Les dividendes versés par les sociétés mondiales cotées ont dépassé la barre des mille milliards de dollars pour la toute première fois en 2013, selon l’Indice Henderson Global Dividend, publié par Henderson Global Investors et qui fait l’objet d’un nouveau rapport trimestriel analysant les revenus du capital du monde entier. Les dividendes mondiaux ont ainsi atteint 1.027 milliards de dollars de dividendes, en progression de 310 milliards de dollars par rapport à leur niveau de 2009. Cette croissance spectaculaire a permis à l’Indice Henderson Global Dividend (HGDI) d’atteindre un niveau de 143,2 à la fin de 2013 contre 100 au début de la série à la fin de l’année 2009.Selon Andrew Formica, PDG d’Henderson, « nous avons entrepris cette recherche, parce que nous constatons un nombre croissant d’appels émanant des clients de notre gamme de produits internationaux dédiés aux revenus du capital. L’atteinte de dividendes de 1.000 milliards de dollars constitue une extraordinaire étape pour les investisseurs en actions et illustre le fait que les dividendes forment à présent une composante fondamentale des rendements des investisseurs». De son point de vue, la recherche de revenus se révèle plus qu’une simple réponse aux taux d’intérêt défiant toute concurrence observés au cours de ces dernières années : «Cela indique un bouleversement d’ordre générationnel, dans la mesure où les populations vieillissantes peuvent de moins en moins se reposer sur les pensions de l'État et doivent s’appuyer de manière exponentielle sur leurs propres économies afin d’assurer leur retraite. En outre, elles devront également rester investies dans les actions beaucoup plus longtemps qu’autrefois. Cette demande en matière de revenus du capital est une tendance qui, selon nous, se poursuivra pendant toute l’année 2014 et au-delà ».Bien que le total des versements ait atteint un nouveau record, la croissance a observé un ralentissement considérable en 2013. Les dividendes ont comptabilisé une légère augmentation d’à peine 2,8 %. Au cours du quatrième trimestre, ils ont vraiment accusé un recul qui s’est poursuivi d’une année sur l’autre, tirés vers le bas par le Japon, mais également par un fléchissement aux États-Unis, où les versements des dividendes exceptionnels considérables du dernier trimestre 2012 n’ont pas été réitérés. En 2013, la vigueur du dollar américain par rapport à de nombreuses monnaies a également réduit la valeur de conversion des dividendes. L’Indice Henderson Global Dividend a atteint un record de 143,9 à la fin du mois de septembre 2013.L’analyse des différentes régions du monde montre par ailleurs des résultats très disparates. Les États-Unis ont augmenté leurs versements de dividendes de 49 % sur cinq ans et constituent de loin la principale source de revenus en la matière avec 301,9 milliards de dollars, pesant pour un tiers du gâteau mondial. Mais ce sont les marchés émergents qui ont enregistré les progressions les plus rapides. Collectivement, les dividendes issus de ces pays ont plus que doublé depuis 2009 (comptabilisant une augmentation de 107 %), passant de 60,9 milliards de dollars à 125,9 milliards de dollars, soit un taux annuel moyen de croissance de pratiquement 20 %. Les pays BRIC (le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine) qui, ensemble, constituent 55 % des dividendes de l’ensemble des pays émergents, ont enregistré une progression plus rapide d’un tiers que leurs homologues au cours des cinq dernières années. Toutefois, après 2011, la croissance des pays émergents a observé un ralentissement considérable, étant donné la fin du cycle des matières premières et le fléchissement des monnaies. La région Asie-Pacifique a augmenté ses dividendes de 79 % sur cette période de cinq ans.De leur côté, les dividendes de l’Europe hors Royaume-Uni ont progressé de 8 % depuis 2009, atteignant 199,8 milliards de dollars en 2013. Elle demeure sans difficulté la deuxième région la plus importante dans le monde en matière de revenus, derrière l’Amérique du Nord. Au sein de l’Europe, une envolée des dividendes a été constatée dans les nations scandinaves, tandis que les pays les plus frappés par la crise de l’euro rapportent nettement moins à leurs actionnaires qu’il y a cinq ans. Le pays européen le plus important, la France, contribue pour un quart des dividendes de la région (soit 50,5 milliards de dollars) et le total de ses versements, bien qu’en dollars, est stable depuis 2009. L’Allemagne apporte une contribution inférieure à ce que laisse supposer sa puissance économique, ce en raison d’une culture boursière moins développée. Cependant, son taux de croissance représente le double de la moyenne européenne sur les cinq dernières années.Du côté des secteurs d’activité, la progression la plus rapide provient de la technologie, qui a plus que doublé depuis 2009 (avec une augmentation de 109 %) notamment grâce à Apple, qui a versé pratiquement un sixième des dividendes mondiaux enregistrés par ce secteur l’an dernier depuis un départ arrêté en 2012. Cependant, la technologie constitue dans l’ensemble un secteur relativement modeste pour ce qui concerne les dividendes. Le secteur des finances enregistre les montants les plus importants avec 218 milliards de dollars de dividendes versés en 2013, soit près d’un quart du gâteau mondial (24 %), avec une augmentation de 76 % depuis le point le plus bas de l’après-crise. Le secteur pétrolier, dont la croissance (bien que peu spectaculaire) a été régulière, constitue l’un des piliers de la distribution de dividendes sur le plan mondial, offrant 1 dollar par tranche de 7 dollars de dividendes versés en 2013. Le secteur minier, dont les dividendes ont doublé pendant la montée en flèche des cours des matières premières, a chuté au cours des deux dernières années alors que la bulle se dégonflait.Pour 2014, Henderson Global Investors prévoit une accélération de la croissance des dividendes après le ralentissement de 2013, avec des marchés développés produisant une meilleure croissance des revenus que les marchés en développement.