« Disclosure » (divulguer, dévoiler). Voici un jargon qui devient de plus en plus nécessaire aux investisseurs institutionnels. Ces derniers ont besoin de données objectives sur les émetteurs dont ils achètent les titres et dettes. La TCFD (Task Force on Climate Disclosure), groupe d’experts du climat sous l’égide du G20, avait publié en juin 2017 une série de recommandations ambitieuses pour que les entreprises présentent leur exposition au risque climatique, vu comme un risque systémique. Cet effort devant notamment profiter aux investisseurs institutionnels. C’est dans cet esprit que le Medef, la Fédération Française de l’Assurance (FFA) et l’Association Française de la Gestion Financière (AFG), ont ouvert un dialogue devant permettre aux entreprises de mieux comprendre les exigences de reporting. « Nous avons voulu que les entreprises s’approprient les enjeux de reporting environnemental et s’inscrivent dans les obligations des investisseurs », a expliqué hier Gilles, ancien DG de Legrand et président de la nouvelle commission transition écologique et économique du Medef qui s’exprimait hier lors d’un débat au Medef. « Nous espérons un résultat visible dans le reporting extra-financier des entreprises dès 2019 » Après une année d’échange, un premier document a été présenté. Une version qui ne vise pas à appliquer dans son intégralité les recommandations de la TCFD mais « d’en extraire les informations essentielles » et de commencer à développer des méthodologies robustes. La seconde étape sera une application plus complète des recommandations sur une base volontaire. « Nous espérons que ce cadre de reporting sera utilisé par un maximum d’acteurs, avec un résultat visible dans le reporting extra-financier des entreprises dès 2019 », a déclaré Bernard Spitz, président de la FFA. Pour l’heure, le document propose quelques questions clés telles que : qui sont les responsables des questions liées au climat au sein de l’entreprise ? A qui reportent-ils au sein du comité exécutif ou du comité de direction ? Une cartographie des sites vulnérables de l’entreprise a-t-elle été réalisée ? Expliquer les impacts des risques et opportunités identifiés sur les activités de l’entreprise et sa chaîne d’approvisionnement ? Dans la mesure du possible, donner des ordres de grandeur chiffrés des impacts financiers… 5 indicateurs de performance demandés « Nous rencontrons en bilatéral 50 émetteurs par an. Ce cadre devrait faciliter ce travail » Pour ne pas rester sur des déclarations d’intentions, 5 indicateurs de performance ont été retenus pour que l’investisseur puisse mesurer la démarche environnementale de l’entreprise. Pour le secteur de l’énergie, il est demandé aux entreprises de publier les émissions de CO2 scope 1 et 2, les émissions estimées pour les postes significatifs du scope 3 pour les producteurs d’énergie fossile primaire ; le montant et la part du chiffre d’affaires et/ou EBITDA issu de la production d’énergie renouvelable et de produits ou services bas carbone ; les dépenses réalisées en faveur de la transition bas carbone (ex. CapEx et investissements R&D) ; répartition des réserves par type et facteurs d’émission associés (indications sur les potentielles futures émissions) ; utilisation ou non d’une valeur interne du carbone et ordre de grandeur retenu. « Nous rencontrons en bilatéral 50 émetteurs par an, qui apparaissent dans les grands risques de notre bilan, indique Philippe Dutertre, directeur au sein de la direction des investissements et du financement chez AG2R La Mondiale. Ce cadre devrait faciliter ce travail et permettre de mieux comprendre la trajectoire d’adaptation de l’entreprise pour être en-dessous d’un réchauffement de 2 degrés ». Par exemple, Total s’engage à fournir des données claires sur sa stratégie sans submerger les investisseurs d’indicateurs. Le but est moins de fournir des données du passé sur l’impact des entreprises sur l’environnement que de présenter les stratégie d’adaptation des entreprises, les risques et les opportunités liées au changement climatique. « Nous sommes dans un monde en mutation, nous préférons établir un dialogue où l’entreprise explique sa stratégie climat et la façon dont elle s’organise pour répondre à un monde