Nos articles d’actualité et d’analyse sur les projets d’investissement d’un point de vue macro comme micro, au niveau des entreprises comme des acteurs financiers.
La première édition des Journées de l’Ingénierie Patrimoniale (JIP) se tiendra cette semaine, les 2 et 3 février au Palais Brongniart à Paris et réunira, comme son intitulé le suggère, les professionnels de l’ingénierie et du conseil patrimonial.Face à la complexité croissante des problématiques comptables, juridiques, fiscales, souvent mâtinées d’une composante internationale dans un environnement peu stable, les professionnels du chiffre au départ, mais également toutes les autres parties, fiscalistes, juristes, notaires ont, ces dernières années, reconnu l’intérêt croissant d’une mise en commun de leurs compétences. D’où ce rendez-vous inédit où les spécialistes vont pouvoir parler aux spécialistes pendant deux journées complètes. «C’est la première fois que, nous professionnels ayant des expertises différentes, allons nous rencontrer et échanger pour progresser ensemble dans nos pratiques et mutualiser nos efforts. Les JIP veulent être un rendez-vous de très haute technicité qui faisait défaut jusqu’à présent sur la scène patrimoniale», souligne Michel Tirouflet, président du comité de programme. Si ces rencontres sont et seront organisées en début d’année, c’est pour mieux se trouver en pointe sur les aspects législatifs. «Les JIP prennent place en début d’année après le vote des lois de finances et de financement, ce qui donne le temps aux spécialistes de tirer toutes les conséquences des nouveautés législatives», explique Michel Tirouflet. Soutenue par Neuflize OBC, Gras Savoye, Sotheby’s et Francis Lefebvre, cette première édition des JIP sera plus particulièrement consacrée à la protection des actifs au travers de multiples tables rondes et sessions de formation.
Selon L’Agefi, Hang Seng Bank prévoit de lancer à Hong Kong le premier fonds indiciel coté en yuan répliquant la performance du prix de l’or à Londres (fixing en dollars). L’opération vise à tirer profit d’une abondante liquidité en yuan présente chez les investisseurs hongkongais, lesquels sont positifs à long terme sur les prix de l’or et l’appréciation de la devise chinoise, relève le quotidien.
La crise économique crée de l’incertitude sur le marché immobilier européen, en posant la question essentielle du financement des investissements, selon les prévisions annuelles du secteur publiées par PwC et Urban Land Institute (ULI), dans le rapport emerging Trends in Real Estate Europe 2012. Conséquence directe de ce constat : le choix des marchés privilégiés dépend plus de leur potentiel de sécurité que de leur potentiel de forte croissance.Selon l’enquête réalisée auprès de plus de 600 acteurs de l’immobilier commercial en Europe, les perspectives d’un redressement en 2012 dépendent de la façon dont les récentes mesures réglementaires (Bâle 3, Solvabilité 2 et AIFM) vont influencer la propension des banques à proposer des prêts commerciaux, et de la santé du système financier face aux problèmes de dette souveraine, qui pourraient provoquer une libération en masse d’actifs par les banques auprès des investisseurs. Les acteurs du marché accorderont une nette prime à la qualité et à la sécurité de leurs investissements. En effet, au moins un acteur sur deux recherche des actifs très sécurisés/core. La tendance n’est pas nouvelle, mais elle est particulièrement forte pour 2012, face à l’incertitute sur le marché. C’est la raison pour laquelle les pays nordiques ainsi que l’Allemagne sont privilégiés, devant Londres et Paris.
Le fournisseur d’indices MSCI a annoncé le 31 janvier le lancement d’un nouveau service, MSCI ESG Sovereign Ratings, conçu pour identifier l’exposition d’un pays, et la gestion qui en découle, des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et apprécier l’impact à long terme de ces facteurs sur le développement durable dudit pays.En proposant ainsi une vision à long terme du développement d’une économie, ce nouveau service de notation permet de compléter l’analyse traditionnelle de la dette souveraine dans le cadre de la notation de la solvabilité d’un pays.
La dette corporate américaine classée en dessous de la catégorie d’investissement a dégagé un rendement de 3% depuis le début de l’année, selon Barclays Capital, rapporte le Financial Times. Dealogic indique que les émissions ont atteint 19,5 milliards de dollars. Les junk bonds européens ont même fait mieux avec un rendement de 5,3%, les émissions représentant un montant cumulé de près de 6 milliards de dollars.
