Le marché des fonds d’investissement focalisés sur la thématique de la transition climatique compte un nouvel arrivant. La société de gestion Dorval Asset Management, affilié de Natixis Investment Managers, a lancé, ce mercredi, son premier fonds environnemental sur le climat baptisé Dorval European Climate Initiative. La gestion de ce fonds actif investi en actions européennes et éligible au PEA a été confiée aux analystes-gérants Tristan Fava et Laurent Trules. Son portefeuille de 40 à 50 valeurs est bâti autour de huit «éco-activités»sélectionnées pour leur participation à la transition environnementale et à la lutte contre le changement climatique. Ces éco-activités incluent l’agriculture et la forêt, le bâtiment, l’industrie, l’énergie, l’économie circulaire, les transports, l’adaptation ainsi que les technologies de l’information et de la communication. La firme affirme que «90% du portefeuille est investi sur des activités favorisant la transition énergétique et écologique telle que définie par le référentiel Greenfin ou la Taxonomie européenne». «La transition énergétique va imposer de nouveaux processus de production et modifier les modes de consommation et le mix énergétique. Cette transition en profondeur de l’économie sera une source d’opportunités d’investissement. Dans ce contexte, les fonds environnementaux peuvent devenir autant d’accélérateurs pour une transition vers une économie plus verte, du fait de leur capacité à influer directement sur les entreprises par leur analyse de la gouvernance et leur politique d’engagement actionnarial», développe Stéphane Furet, directeur général déléguéet co-fondateur de Dorval Asset Management, dans un communiqué. L’extra avant tout Côté analyse et pratiques d’investissement socialement responsable (ISR), le premier fonds climat de Dorval passe sous le filtre propriétaire et la politique en la matière du gestionnaire. Le fonds, labellisé ISR et en cours de de labellisation Greenfin, applique en outre une politique d’exclusion normative et sectorielle spécifique. Elle exclut entre autres les sociétés de la filière des énergies fossiles et celles ne respectant pas les dixprincipes du Pacte mondial des Nation unies. L’alignement du portefeuille avec un scénario 2°C est également contrôlé, ce qui peut réduire le poids de certains titres en portefeuille voire amener les gérants à ne pas investir dans une société. Plusieurs notations (financière, appartenance à une éco-activité, extra-financière, intensité verte) ainsi quela politique de gestion des controverses de Dorval concourent aussi à déterminer le poids de l’allocation aux valeurs du portefeuille. Selon Laurent Trules, co-gérant du fonds, l’analyse extra-financière occupe une place prépondérante au sein du processus d’investissement étant donné que 70% de la note finale de l’émetteur est déterminée sur la base de critères ESG. Parmi les titres présents en portefeuille figurent notamment le spécialiste de la gestion de l’énergie et de l’automatisation Schneider Electric, le fournisseur de technologies de capture du carbone norvégien Aker Carbon Capture ou encore Arcadis, spécialisé dans les solutions durables en matière de conception, d’ingénierie et de conseil pour l’environnement naturel et construit. Alignement et ODD Pour évaluer sa performance financière et extra-financière, le fonds Dorval European Climate Initiative, catégorisé Article 9 selon la réglementation européenne SFDR, va se mesurer à l’Euro Stoxx Total Market Paris-Aligned Benchmark Net Return EUR. Cet indice de grandes et moyennes capitalisations européennes a pour but de favoriser l’alignement des investissements aux objectifs de l’Accord de Paris sur le climat en appliquant les exigences des indices climatiques (EU PAB) définies parle Technical Expert Group (TEG). Cela comprend entre autres une intensité carbone de 50% inférieure à celle d’un indice classique, la mesure d’une décarbonation pour les entreprises de 7% par an, l’absence d’énergie fossile et une trajectoire inférieure à 2°C à horizon 2100. Le fonds entend par ailleurs couvrir 9 des 17 objectifs de développement durable des Nations unies (ODD). Ceux-ci sont la bonne santé et bien-être (ODD n°3), l’eau propre et assainissement (n°6), l’énergie propre à un coût abordable (n°7), le travail décent et la croissance économique (n°8), l’industrie, innovation et infrastructure (n°9), la réduction des inégalités (n°10), les villes et communautés durables (n°11), la consommation et production responsables (n°12), la lutte contre les changements climatiques (n°13). Tristan Fava, co-gérant du fonds, précise que le fonds redistribuera 10% des frais de gestion nets de rétrocessions à la fondation Epic,qui lutte contre les inégalités touchant l’enfance et la jeunesse en sélectionnant des organisations socialespour leur fort impact.