Retrouvez toute l’actualité en lien avec la hausse des prix (publications de l’Insee, d’Eurostat, de l’indice IPH, du PCE américain) et nos analyses sur les causes de l’inflation, ses conséquences sur l’économie, sur la politique monétaire (BCE, Fed) et sur les marchés (Bourses, marché de taux, devises).
Les contrats à terme sur le gaz naturel européen (TTF à Rotterdam) ont dépassé 340 euros/MWh vendredi, au-dessus du record absolu du 7 mars (335 euros/MWh pour la même référence Septembre 2022), dans un contexte de craintes persistantes sur l’approvisionnement, toujours à cause de la coupure pendant trois jours du gazoduc Nord Stream 1 vers l’Allemagne. L’opérateur énergétique russe Gazprom a déjà réduit les flux via ce pipeline à 20% de sa capacité à cause de problèmes avec les turbines depuis le 21 juillet (date de la précédente maintenance). En outre, les exportations ont été interrompues dans un terminal du pipeline Caspian Pipeline Consortium en provenance de mer Noire.
Sony a annoncé jeudi qu’il augmentait le prix de sa console de jeux PlayStation 5 (PS5) sur certains marchés, dont l’Europe, le Japon et la Grande-Bretagne, en raison des pressions économiques mondiales, notamment la hausse de l’inflation. Le groupe japonais d'électronique a indiqué qu’il relevait le prix de la version de la console équipée d’un lecteur de disque à 549,99 euros, contre 499,99 euros précédemment en Europe, et qu’il procédait à une augmentation similaire au Japon. Sony a précisé qu’il n’y aurait pas de hausse de prix aux États-Unis.
La Banque centrale européenne (BCE) doit faire preuve de prudence concernant de nouvelles hausses de taux car «une récession pourrait atténuer les pressions inflationnistes et diminuer la nécessité d’une action monétaire», a déclaré mardi le membre du directoire italien Fabio Panetta, dans un discours en contradiction avec celui de son homologue allemande Isabel Schnabel, le 18 août. L’institution de Francfort a relevé en juillet son taux de dépôt de -0,50% à 0%, et devrait selon les marchés poursuivre un mouvement similaire en septembre pour lutter contre l’inflation, qui a atteint 8,9% en juillet, et éviter qu’elle s’enracine dans une spirale salaires-prix difficile à arrêter. «Nous devrons peut-être ajuster davantage notre position monétaire, mais (…) nous devons être pleinement conscients que la probabilité d’une récession augmente», a-t-il ajouté.
La hausse des prix à la consommation pourrait culminer jusqu’à 18% au Royaume-Uni début 2023, soit neuf fois l’objectif fixé par la Banque d’Angleterre (BoE), a déclaré lundi un économiste de la banque américaine Citi après avoir relevé ses prévisions pour intégrer la dernière augmentation en date des prix de l’énergie. «La question est désormais de savoir quelle politique mener pour amortir l’impact à la fois sur l’inflation et sur l’économie réelle», a écrit Benjamin Nabarro dans une note aux clients de la banque. Il faut remonter à 1976 pour retrouver un taux d’inflation britannique supérieur à 18%. Liz Truss, candidate favorite pour la succession de Boris Johnson au poste de Premier ministre, devrait annoncer une fois au pouvoir des mesures d’aide aux ménages mais cela ne pourrait avoir qu’un effet limité. La Banque d’Angleterre (BoE) a elle-même déclaré au début du mois que la hausse des prix devrait culminer à 13%. De quoi relever ses taux à des niveaux historiques si une augmentation du chômage ne vient pas nuancer tout cela entretemps.
La hausse des prix à la consommation au Royaume-Uni a atteint 10,1% sur un an en juillet après 9,4% en juin, selon les données publiées mercredi par l’ONS. Par rapport à juin, les prix à la consommation ont augmenté de 0,6%. Cette inflation, plus forte que prévu par les économistes, est la plus élevée depuis février 1982. Le Royaume-Uni est aussi la première grande économie à dépasser le seuil des 10%. La Banque d’Angleterre s’attend à ce que l’inflation atteigne 13,3% en octobre avec la prochaine hausse des tarifs régulés de l'énergie pour les particuliers. La facture énergétique annuelle moyenne d’un foyer britannique atteint déjà près de 2.000 livres sterling (2.380 euros), soit près du double de son niveau d’il y a un an, et elle pourrait dépasser 4.000 livres d’ici à janvier 2023.
