Action. Le rebond de l’inflation n’est que temporaire : les banques centrales émergentes font le même constat que leurs contreparties des pays développés. Les moteurs sont en effet identiques : effets de base, progression des prix de l’alimentation et de l’énergie, et rebond de la demande avec la réouverture des économies. Mais la réponse des émergents est diamétralement opposée puisque huit pays (Brésil, Pérou, Turquie, Mexique, Russie, Corée, Chili et Hongrie) ont choisi de remonter leurs taux directeurs ces six derniers mois. Certes, ce durcissement pourrait peser sur une reprise pas encore bien enclenchée, l’écart de production (output gap) restant négatif dans l’ensemble du monde émergent, remarque Fitch qui a compilé ces données. Sans compter que la demande domestique, tirée par des conditions de crédit favorable, pourrait souffrir des resserrements monétaires. Mais les banques centrales craignent que cette inflation transitoire ne devienne durable, en déformant les anticipations des acteurs économiques. Mieux vaudrait agir aujourd’hui qu’à un moment moins favorable du cycle. Par ailleurs, les argentiers tiennent à convaincre sur leur capacité à lutter contre l’inflation, une crédibilité que le bref rebond des rendements des obligations américaines, début 2021, a peut-être rendue plus sensible. D’autres hausses de taux seraient donc à prévoir, selon Fitch : en Amérique latine et, dans une moindre mesure, en Europe de l’Est.