Alors que la Réserve fédérale américaine a manifesté sa volonté de maintenir les taux d’intérêt à leur bas niveau actuel pendant trois ans encore, la collecte dans les fonds d’actions et d’obligations émergentes a atteint des niveaux jamais vus depuis le deuxième trimestre 2011.Selon les statistiques communiquées par EPFR Global, les fonds d’actions ont drainé en net 8,62 milliards de dollars durant la semaine au 25 janvier, dont près de la moitié pour les fonds d’actions émergentes. Depuis le début de l’année, la collecte des fonds d’actions émergentes approche la barre des 6 milliards de dollars. Les obligataires ont enregistré de leur côté une collecte nette d’un peu plus de 6 milliards de dollars, un montant jamais vu depuis le début du troisième trimestre 2010. Depuis le début de l’année, les fonds obligataires affichent une collecte nette de 20,3 milliards de dollars contre 17,4 milliards de dollars pour la période correspondante de 2010. Le regain d’appétit pour le risque s’est également traduit par une collecte nette de plus de 2,5 milliards de dollars dans les fonds d’obligations à haut rendement. A noter que les rachats dans les fonds d’actions sont tombés à leur plus bas niveau depuis plus de six mois. Les fonds monétaires ont terminé la semaine au 25 janvier sur une décollecte de 7 milliards de dollars.
Malgré ses dénégations réitérées, Wegelin a finalement décidé de trancher dans le vif. Les menaces croissantes qui pèsent sur la situation de Wegelin & Co. Banquiers privés aux Etats-Unis ont conduit les responsables de la banque à une décision radicale, à savoir le transfert de la plus grande partie des clients et collaborateurs à la banque privée Notenstein Private Bank Ltd, que Raiffeisen reprendra à 100%. Ce transfert va durablement renforcer la position de Raiffeisen sur le marché suisse de la gestion de fortune. Le prix de la transaction n’a pas été communiqué. Réalisé le 27 janvier 2012, le transfert permet de sortir les activités d’asset management jusqu’ici gérées en interne à la Banque Wegelin et de les regrouper avec celles de Wegelin Fund Management Ltd dans une entité dédiée, 1741 Asset Management SA, filiale à 100% de Notenstein Private Bank Ltd, a précisé la banque dans un communiqué. L’Autorité suisse de surveillance des marchés financiers, la Finma, a indiqué qu’elle autorisait l’opération.Wegelin & Co. Banquiers privés reste en activité pour traiter jusqu’à leur terme les dossiers de clients américains et pour agir comme partie dans les discussions avec les autorités pénales américaines. «En agissant en qualité de partie indéfiniment responsable, nous assumons clairement notre responsabilité", explique Konrad Hummler, partenaire et directeur de la banque; «nous avons la volonté de faire face aux débats juridiques qui nous attend. Mais en parallèle, nous avons le devoir d’offrir à nos clients et à nos collaborateurs un maximum de sécurité. Tous les partenaires de la banque sont unanimes sur ce constat».
La banque centrale de Corée vient d’obtenir auprès des autorités chinoises une licence d’investisseur institutionnel étranger qualifié (QFII), rapporte Asian Investor.La Banque de Corée espère ainsi investir dans des actions chinoises dès le premier semestre de cette année. Dès qu’elle recevra son quota qui pourrait être compris entre 200 et 300 millions de dollars. Les réserves de change de la Banque de Corée s'élèvent à 310 milliards de dollars.
Il y a cinq ans, le fonds de pension public de Caroline du Sud avait interdiction d’investir dans des hedge funds et autres produits alternatifs. A présent, rapporte The Wall Street Journal, ce type de placement représente près de la moitié de l’encours de 26 milliards de dollars (dont 20 % de hedge funds, soit 6 fois l’allocation moyenne des fonds de pension).Le Treasurer de l’Etat, Curtis Loftis, a l’intention de réduire considérablement cette proportion, non seulement en raison du risque mais aussi à cause des frais, car les commissions de gestion payées par le fonds ont augmenté pour l’exercice au 30 juin 2011 de 11 % à 344 millions de dollars alors que la performance avant frais était de 18,6 %, contre 21,4 % pour la moyenne des grands fonds de pension publics, selon Wilshire Trust Universe Comparison Service.
