La légère amélioration de la conjoncture macroéconomique en Europe pourrait se traduire par un resserrement de l'écart entre les relèvements et déclassements de notation des entreprises en EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), estime l’agence Moody’s Investors Service dans une étude publiée le 12 septembre. « La proportion des notations assorties d’une perspective négative ou des notations sous surveillance en vue d’un éventuel déclassement s’affiche modérément en retrait - autour de 26% - pour la première fois depuis plusieurs trimestres, grâce à une légère amélioration du contexte macroéconomique en Europe reflétée par une croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro de 0,3% au deuxième trimestre 2013 », indique Jean-Michel Carayon, Senior Vice President chez Moody’s et auteur de ce rapport Intitulé «EMEA Non-Financial Corporates: Fewer Downgrades Likely to Follow Improvement in Europe’s Macroeconomic Trends». « Si nous continuons à anticiper au troisième trimestre un nombre de rehaussements supérieur aux abaissements de notation, un quasi-rééquilibrage de ce ratio apparaît envisageable au quatrième trimestre à moins d’une détérioration marquée et inattendue de l’activité dans des secteurs exposés aux fluctuations cycliques tels que les industries minière, chimique ou sidérurgique ». Moody’s table actuellement pour les 12 à 18 prochains mois sur une stabilité des conditions opérationnelles - reflétée par une perspective stable- dans neuf secteurs de la zone EMEA : le secteur de l’aérien, la construction automobile, l’industrie des matériaux de construction, le secteur des groupes pétroliers intégrés, celui des sociétés de services aux groupes pétroliers et activités de forage, le raffinage et la distribution, l’exploration et la production, de même que l’industrie pharmaceutique et l’industrie du tabac. Sept autres secteurs affichent actuellement une perspective négative : le secteur de l’équipement automobile, l’industrie des métaux de base, l’industrie chimique, la grande distribution, la sidérurgie, le transport maritime et les télécommunications. Par ailleurs, seuls quatre secteurs ont une perspective positive: boissons, câblo-opérateurs, biens de consommation et produits de l’industrie du papier/produits forestiers. Néanmoins, une évolution beaucoup plus sensible de l’activité avant la fin de l’année semble peu probable, d’autant que le ralentissement sur les marchés émergents continue à peser sur les industries cycliques. Malgré des signes évoquant une sortie de récession de l’Europe, la qualité de crédit d’un certain nombre de sociétés non financières demeurera affectée par la fragilité du contexte macroéconomique dans les pays situés à la périphérie de la zone euro. Les entreprises de cette zone restent, comparativement au reste de l’Europe, plus fortement exposées à un risque de déclassement de notation, leur exposition locale étant souvent importante. La liquidité demeure, dans l’ensemble, solide. Malgré les inquiétudes exprimées par Moody’s quant à une possible dégradation de la liquidité, l’appétit des investisseurs pour les obligations ne se dément pas, ce qui favorise l’accès au marché pour l’ensemble du secteur corporate et est bénéfique en termes de liquidité.