décarbonné », explique Emmanuel Martinez, directeur Environnement groupe, Société Générale. Le gouvernement salue cette démarche qui permettra aux législateurs d’avoir un retour d’expérience et de mieux calibrer la réglementation à venir, alors que la commission européenne a présenté en mai dernier son plan d’action pour la finance durable avec un système européen de classification unifié (« taxinomie »), et des obligations de communication d’informations des investisseurs. « Avec cette initiative, nous allons pouvoir montrer que dans un État membre les acteurs économiques s’emparent du sujet pour enrichir le dialogue », se réjouit Jérôme Brouillet, chef du bureau de la stabilité financière, de la comptabilité et de la gouvernance des entreprises, DG Trésor au Ministère de l’Economie et des Finances. « Le texte devrait être adopté avant les élections législatives en mai 2019 », ajoute-t-il. D’autres défis seront à relever : étendre le sujet à l’ensemble des critères ESG et non plus à la seule question du climat comme sous-catégorie de l’environnement. Les questions de biodiversité, d’accès à l’eau, mais aussi de gouvernance et de conditions de travail importent autant. « Il faudra également évangéliser les PME et pas seulement le CAC40 », soutient Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef. TV
Le gestionnaire de fortune indépendant Rouvier Associés, l’antenne suisse de la société française éponyme basée à Lausanne, vient de recruter Jean-Philippe Roguet en qualité de conseiller clientèle. L’intéressé est un spécialiste de longue date du conseil à la clientèle qui a notamment travaillé chez UBS et Credit Suisse.L’entité suisse, qui a démarré ses activités en 2014, gère au total environ 1,5 milliard de francs suisses au travers de quatre sicav.
La promotion de Cristiano Borean au poste de directeur financier du groupe Generali avait amené la filiale française de l’assureur à se chercher un nouveau directeur financier. C’est finalement Laetitia Léonard-Reuter qui rejoindra Generali France le 1er novembre et intégrera le comité exécutif. Elle était précédemment chief data officer d’AXA France. «Sa maîtrise à la fois des finances et de la data sera un atout décisif pour permettre à Generali France de relever les enjeux de transformation qui se présentent aux groupes d’assurance aujourd’hui en matière de normes, de gestion du capital et d’exploitation des données», a salué Jean-Laurent Granier, président directeur général de Generali France dans un communiqué. Laetitia Léonard-Reuter, 43 ans, est diplômée d’HEC Paris, de l’Université de Saint-Gall (Suisse), et de l’Institut des Hautes Etudes de l’Entreprise (IHEE). Elle débute sa carrière en 2000 en tant qu’analyste en fusions-acquisitions chez JPMorgan Chase, dans le secteur des Télécommunications, Média et Technologies. En 2003, elle rejoint le siège du groupe AXA en tant que chargée d’affaires Corporate Finance. En 2006, elle devient responsable du capital management du droupe et exerce également les fonctions de responsable Middle / Back Office ainsi que chief risk officer d’AXA SA. En 2014, elle est promue directrice financière d’AXA Global P&C, entité dédiée aux activités de dommages et de réassurance dommages. Après un passage par AXA Entreprises en tant que directrice Marketing et Services, elle devient en 2017 chief data officer d’AXA France. AB.
Longtemps restées à l’écart des enjeux environnementaux et sociaux, les SCPI s’apprêtent à connaître une véritable révolution dans ce domaine, Longtemps restées à l’écart des enjeux environnementaux et sociaux, les SCPI s’apprêtent à connaître une véritable révolution dans ce domaine
La société n'investira plus dans aucune entreprise tirant plus de 25% de son chiffre d’affaires de l’extraction du charbon et ces restrictions s’appliqueront à plus de 90% de ses actifs sous gestion.
Banca Leonardo, la banque privée italienne détenue par Indosuez Wealth Management, vient de recruter Luca Babetto et Raffaele Ferraro en tant que «relationship manager». Basés à Padoue, les deux professionnels viennent de Mediobanca Private Banking (ex-Banca Esperia). Ils s’occuperont du développement de l’activité dans le Triveneto et seront rattachés au responsable de filiale, Massimo Sartori.
