L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
La Banque nationale suisse (BNS) doit maintenir sa politique de taux d’intérêt directeur négatif et rester prête à intervenir sur les marchés des changes pour freiner l’appréciation du franc, a déclaré aujourd’hui son président, Thomas Jordan, rejetant ainsi les appels à un retour rapide à un taux positif. En dépit du ralentissement observé ces derniers mois, l'économie suisse devrait se redresser après avoir stagné au deuxième semestre 2018, a estimé le dirigeant lors de l’assemblée générale annuelle de la banque centrale.
La Banque de Suède, comme celle du Canada, repousse la perspective d'une hausse des taux. Au Japon, aucun tour de vis n'est attendu d'ici au printemps 2020.
Alors que les marchés sont animés par un débat sur l’opportunité d’un soutien accru à l'économie, après les indicateurs supérieurs aux attentes publiés la semaine dernière. Le recours de la Banque populaire de Chine (PBoC) à des opérations de prises en pension et à une facilité de prêt à moyen terme ne signifie pas qu’elle a adopté un biais accommodant, a dit Liu Guoqiang, un des vice-gouverneurs du pays, à la presse. A l’inverse, a-t-il ajouté, si la banque centrale n’a pas procédé à des prises en pension depuis quelques jours, cela ne signifie pas que la politique monétaire est sur le point d'être resserrée. Ces instruments servent à ajuster les liquidités à court terme.
La banque centrale turque a laissé jeudi son principal taux directeur inchangé comme attendu, mais a renoncé à son intention de procéder si nécessaire à un nouveau resserrement de sa politique monétaire pour lutter contre l’inflation. Le taux de prise en pension à une semaine reste ainsi à 24% après avoir été relevé de 11,25 points l’an dernier.
La banque centrale suédoise a maintenu jeudi son taux d’intérêt directeur à -0,25%, un statu quo sans surprise, mais elle a déclaré qu’en raison du ralentissement de l’inflation, le prochain relèvement de taux interviendrait un peu plus tard que prévu jusqu'à présent. Cette décision inattendue a fait chuter la couronne de 1% face à l’euro.
La banque centrale chinoise n’a l’intention ni de resserrer ni d’assouplir sa politique monétaire, a déclaré jeudi l’un de ses vice-gouverneurs alors que les marchés sont animés par un débat sur l’opportunité d’un soutien accru à l'économie après les indicateurs supérieurs aux attentes publiés la semaine dernière.
La Banque du Canada a laissé son taux directeur inchangé mercredi, une décision sans surprise, mais elle a renoncé à évoquer l'éventualité d’un resserrement de sa politique à l’avenir et abaissé sa prévision de croissance pour cette année. Elle s’attend désormais à ce que la croissance de l'économie canadienne au premier semestre soit inférieure à celle prévue en janvier en raison du ralentissement du secteur pétrolier, de l’impact des incertitudes sur les politiques commerciales et de contributions inférieures aux attentes du logement et de la consommation. La banque centrale, qui a relevé son taux directeur à cinq reprises depuis juillet 2017, table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,2% seulement en 2019, contre 1,7% auparavant. L’institution précise s’attendre à ce que l’inflation au Canada, proche de son objectif de 2%, baisse légèrement au troisième trimestre «en raison surtout de la dynamique des prix de l’essence», avant de revenir aux alentours de 2% en fin d’année, un niveau auquel elle devrait se maintenir en 2020 et 2021. Sur le marché des changes, le dollar canadien est tombé à son plus bas niveau depuis plus de trois mois face au dollar américain après ces annonces.
Le Trésor britannique a officiellement annoncé mercredi l’ouverture du processus de recrutement du futur gouverneur de la Banque d’Angleterre. En poste depuis 2013, Mark Carney a accepté de prolonger son mandat jusqu’au 31 janvier 2020 pour gérer les conséquences du Brexit, mais ne souhaite pas aller au-delà.
Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), se montre dubitatif sur l’idée d’un taux de dépôt modulé qui exempterait les banques de toute charge sur leurs réserves excédentaires déposées à la BCE. «Dans la situation actuelle, je ne saisis pas l’argument de politique monétaire en faveur d’une modulation», déclare-t-il dans une interview au Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les banques devraient selon lui réduire leurs coûts plutôt que de rendre le taux négatif de la BCE responsable de la baisse de leurs bénéfices. Et il laisse entendre que la prochaine série de prêts à long terme aux banques se fera avec des conditions moins avantageuses que la précédente.
Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) se montre dubitatif sur l’idée d’un taux de dépôt modulé qui exempterait les banques de toute charge sur leurs réserves excédentaires déposées à la BCE. «Dans la situation actuelle, je ne saisis pas l’argument de politique monétaire en faveur d’une modulation», déclare-t-il dans une interview publiée aujourd’hui par le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Longtemps, la BCE a pu rappeler aux banquiers tout ce qu’ils lui devaient. La politique monétaire ultra-accommodante de l’institution a évité à la zone euro une crise systémique, a nourri la demande et l’offre de crédit, et a réduit à la portion congrue le coût du risque dans les bilans, pour ne citer que quelques-uns de ses avantages. Les taux négatifs trouvent leur pendant dans les injections de liquidité massives à prix d’ami, aboutissant à un système où les banques françaises et allemandes subventionnent pour partie la recapitalisation de leur concurrentes espagnoles et italiennes.
Les anticipations du marché d’un nouveau report de la première hausse de la BCE depuis la crise ont créé la stimulation financière nécessaire à une relance de l’inflation, a déclaré vendredi le chef économiste de la BCE lors d’une conférence.