Après avoir un temps songé à vendre sa gestion institutionnelle, la Deutsche Bank, une fois la nouvelle équipe dirigeante en place (juin 2012), a décidé de regrouper en une seule plate-forme, Deutsche Asset & Wealth Management (DeAWM), pas moins de 23 entités ou «silos» différents pour constituer une plate-forme regroupant la gestion d’actifs, la gestion de fortune (dont Sal. Oppenheim) et les activités «corporate banking & securities», notamment les ETF de db x-trackers. Cela constitue selon l’expression du patron de la division, Michele Faissola, «une start-up de 1.000 milliards d’euros». DeAWM se compose de six métiers : lending & deposits, produits de gestion de fortune, gestion active, gestion passive, gestion alternative/actifs réels et gestion alternative/fund solutions. L’effort va être placé principalement sur la clientèle d’assurances, les placements alternatifs, la clientèle de particuliers haut de gamme et très haut de gamme dans le monde entier et les produits indiciels.Marco Bizzozero, head of wealth management EMEA ex Germany, explique que la division veut être désormais considéré comme une “maison d’investissement et non plus comme un collecteur d’actifs». Quand à Dario Schiraldi, head of global client group, il souligne que DeAWM, va s’efforcer dans sa nouvelle configuration «client-centric» de fournir à la fois «un véritable alpha et un beta à coût efficient».L’objectif consiste à générer en 2015 un bénéfice avant impôt de 1,7 milliard d’euros contre 700 millions en 2012 et de ramener le coefficient d’exploitation de 80 % l’an dernier à 65 % en 2015.La réorganisation entamée en septembre 2012 s’est déjà traduite par une réduction d’effectif de 12 % à un peu plus de 6.000 personnes dans le monde (ce processus malthusien est désormais achevé) ainsi que par deux programmes d’investissement et d’économies de 400 millions chacun sur la période septembre 2012/septembre 2015. Au 31 mars 2013, ces programmes étaient réalisés à hauteur de respectivement 100 millions et 150 millions. DeAWM aligne dans le monde entier 900 professionnels de l’investissement, 200 analystes, 800 personnes dans le global client group et 900 chargés de clientèle en gestion de fortune.En janvier-mars 2013, la nouvelle division a enregistré ses premières souscriptions nettes (de 6 milliards d’euros) depuis 2011, ce qui a contribué à une augmentation de 29 milliards de l’encours à 973 milliards d’euros, le reliquat de la hausse provenant donc des effets de marché et de change.Après trois ans de grande discrétion, le groupe Deutsche Bank a jugé, comme l’a indiqué son co-président du directoire Jürgen Fitschen, que la restructuration est suffisamment bien engagée pour fournir quelques indications de volumes sur ses activités de gestion.Ainsi, au 31 décembre 2012, la gestion active affichait 529 milliards d’euros d’encours (dont 52 % en obligataire, 16 % en actions, 10 % en multi-actifs et 22 % en monétaire) avec 400 professionnels de l’investissement. Elle a drainé 5 milliards d’entrées nettes au premier trimestre 2013, a indiqué Wolfgang Matis, son directeur, à Newsmanagers.La gestion passive (50 professionnels de l’investissement) pesait 98,5 milliards d’euros, et son directeur, Reinhard Bellet, table sur 150 milliards à l’heorizon 2015, «et ce, sans croissance externe».Le métier alternatives/fund solutions, avec 215 spécialistes dirigés par Stéphane Farouze, arrive à 44 milliards d’euros (et 1,5 milliard de dollars de collecte nette sur les cinq premiers mois de l’année 2013), tandis que la ligne alternatives/real assets, sous les ordres de Pierre Cherki, affiche 51,8 milliards d’euros avec 500 professionnels de l’investissement. La gestion de fortune représente pour sa part 297 milliards d’euros.