L'étude «Redefining Asset Management in New Realities» publiée récemment par Roland Berger Strategy Consultants suggère quelques pistes qui devraient permettre au secteur de la gestion d’actifs de surmonter une mutation structurelle liée principalement aux suites de la crise financière, à l'évolution de la réglementation et à la déformation de l’environnement démographique.L’intensification de la concurrence, les exigences croissantes des investisseurs institutionnels et particuliers ainsi que le déplacement des marchés vers l’Asie et le Moyen-Orient vont obliger les gestionnaires d’actifs à repenser leurs stratégies et leurs business models s’ils veulent conserver une croissance profitable.Pour survivre à une concurrence acharnée, les gestionnaires d’actifs devront se focaliser sur les besoins de leurs clients, avec davantage de produits sur mesure et transparents. La gestion du risque va dès lors prendre encore plus d’importance comme argument de vente et les gestionnaires devront se recentrer sur leur cœur de métier, ce qui devrait renforcer la tendance à l’externalisation, non seulement pour réduire la base de coûts mais pour rendre le business model plus souple afin de pouvoir surmonter les crises futures.Si aucun acquéreur n’est alors trouvé, certains gestionnaires d’actifs pourront se trouver confrontés à une problématique nouvelle, comme celle de réduire la voilure, voire de fermer une activité.
Credit Suisse a présenté le 26 janvier, en marge du Forum de Davos, une étude sur l’impact investing, rapporte L’Agefi suisse. Publié en partenariat avec la Fondation Schwab, le rapport de Credit Suisse Research fait le point sur les principales tendances actuelles en matière de stratégie d’investissement visant à générer un impact social ou environnemental tout en offrant un retour financier.Premier constat: l’ouverture du secteur au-delà des grands noms fortunés (Bill Gates, Warren Buffett, etc.) ne fait que commencer. Ces investissements «sont aujourd’hui encore majoritairement l’apanage des personnes très riches ou des fondations, explique Robert Ruttimann, de Credit Suisse. L’implication des clients retail et institutionnels n’en est qu'à son point de départ.Afin de réaliser pleinement le potentiel à long terme du secteur, une prochaine étape sera de rendre disponible des produits d’investissement plus standardisés, afin d’offrir davantage d’opportunités aux investisseurs ordinaires et aux clients institutionnels.
Le groupe améicain State Street a annoncé le 26 janvier l’expansion au niveau mondial de ses services pour les fonds indiciels cotés (ETF). Faisant désormais appel à la technologie offerte par le cloud, TotalETFSM, la solution de services aux produits ETF de State Street, apporte une automatisation complète couvrant l’ensemble du cycle de vie d’un fonds indiciel, du processus de création d’un panier de valeurs au traitement des transactions et à leur règlement.Ces nouvelles améliorations permettent une intégration complète au sein d’applications de base, une automatisation de bout en bout, et une transparence totale pour les clients par le biais d’un tableau de bord disponible sur my.StateStreet.com, le site dédié aux clients. L’expansion géographique du système Fund Connect ETF de gestion des ordres de State Street et l’attribution journalière de la performance des ETF comptent parmi les fonctionnalités supplémentaires proposées.Le tableau de bord ETF sur my.StateStreet.com permet désormais aux gérants de portefeuilles de surveiller leur panier de valeurs presque en temps réel et l’expansion géographique du système Fund Connect ETF de gestion des ordres couvre maintenant l’Europe, le Canada et la région Asie Pacifique. La fonctionnalité améliorée pour l’attribution journalière de la performance des ETF permet également de décomposer la valeur liquidative pour décortiquer l’écart de suivi en éléments spécifiques.
