A la tête de la distribution européenne de Threadneedle Investments depuis un peu plus de deux ans, Dominik Kremer consacre plus des trois quarts de son temps au développement de l’activité de Threadneedle en Europe continentale. Le bilan est plutôt satisfaisant. Avec une équipe d’une trentaine de personnes, dont 23 dédiées à la vente, Dominik Kremer juge l'évolution d’autant plus satisfaisante que l’environnement demeure très chahuté. Depuis le début de l’année, la collecte nette se chiffre en plusieurs centaines de millions de livres à fin août pour la seule Europe continentale. Les chiffres pour le Royaume-Uni sont encore meilleurs mais l'écart avec le continent n’est plus aussi marqué que par le passé. Au 30 juin 2012, les actifs sous gestion s’inscrivaient à environ 92 milliards d’euros contre près de 88 milliards d’euros à fin décembre 2011.A l’origine de cette performance, il y a d’abord la qualité des fonds proposés des deux côtés de la Manche par Threadneedle qui à fin août, surperformaient très largement leurs indices de référence. Par exemple, 78% des actifs sous gestion des fonds actions surperformaient leurs indices de référence à fin août, avec des pourcentages de 74% sur un an, 88% sur trois ans et 95% sur cinq ans. Et l’agence indépendante Feri classe Threadneedle en tête de toutes les sociétés de gestion dans tous les pays qu’elle couvre (Autriche, Allemagne, France, Italie, Suisse, Suède, Royaume-Uni). Parmi les produits les plus recherchés figurent actuellement les actions américaines avec deux ou trois fonds phares, les commodities et les actions européennes. Il y a ensuite le travail de fond réalisé par Dominik Kremer pour développer les activités de Threadneedle en Europe continentale. «Notre présence était trop étriquée. Nous n’avions pas vraiment évolué depuis plusieurs années», relève Dominik Kremer. Le patron de la distribution européenne a donc mis en place une matrice d’analyse qui prend en compte les différents marchés européens, les différents segments de clientèle (institutionnels, wholesale et retail), ainsi que l’adéquation des produits à la clientèle. Un outil qui permet à Threadneedle d’aborder de façon beaucoup plus offensive l’Europe continentale où Dominik Kremer espère progressivement se positionner sur la clientèle dite «Tier One», autrement dit tous les grands institutionnels.Threadneedle a ainsi ouvert un bureau en Suède en mai dernier avec la volonté de développer la présence de la société dans le segment «wholesale»,à savoir les grands réseaux de de distribution, par le biais d’une offre actions, une classe d’actifs traditionnellement très recherchée en Suède.Une stratégie proche est développée en Italie depuis deux ans avec la mise en place d’accords de partenariats stratégiques avec de grands réseaux de distribution comme Fineco, Montepaschi ou encore Generali.Pour le marché allemand en revanche, Dominik Kremer estime que le marché retail, déjà très travaillé, n’offre plus beaucoup de perspectives. D’où le choix de plutôt se développer auprès des institutionnels avec la nomination très récente d’un «institutional sales director», Hartwig Rosipal, qui a d’ores et déjà inscrit au moins un mandat important à son tableau de chasse.Sur le marché français, Threadneedle, avec une équipe de trois personnes depuis le recrutement en début d’année de Philippe Lorent, poursuit ses efforts auprès de la clientèle institutionnelle et des grands réseaux mais envisage de se développer sur le segment retail. «Nous explorons actuellement les possibilités de développement sur le marché retail mais nous n’avons pas encore franchi le pas», indique Dominik Kremer.En attendant, Dominik Kremer réfléchit à d’autres initiatives qui pourraient favoriser son développement européen. La société de gestion britannique souhaite dès à présent enreichir son offre, en poussant les feux de deux stratégies, la multigestion, avec le lancement tout récent d’un fonds multi-classes d’actifs, et l’obligataire international...