Attention au trompe l'œil. Compte tenu d’un effet marché positif, l’année 2012 s’affiche comme nettement plus favorable à la gestion d’actifs en France que l’an passé. Selon l'étude d’EuroPerformance – a SIX Company, l’encours global de 763 milliards d’euros à fin décembre marque une progression de 33 milliards d’euros des actifs gérés par les fonds de droit français. Soit une hausse de 4,5 % en douze mois. Pour autant, et pour la troisième année consécutive, le marché marque une décollecte. Certes, les sorties nettes se sont élevées à 13,3 milliards d’euros, loin du niveau des retraits nets de 83 milliards d’euros constatés un an plus tôt. Mais l’encours global est encore inférieure de 13% à celui d’il y a trois ans, et de 27 % par rapport à celui de 2007.Dans son analyse, Europerformance attribue cette perte de vitesse de la gestion Hexagonale à plusieurs phénomènes. La difficulté à capter l'épargne des ménages échaudés par la volatilité des marchés; la concurrence des livrets bancaires et de l’investissement immobilier; le poids de la fiscalité et le fait que les actifs court terme captent les flux d’investissement y compris au sein de produits d’épargne longue comme l’épargne salariale. A cela s’ajoute l’offensive des sociétés étrangères qui semble de plus en plus marquée. L'étude recense de fait un nombre de fonds étrangers autorisés à la commercialisation en France en hausse de 15% en 2012 et un encours atteignant peu ou prou 205 milliards d’euros d’encours selon les estimations de l’AFG.Dans le détail, l'étude d’Europerformance a noté en 2012 une progression annuelle des actifs de court terme de 12,6 milliards d’euros. A eux seuls, les fonds de Trésorerie Régulière ont enregistré une collecte annuelle de 4,8 milliards d’euros, en dépit d’une seconde partie de l’année difficile, les fonds de cette catégorie ayant perdu 18 milliards d’euros. «Le rétablissement est néanmoins spectaculaire par rapport aux deux années précédentes, rappelle Europerformance, les rachats s'élevant à 105 milliards d’euros». La perte de rémunération sur ces produits aura toutefois conduit les investisseurs à prendre un peu plus de risques. D’où la progression de la collecte d’une catégorie Trésorerie Dynamique, par exemple, en hausse de 4,4 milliards d’euros».Par ailleurs, sur le marché des taux, les investisseurs ont également fait preuve d’un grand intérêt pour les titres de dette privée. Les OPCVM Obligations ont collecté en net 6 milliards d’euros - contre des retraits de 14 milliards enregistrés l’an passé. Le compartiment des fonds Obligations Haut Rendement a aussi bénéficié de la recherche d’actifs plus rémunérateurs. Ils ont engrangé des souscriptions nettes de 1,5 milliard d’euros, tandis que les fonds de portage ont aussi collecté en net 3 milliards d’euros. Les fonds Obligations Pays Emergents ont aussi enregistré une forte demande en ayant collecté 688 millions d’euros supplémentaires, relève l’enquête d’Europerformance.De leur côté, les supports de long terme ont enregistré une hausse de leur encours de 20,3 milliards d’euros. Mais si les performances réalisées ont été au rendez-vous, les investisseurs ont, pour leur part, brillé par leur absence. En d’autres termes, « les primes de risque du marché des actions ont semblé trop élevées », a noté Europerformance. Chiffres à l’appui, en dépit de progressions annuelles à deux chiffres pour la plupart des OPCVM Actions (proches de 20 %), la décollecte annuelle a représenté 14 milliards d’euros en 2012, et 28 milliards d’euros depuis deux ans. Dans le détail, les fonds Actions Europe ont concentré la majeure partie des rachats qui a atteint 10 milliards d’euros, soit 10% des encours de début d’année. « Les rachats ont été particulièrement prononcés envers les fonds Actions France qui totalisent 5 milliards d’euros de sorties nettes et enregistrent une septième année consécutive de décollecte ». Compte tenu d’un effet performance nettement positif (+5,8 milliards d’euros), la baisse annuelle d’encours se limite toutefois à -0,6%, contre -21% l’an passé. Le total des actifs sous gestion atteint désormais 31,6 milliards d’euros.Parmi les classes d’actifs les plus en vues, les fonds Obligations Convertibles ont pleinement profité de la baisse sensible des risques durant la seconde moitié de l’année. Cette catégorie de fonds enregistre 190 millions d’euros de souscriptions nettes annuelles, contre des retraits de 94 millions d’euros en 2011.A l’inverse, la famille des OPCVM Diversifiés n’aura pas fait recette. Quelle que soit leur sensibilité – à dominante Taux, à dominante Actions ou d’allocation Mixte – ces fonds ont subi de nouveaux rachats. Sur l’année, les sorties nettes s'élèvent à 2,5 milliards d’euros.Enfin en dépit du retour à des rendements positifs, la gestion de Performance Absolue a souffert. L’an passé, le total des retraits enregistrés par les fonds en question a atteint 3,2 milliards d’euros en 2012, contre des sorties nettes de 4,5 milliards d’euros en 2011. L’intégralité de l’étude est disponible sur www.europerformance.fr L’url suivante sera à activer derrière l’adresse du site : http://www.europerformance.fr/publications/bilan-annuel/16.html