La boutique d’investissement de Robeco spécialisée dans l’investissement durable, le suisse SAM, a publié le 26 janvier son 9ème rapport annuel – The Sustainability Yearbook – lors du Forum économique mondial de Davos. Réalisé en collaboration avec KPMG, ce rapport présente les entreprises reconnues comme leaders en matière de durabilité dans chacun des 58 secteurs répertoriés. Ces sociétés ont été évaluées par le biais d’une étude approfondie menée annuellement par SAM. Les leaders de chaque secteur sont des entreprises qui établissent les normes de l’industrie en matière de pratiques environnementales, sociales et de gouvernance. Trois entreprises françaises ont ainsi été reconnues comme étant des références dans leur industrie en matière de durabilité et sont ainsi nommées Leader de leurs secteurs respectifs : Air France-KLM (compagnies aériennes), Alcatel-Lucent (technologies de la communication) et Sodexo (hôtels, restaurants, bars & loisirs).
Le groupe Barclays souhaite poursuivre en 2012 le développement de son activité de gestion de fortune, a déclaré le patron de Barclays, Bob Diamond, sur la télévision de Bloomberg, rapporte Money Marketing.Avec l’Afrique, la gestion de fortune est l’une des deux priorités du groupe britannique pour l’année en cours. Au cours des deux dernières années, la gestion de fortune a enregistré des progressions à deux chiffres, tant en termes de volume d’activité que de bénéfice avant impôts.Barclays a mis en place un plan quinquennal de développement qui prévoit notamment de pousser la gestion de fortune du groupe parmi les poids lourds du secteur dans le monde.
Morgan Stanley Private Equity vient d’annoncer la conclusion d’un partenariat stratégique avec Jesús Reyes-Heroles, l’ancien directeur général de la Pemex, l’entreprise publique mexicaine chargée de l’exploitation du pétrole, avec le projet d’investir dans l'énergie au Mexique et dans toute l’Amérique latine.L’objectif du partenariat est de prendre des participations dans des sociétés spécialisées dans l'énergie afin d’améliorer la croissance de leur activité, leur rentabilité et de leur proposer du conseil financier et stratégique. Jesús Reyes-Heroles a été CEO de la Pemex de 2006 à 2009 et a occupé différentes fonctions ministérielles, notamment en tant que secrétaire à l'énergie. Morgan Stanley Private Equity et ses fonds affiliés ont investi plus de 8 milliards de dollars dans une palette très large d’industries.
Qui, parmi les investisseurs institutionnels, s’est engagé sur le continent africain ? Selon une enquête commandée par la société de gestion Invest AD et réalisée par la cellule de recherche Economist Intelligence Unit (EIU) auprès de 158 professionnels de la gestion dans le monde, 25% d’entre eux ont une allocation inférieure à 1% et 20% n’ont pas d’allocation du tout. Mais d’ici à 2016, tous les institutionnels interrogés envisagent d’avoir une exposition à l’Afrique, près d’un tiers d’entre eux prévoyant même d’avoir une exposition de plus de 5% sur la région.Pour 51% des professionnels sondés, l’Afrique sera la région la plus intéressante en termes d’investissements durant la prochaine décennie. Les deux tiers des participants mettent l’Afrique en tête des marchés frontières, devant l’Asie, l’Amérique latine, le Moyen Orient et l’Europe centrale et orientale. Pourquoi alors investir dans la région ? Trois thèmes principaux sont mis en avant, l'émergence d’une classe moyenne significative (pour 39% des participants), la forte croissance économique (35%) et la hausse des prix des matières premières (34%). Parmi les destinations les plus prisées dans les trois prochaines années, le Nigéria arrive en tête (51%), devant le Kenya (48%), le Zimbabwe (35%), l’Egypte (34%), le Ghana (34%) et la Libye (22%). Cet enthousiasme naissant pour l’Afrique ne rend toutefois pas aveugle aux difficultés qu’il faut ou qu’il faudra encore affronter, à savoir les pots-de-vin et la corruption (pour 41% de l'échantillon), la faiblesse des institutions (40%) ou encore l’illiquidité des marchés de capitaux locaux (36%). Mais il ne s’agit plus d’obstacles infranchissables. Pour plus des trois quarts des professionnels, la progression des investissements africains dans les portefeuilles dépendra avant tout des progrès réalisés dans l’intégration régionale.
