Chez Lyxor AM, la directive AIFM pourrait être l’occasion d’un nouveau départ pour la gestion alternative. «Nous avons la conviction que la nouvelle règlementation pourrait être un catalyseur pour l'émergence d’un nouveau modèle de gestion alternative», a estimé le 19 novembre à l’occasion d’un point de presse Christophe Baurand, responsable mondial du business development chez Lyxor Asset Management. Les encours de la gestion ne sont plus très loin de leurs plus hauts niveaux de fin 2007 mais depuis la crise, les flux entrants restent assez modestes. Dans le nouvel environnement réglementaire et si la performance est au rendez-vous, la collecte devrait recommencer à progresser plus rapidement, estime Christophe Baurand qui rappelle que les hedge funds sont encore très largement sous-représentés dans les allocations des institutionnels.Car la nouvelle donne réglementaire fait entrer la gestion alternative dans une nouvelle ère, avec des textes finalement «cohérents et raisonnables» qui proposent une infrastructure nettement supérieure à l’environnement offshore, les meilleures pratiques ayant été intégré dans la directive. De plus, la directive permet de mettre en œuvre les mêmes stratégies qu’en offshore mais avec dans un cadre sécurisé, avec des régles de transparence et de reporting. «La directive européenne est en outre le seul régime qui réglemente les hedge funds à l'échelle mondiale. On va donc pouvoir exporter ce modèle en dehors des frontières de l’Europe», relève Nathanaël Banzaken, responsable adjoint de la gestion alternative chez Lyxor AM.Lyxor AM souligne par ailleurs que son activité de comptes gérés se trouve en quelque sorte légitimé par la directive AIFM qui, malgré toutes ses qualités, n’offre pas de véritable protection contre certains risques résiduels, par exemple une déviation par rapport au style de gestion affiché, ou encore le risque de liquidité ou le déficit de transparence du reporting réalisé sur une base déclarative, voire le risque de fraude. Ces risques sont circonscrits avec les comptes gérés qui constituent une solution adéquate pour les gros institutionnels, estime Lyxor AM.Lyxor AM estime enfin que la directive, qui devrait déboucher sur l'émergence d’un nouveau label AIF, ne va pas pour autant cannibaliser la marque Ucits. Bien au contraire, les deux solutions sont complémentaires et de toute façon, une partie de la clientèle ne pourra utiliser l’AIFM, entre autres une bonne partie des clients de la banque privée ou encore les institutionnels de petite taille.Il reste quelques incertitudes quant à l’interprétation de certaines dispositions de la directive, entre autres sur le chapitre des contraintes de transparence dont les clauses de rémunération, mais les choses se décantent peu à peu et Lyxor AM continue de travailler à la mise en place de sa plateforme AIFM au Luxembourg qui devrait être opérationnelle début 2014. Elle pourrait être aussi l’occasion de développer son offre crédit ou de proposer de nouveaux programmes dont peut-être une stratégie event driven…