Cette initiative, co-sponsorisée par les gouvernements français et australien, a été lancée ce 26 septembre au siège de l'ONU dans le cadre de l'assemblée générale des Nations Unies.
Inédit. Euronext a lancé, à la demande de Goldman Sachs, un nouvel indice environnemental fondé sur les mesures mises en place par les entreprises en matière de changement climatique, de gestion de l’eau et de la forêt. Euronext CDP Environment France EW (FRENV) sélectionne les 40 actions du SBF 120 avec les meilleurs scores environnementaux. Calculés par l’organisation associative CDP (Carbon Disclosure Project) à partir de sa base de données, ces scores sont une moyenne arithmétique des scores obtenus par chaque entreprise sur chacune des trois thématiques : de A (8 points) à F (0 en cas de refus de réponse), avec -0,5 point par retard d’informations. Goldman Sachs, qui a la licence exclusive, utilisera cet indice pour commercialiser des produits structurés « autocall » à des clientèles retail, et peut-être des ETF (exchange-traded funds) à terme.
Lors d’un séminaire organisé par le Réseau d’Administrateurs pour l’Investissement Responsable (RAIR) à l’occasion de la Semaine de la Finance Responsable, Alexis Masse, président du Forum pour l’Investissement Responsable, a déploré l'étroitesse de la démarche ISR des investisseurs français. «La Place travaille à des progrès de méthodologies en matière d’environnement, mais l’aspect social est encore le parent pauvre de la démarche», estime-t-il. Par ailleurs, du point de vue de l’environnement, la question est trop souvent réduite à celle du climat et à celle de l’atténuation, notamment en réfléchissant à des stratégies alignées avec une trajectoire +2°C. «Il y a pourtant une autre dimension à travailler, qui serait l’adaptation au changement climatique, mais nous en sommes encore loin», a souligné Alexis Masse, prônant la définition d’un modèle résilient. Ne pas oublier l’aspect social de l’ISR Mais si des efforts restent à faire du côté de l’environnement, le constat est encore pire d’un point de vue social, que le président du FIR qualifie de «parent pauvre» de la démarche ESG des investisseurs. Pourtant, selon lui, les entreprises dans lesquelles les employés sont heureux (faibles taux d’absentéisme, turnover ou accidents du travail) sont aussi celles qui performent le mieux. Mais les données qui sont envoyées par les entreprises sont “rares et très hétérogènes”, ce qui complique la construction d’une démarche socialement responsable des investisseurs. «Il faudra toutefois, par l’engagement des investisseurs, convaincre les entreprises de transmettre les données pour qu’ils puissent analyser leurs pratiques. Car il y a un intérêt global pour les investisseurs de long terme à trouver les bons indicateurs sociaux”, affirme-t-il. Pour les PRI, le changement climatique est une priorité absolue. “Certains investisseurs ont tendance à cantonner ce sujet à l’environnement, alors que c’est une urgence qui est aussi sociale et liée à la gouvernance», a insisté Marie Luchet, directrice des PRI France. Le réseau souhaite dorénavant travailler sur l’impact pour adresser le changement climatique, tout en étant en dialogue avec les pouvoirs publics et par le biais de coalitions d’investisseurs échangeant avec les émetteurs. Accompagner les entreprises dans leur transformation Mais pour Alexis Masse, pas question de se livrer au désinvestissement massif afin de se délester des énergies fossiles : «Cela serait dangereux car entraînerait une réorientation massive du capital sans accompagner les entreprises dans la transformation de leur modèle». Mais il y a aussi un problème d’acceptabilité. «Allez expliquer à un salarié de Total que vous n’investirez jamais dans la transformation de son entreprise, alors même que sa société souhaite basculer d’un modèle basé sur les énergies fossiles à un modèle plus bas carbone», illustre Alexis Masse avant de résumer : «Si on veut que la transition échoue, il faut désinvestir». Il y a pourtant urgence à agir. «Si nous en restons aux réglementations actuelles, nous nous orientons vers un scénario à +3,7°C», rappelle Marie Luchet. Selon elle, sans accélération de la réorientation des investissements, une réponse politique drastique surviendra entre 2025 et 2030. «Lorsqu’elle arrivera, cela sera beaucoup plus perturbant et dommageable pour les marché que si les acteurs s’en charge dès maintenant de manière progressive». AB.