Venue du Nord de l’Europe, la pratique d’exclusion normative, qui consiste à bannir de ses investissements des entreprises mises en cause pour avoir violé des conventions internationales, sociales ou environnementales, émerge timidement en France. Parmi les neuf investisseurs institutionnels français ayant signé les Principes pour l’investissement responsable (PRI), seuls quatre ont mis en place ce type d’approche : le FRR pour les entreprises et l’Erafp, CNP Assurances et la Maif pour les Etats, indique la dernière étude de Novethic sur les exclusions normatives. Côté sociétés de gestion, Dominique Blanc, responsable de la recherche de Novethic, souligne l’initiative d’Amundi, qui applique maintenant des exclusions normatives à sa gestion. Ainsi «depuis 2011, quelques titres ont été placés sur une liste noire non investissable pour l’ensemble de la gestion active du groupe», indique l’étude. BNP Paribas Investment Partners devrait lui emboîter le pas. Axa Investment Managers, de son côté, a mis une démarche systématique d’exclusion normative, mais uniquement pour les fonds commercialisés au Royaume-Uni. Par ailleurs, à un niveau plus général, l’Association française de la gestion (AFG) réfléchirait à l’élaboration d’une liste «noire» dans le domaine des armes controversées. Un groupe de travail a été constitué cette année à cet effet.
Les investisseurs devront donner la priorité aux placements diversifiés de qualité qui offrent un bon rendement, compte tenu des prévisions de croissance atones pour l’économie mondiale en 2012, a estimé le 24 janvier à l’occasion d’un point de presse Bill O’Neill, directeur des Investissements de Merrill Lynch Wealth Management pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique (EMEA).« Les marchés émergents joueront un rôle prépondérant dans la croissance mondiale, qui devrait s'établir à 3,6 % cette année. La croissance américaine devrait légèrement progresser pour atteindre 2,1 % et l'économie chinoise devrait bénéficier d’un atterrissage en douceur », précise Bill O’Neill.« En ce qui concerne la sélection des actions en 2012, nous recommandons de se positionner sur les grandes capitalisations dotées de flux de trésorerie solides et affichant une hausse de leurs dividendes », confie le stratège. « Nous appelons à la prudence, mais ne prévoyons pas de catastrophe pour cette année. Nous insistons toujours sur la nécessité d’adopter un cadre stratégique pour gérer la «Nouvelle Normalité», caractérisée par une croissance faible et des risques plus élevés. Il faut notamment anticiper les périodes de pertes importantes et de bulles de volatilité, ainsi que les changements fréquents entre aversion et appétit pour le risque. «Merrill Lynch Wealth Management EMEA recommande de surpondérer les valeurs américaines et britanniques afin de tirer profit au mieux de cet environnement : « Nous privilégions particulièrement les grandes valeurs américaines car, en comparaison avec celles d’autres pays, leurs résultats sont plus souvent conformes aux prévisions des analystes. »« Nos trois secteurs de prédilection sont la consommation cyclique, les biens de consommation de première nécessité et les technologies de l’information. » Ces secteurs sont les plus intéressants en termes de qualité des résultats des entreprises et de valorisation et sont en phase avec l’environnement macroéconomique. Merrill Lynch Wealth Management EMEA favorise également les grands thèmes de croissance, notamment la consommation des pays émergents et l’infrastructure mondiale. « Nous attendons un assouplissement de la politique monétaire chinoise avant de renforcer notre exposition aux marchés émergents», précise Bill O’Neill.Merrill Lynch Wealth Management EMEA conseille également de sous-pondérer les actions japonaises et de la zone euro en 2012. En effet, la croissance japonaise devrait se redresser cette année, mais les résultats des entreprises risquent de se révéler décevants. Les actions de la zone euro sont bon marché et la confiance dont témoignent les investisseurs est déjà au plus bas, mais Bill O’Neill estime qu’il est trop tôt pour investir dans la région en raison du niveau de risque élevé.Sur les marchés obligataires, les investisseurs devront privilégier les obligations d’entreprise aux emprunts d'État, notamment les obligations de catégorie « investissement sûr » et à haut rendement, et plus particulièrement celles des entreprises américaines. Les valorisations des titres à haut rendement intègrent déjà un taux de défaut supportable. Les investisseurs devront particulièrement éviter les valeurs bancaires et les dettes souveraines d’Europe périphérique. « Les spreads de crédit sont attrayants car ils reflètent une hausse significative des défauts, qui, selon nous, ne devrait pas se produire. Les emprunts d'État des pays «core» restent peu intéressants dans tous les cas de figure, excepté en cas de récession mondiale prolongée », analyse Bill O’Neill.
