité et les produits se trouvent d’abord en Amérique du Nord et notamment à la Bourse de New York.Les encours d’ETF à la Bourse de Tokyo s'élèvent à 44,5 milliards de dollars, soit une fraction des ETF cotés à New York qui représentent environ 1.200 milliards de dollars. Cela dit, la Bourse coréenne est plus liquide en termes de volume de transactions annualisé. Mais le marché américain est bien évidemment beaucoup plus profond que le marché asiatique, les 10 principaux ETP représentant 38% des actifs ETP de la Bourse de New York, alors que les 10 principaux ETP à Tokyo pèsent 97% des actifs. Interrogés sur leurs critères de sélection des ETF, les institutionnels asiatiques citent à 85% la liquidité et le volume des transactions, devant l'écart de suivi (61%) et le total des frais sur encours (53%). Viennent ensuite l’historique de performance (44%), la diversité de l’offre (43%), puis loin derrière la société et l'équipe à l’origine des produits (13%). L’achat d’ETF est encore une activité anonyme en Asie et les clients ne s’intéressent pas spécialement à l'émetteur, observe l’enquête.L’utilisation des ETF en Asie hors Japon est aussi beaucoup moins sophistiquée qu’aux Etats-Unis. Les principaux objectifs recherchés sont d’abord l’allocation de portefeuille coeur/satellite (66% des participants), loin devant la gestion du risque et la couverture (38%). Du côté des utilisateurs américains, les ETF sont utilisés notamment pour les ajustements tactiques, la repondération du portefeuille ou la gestion de transition.Selon Kevin Quigg, responsable mondial de la stratégie SPDR ETF et du conseil chez SSgA, une grande partie de l’utilisation des ETF aux Etats-Unis «concerne moins le «F» et a davantage à voir avec le «ET» et ce qui influence le marché, les ETF ayant fait la preuve de leur efficacité pour résoudre les défis du marché».Mais les institutionnels asiatiques devraient progressivement suivre l’exemple américain. Ils sont en tout cas 40% à vouloir augmenter leur utilisation des ETP dans les prochaines années alors que 46% affirment vouloir maintenir leurs allocations actuelles.