La banque britannique s’est engagée hier à ne plus financer des centrales électriques au charbon à travers le monde, une démarche qui s’inscrit dans la volonté de l'établissement de soutenir l’Accord de Paris sur le climat. Après avoir consulté ses actionnaires, Standard Chartered, qui réalise l’essentiel de ses bénéfices en Asie, a décidé d’accélérer ses efforts visant à faire diminuer les émissions de carbone des activités soutenues par le groupe. La banque, qui s’est engagée à financer pour 4 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) de projets fonctionnant avec des technologies «propres» d’ici 2020, continuera néanmoins à honorer 14 arrangements de financement de projets liés à des centrales au charbon.
A l’occasion de la semaine de la finance responsable, l’Association française de la gestion financière (AFG) a publié hier ses premières statistiques «investissement responsable» de la gestion d’actifs française. A fin 2017, les encours représentaient 1.081 milliards d’euros, dont 430 milliards en fonds et 651 milliards en mandats. Les encours ISR proprement dits représentent 310 milliards d’euros soit 29% du total de l’investissement responsable, en croissance de 12% sur un an.
L’archevêque de Canterbury (Église d’Angleterre), Justin Welby, s’est pris les pieds dans la soutane. Dans un discours prononcé mercredi 12 septembre devant le Congrès des syndicats, il a critiqué vertement les « grandes entreprises comme Amazon et d’autres sites en ligne, de la nouvelle économie, qui peuvent s’enfuir sans payer de taxe, constituant un problème pour le système fiscal ». Il ajoutait « qu’après avoir abandonné les contribuables, ils n’ont pas à payer pour la défense, la sécurité, la stabilité, la justice, la santé, l'égalité, l'éducation ». Il pointait également les bas salaires et les conditions de travail du géant américain. Cependant l’Église d’Angleterre qui détient un fonds de plus de 9 milliards d’euros, investit massivement dans Amazon. La presse anglaise (Church Times) rappelait que les actions Amazon détenues par l’Église constituaient l’un de ses 20 plus gros placements, alors que l’Église refusait de donner un chiffre plus précis. L’Église anglicane a réagi en expliquant qu’être actionnaire d’une entreprise et la critiquer n’était pas nécessairement contradictoire et qu’il était plus efficace d’être « dans la salle avec ces sociétés en cherchant à les changer en tant qu’actionnaires ». L’Église a indiqué qu’elle ne comptait pas vendre ses actions. TV
Les sociétés de gestion françaises, qui ont répondu à l'étude de l'Association française de la gestion financière, gèrent pour le compte de leurs clients près d’un tiers de leurs actifs en prenant en compte des critères ESG.
La banque britannique s’est engagée aujourd’hui à ne plus financer des centrales électriques au charbon à travers le monde, une démarche qui s’inscrit dans la volonté de l'établissement de soutenir l’accord de Paris sur le climat. Après avoir consulté ses actionnaires, Standard Chartered, qui réalise l’essentiel de ses bénéfices en Asie, a décidé d’accélérer ses efforts visant à faire diminuer les émissions de carbone des activités soutenues par le groupe. La banque, qui s’est engagée à financer pour 4 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) de projets fonctionnant avec des technologies «propres» d’ici 2020, continuera néanmoins à honorer 14 arrangements de financement de projets liés à des centrales au charbon.
A l’occasion de la semaine de la finance responsable, l’Association française de la gestion financière (AFG) publie pour la première fois mardi les statistiques investissement responsable de la gestion d’actifs française. A fin 2017, les encours représentaient 1.081 milliards d’euros, dont 430 milliards en fonds et 651 milliards en mandats. Les encours ISR proprement dits représentent 310 milliards d’euros soit 29% du total de l’investissement responsable, en croissance de 12% sur un an.