Dans une zone euro toujours en crise début 2012, l’économie européenne se retrouve confrontée à une légère récession dont on ne sait encore si elle va s’accentuer ou se dissiper. «Nous sommes entrés dans un monde plein d’incertitudes et d’inconnues mais nous sommes aussi entrés dans un monde plein d’opportunités», a estimé le 24 janvier à l’occasion d’un comité d’investissement, Valentijn van Nieuwenhuijzen, chef économiste-stratégiste au sein de l’équipe «Allocation d’actifs» chez ING IM. Dans ce contexte instable où la croissance molle s’accompagne de rendements en berne, le pire n’est pourtant pas certain. «Le coût d’un éclatement de l’euro serait si monumental que les responsables politiques européens ont la volonté d’éviter un tel scénario», affirme le stratège d’ING IM. Il reste que depuis 2008, l’environnement a complètement changé et pour longtemps. «La première chose à faire pour un investisseur, c’est bien d’accepter ce nouvel environnement et de faire une croix sur une vision passive de l’investissement. Pour trouver du rendement dans toutes les situations de marché, l’investisseur doit désormais adopter une approche tactique dynamique, prendre des risques s’il a des convictions fortes mais s’attendre aussi à des chocs imprévisibles et gérer son budget risques sur l’ensemble de son portefeuille», explique-t-il. Dans cette perspective, ING IM affiche une préférence marquée actuellement pour le high yield et la dette émergente. Selon Michel Ho, investment specialist de l’équipe «crédit» chez ING IM, «le cycle du crédit continue de s’améliorer avec une minorité de sociétés perdant de l’argent et des taux de défaut qui devraient se maintenir à un bas niveau en 2012». Tous les clignotants sont à peu près au vert et la faiblesse de la croissance économique, ou même une légère récession n’auront pas nécessairement un gros impact sur la classe d’actifs. A moins d’un imprévisible effondrement de la zone euro, le high yield pourrait enregistrer cette année une croissance à deux chiffres, estime Michel Ho. L’autre grande opportunité du moment se trouve du côté de la dette émergente pour laquelle l’argumentaire d’investissement est impressionnant. Il s’agit en effet d’une classe d’actifs en pleine croissance qui pèse d’ores et déjà plus de 10.000 milliards de dollars, qui est encore peu suivie par les analystes, qui offre une diversification significative, dont les fondamentaux sont excellents et dont la qualité s’améliore et qui, conséquence de ce qui précède, offre des rendements bien supérieurs aux obligations des marchés développés. Rob Drijkoningen, co-directeur de l’équipe «Dette émergente» chez ING IM, préconise une surpondération sur la dette souveraine émergente en devises dures qui devrait continuer à faire montre d’une belle résistance aux vents contraires. Neutre sur la dette corporate en raison de l’impact éventuel sur la croissance émergente de la crise européenne, il reste sous-pondéré sur les devises émergentes avec une réduction possible de cette position si la croissance mondiale est meilleure que prévu et si les risques extrêmes diminuent en Europe.
Quelles sont les conséquences pour un investisseur institutionnel la dégradation d’un cran à «A» de la note à long terme de BPCE, Crédit Agricole et Société Générale par Standard & Poor’s ? C’est la question posée par La Tribune. «La dégradation des notes du secteur bancaire était largement attendue du fait de celle de l'État français», indique Jean Eyraud, président de l’Af2i (association française des investisseurs institutionnels). «Il ne devrait pas y avoir de conséquences majeures dans la mesure où les notes restent de toute façon dans la catégorie «investment grade », donc de très bonnes qualités. » Pour Pascale Auclair, directeur général de La Française des Placements, «il ne devrait pas y avoir de vente massive sur les banques. Au contraire, je pense que les investisseurs vont garder leurs positions car, en termes de valorisation, elles sont sur un point bas historique. Par ailleurs, les gérants obligataires s’intéressent à nouveau à la dette bancaire dans la mesure où la Banque Centrale Européenne apporte une garantie implicite illimitée à trois ans.»