Tassement voire inversion de tendance et au final, entre «effet collecte» et effet «marché», une baisse de l’encours de 5 % de la gestion collective française au deuxième trimestre 2010. Dans un communiqué diffusé lundi, tel est le bilan qu’Europerformance a dressé du marché des fonds de droit français qui, avec ses 828,6 milliards d’euros, retrouve son niveau de juin 2009. Elément nouveau : les demandes de rachats ne se sont pas limitées aux fonds de trésorerie mais se sont propagées aux supports de long terme. Sur ces derniers, elles s'élèvent à 4,3 milliards d’euros et mettent fin à quatre trimestres consécutifs de collecte."Aux 5,5 milliards d’euros retirés par les investisseurs en début d’année», précise Europerformance, «s’ajoutent désormais les rachats de -28,2 milliards d’euros de ce trimestre, portant la décollecte sur 12 mois des OPCVM français à 50,8 milliards d’euros». En outre, il convient de noter que l’effet «marché» a également lourdement pesé sur les performances des fonds français et sont responsables d’une perte de 13,9 milliards d’euros sur le trimestre.Dans le détail, Europerformance relève du côté des fonds de trésorerie une décollecte depuis un an du compartiment des fonds de Trésorerie Régulière. En tenant compte des 23,9 milliards d’euros de flux sortants ces trois derniers mois, la décollecte sur 12 mois atteint 77,9 milliards d’euros d’où un encours global de 345,5 milliards d’euros - soit le niveau de juin 2008. Les catégories de Trésorerie Dynamique et Dynamique + ne font pas tache sur ce deuxième trimestre, pénalisées à la fois par des retraits de 2,8 milliards d’euros et des performances fortement affectées par l’agitation du marché obligataire de ces dernières semaines. A ce titre, note Europerformance, les rendements délivrés par les indices EuroPerformance des catégories TD et TD+ s’affichent sur le trimestre en dessous de l’EONIA de respectivement 5 et 49 points de base. L’encours de ces fonds atteint désormais 19,9 milliards d’euros, soit un recul de 9% par rapport au 1er trimestre.Pour les fonds obligataires, les incertitudes pesant sur l’endettement des Etats européens ont également eu raison des flux d’investissement qui alimentaient de manière continue les fonds d’obligations depuis plusieurs mois. Les flux nets sont passés d’une collecte trimestrielle moyenne de 2,7 milliards d’euros, depuis le 2ème trimestre 2009, à des rachats de 377 millions d’euros pour ce trimestre écoulé. Sur la zone euro, ce sont les catégories «court terme» (-454 millions) et inflation (-592 millions) qui ont été les plus affectées. Cela posé, à 76,5 milliards d’euros, l’encours demeure sensiblement égal à son niveau du 1er trimestre.Sur les fonds actions, l’effet marché négatif de 11,2 milliards d’euros a effacé les gains réalisés au 1er trimestre. Et les demandes de rachats de 3 milliards d’euros enregistrées lors du trimestre ont réduit à néant la collecte du début d’année. On notera que les compartiments Actions Internationales (+375 millions d’euros) et Actions Amérique (+358 millions) font figure d’exception. «En rassemblant 183 milliards d’euros, l’encours des fonds Actions recule de 7,5% sur le trimestre, mais sa variation reste positive sur un an (+22%)», constate l'étude d’Europerformance. En revanche, la demande des fonds Diversifiés Euro et Internationaux est restée dans le vert en rassemblant 4,1 milliards d’euros au cours de ce trimestre. Cependant, ce sont exclusivement les fonds d’allocation mixte qui en profitent (+ 3,8 milliards d’euros sur le trimestre) avec la gestion flexible dont la collecte a atteint 257 millions d’euros, et celle des fonds à dominante taux a rassemblé 239 millions. Compte tenu de leur nature, les fonds d’obligations convertibles ont également souffert ces derniers mois. L’effet marché est responsable d’une perte de 704 millions d’euros, à laquelle il faut ajouter des rachats d’un montant de 376 millions d’euro. Sur la période considérée, l’encours a affiché une sensible réduction de 8,5% par rapport au 1er trimestre, à 12 milliards d’euros.Les demandes de rachats n’ont pas plus épargné la catégorie «Absolute Return» qui compte 777 millions d’euros de flux sortants au cours du trimestre. En opposition à une collecte trimestrielle moyenne de 1,6 milliard d’euros réalisée depuis un an, ces opérations dessinent un retournement de la tendance acheteuse. En fin de trimestre, le contexte quasi-général de décollecte a également fini par s’étendre à la gestion passive (fonds indiciels et ETFs). Surtout en juin (-1,2 milliard d’euros). A 60,7 milliards d’euros, l’encours de la gestion passive a perdu près de 5% sur ce trimestre et retrouve son niveau de début d’année.Logiquement, ce sont les fonds «actions» qui ont enregistré la décollecte trimestrielle la plus forte (-783 millions) tandis que les fonds d’obligations ont engrangé 635 millions d’euros.Enfin, pour ce qui concerne la gestion alternative, Europerformance constate un nouveau repli de ces fonds. Sur le deuxième trimestre, l’encours a reculé de 5,5% à 7,9 milliards d’euros, et les demandes de rachat ont cumulé 340 millions d’euros. L’intégralité du communiqué de presse est accessible à partir du lien suivant :http://stylerating.nexenservices.com/newsletter/CP_Deuxieme_trimestre2010.pdf