La Chambre américaine des représentants a approuvé vendredi le projet de loi dit de «réduction de l’inflation». Ce plan de 430 milliards de dollars (422 milliards d’euros), présenté par l’administration Biden, a été adopté par 220 voix contre 207. Le texte va maintenant être envoyé au président américain Joe Biden qui devrait le promulguer cette semaine. Le plan vise notamment à réduire les coûts des médicaments sur ordonnance pour les personnes âgées et à combattre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
Les prix à la consommation ont accéléré à leur rythme le plus soutenu depuis juillet 2020 mais moins qu’anticipé par les économistes tandis que la hausse des prix à la production a atteint un plus bas de près d’un an et demi en juillet en Chine. L’inflation a atteint 2,7% le mois dernier, a annoncé mercredi le bureau des statistiques (NBS) alors que les économistes anticipaient une hausse de 2,9%. Ce chiffre reste inférieur à la cible du gouvernement pour cette année d’environ 3%. Les prix à la consommation ont été soutenus par la hausse des prix de la viande de porc. L’indice des prix à la production a progressé de 4,2% sur un an, après +6,1% en juin, affecté par le ralentissement dans le secteur de la construction. Ces données confirment la difficulté de la Chine à redémarrer son économie après de longs mois de confinement.
La hausse des prix à la consommation a ralenti plus que prévu en juillet aux Etats-Unis, entretenant l’espoir d’un resserrement monétaire moins massif qu’anticipé.
L’inflation a atteint 13,7% en juillet en Hongrie sur un an, établissant un nouveau plus haut depuis 24 ans. Ce chiffre est supérieur aux attentes des économistes. Le plus inquiétant est que l’inflation sous-jacente dépasse l’inflation totale à 16,7%, signifiant que les pressions inflationnistes sont fortes et amplement diffusées dans l’économie. Cela laisse peu de répit à la banque centrale hongroise qui a été jusque-là la plus agressive en Europe, malgré une tentative de pause. Elle a déjà relevé de 800 points de base (pb) ses taux cette année, s’ajoutant aux 200 pb de hausse en 2021, portant le taux de base à 10,75%. Celui-ci pourrait atteindre 13% d’ici à la fin de l’année.
Les dépenses de consommation (PCE), qui représentent plus des deux tiers de l’activité aux Etats-Unis, ont augmenté de 1,1% et donc plus que prévu en juin, selon le rapport ad hoc du Département du Commerce (US Bureau of Economic Analysis, BEA). Mais le chiffre nominal est trompeur puisque l’inflation correspondante au PCE a encore augmenté en juin, de 1% sur un mois, soit la plus forte hausse enregistrée depuis septembre 2005, après un gain de 0,6% en mai. Le gain réel est donc très marginal. L’indice des prix PCE annualisé ressort ainsi à 6,8% en juin, après 6,3% en mai et 6,6% en mars. Très suivi par la Fed, l’indice PCE core (inflation sous-jacente hors énergie et alimentation) atteint 4,8% en juin, après 4,7% en mai et 5,3% en février alors que le mouvement de baisse sur trois mois laissait penser que le pic était passé.
L’inflation est le «principal facteur» qui guidera les décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré vendredi le vice-président Luis de Guindos au journal estonien Postimees. «Nous analyserons la situation au sein du Conseil des gouverneurs réunion par réunion en fonction des données (…). La BCE ne cible pas le taux de change, mais c’est un indicateur macroéconomique très important que nous prenons en compte. Il ne fait aucun doute que la dépréciation de l’euro a été l’un des facteurs à l’origine de la forte inflation et de la hausse des prix de l’énergie libellés en euros», a-t-il ajouté en se référant à la dernière réunion.
L’inflation en Allemagne a enregistré une accélération inattendue à 8,5% sur un an en juillet, après 8,2% en juin, montre la première estimation publiée jeudi par Destatis. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un léger ralentissement à 8,1% en rythme annuel. L’indice IPCH des prix harmonisé aux normes européennes a augmenté de 0,8% sur un mois, après 0,1% en juin (0,4% attendu). Non harmonisé, le taux annuel ressort à 7,5% en juillet, après 7,6% en juin (7,4% attendus), proche de son plus haut niveau depuis 40 ans à cause des prix de l’énergie (+35,7%) et de l’alimentation (+14,8%).
L’inflation des prix à la production en Espagne était encore de 43,2% en rythme annuel en juin, mais en baisse par rapport à la hausse annuelle de 43,6 % en mai, marquant un troisième mois consécutif de décélération, selon l’Institut national des statistiques (INE). Les coûts ont augmenté à un rythme plus lent pour les biens intermédiaires (24,1% après 25,1% en mai) et l’énergie (111,6% après 113,7%). En revanche, l’inflation a continué à augmenter pour les biens de consommation (10,3% après 9,8%) et les biens d’équipement (5,9% après 5,7%). Sur une base mensuelle, les prix à la production ont bondi de 1,9% en juin, après une révision à la hausse de 1% en mai.