Frank Lübberstedt, membre du directoire d’Ehrke & Lübberstedt de Lubeck, a indiqué jeudi à Paris que le fonds d’actions allemandes toutes capitalisations Acatis Aktien Deutschland ELM qu’il gère depuis début 2003 a atteint les 130 millions d’euros d’encours et a collecté entre 50 millions et 60 millions d’euros en onze mois. Compte tenu de la stratégie mise en œuvre, ce fonds luxembourgeois* confié au francfotois Acatis Investment devra être fermé aux souscriptions avant d’atteindre les 200 millions, afin de protéger la performance, parce que le portefeuille comporte une assez importante proportion de petites capitalisations.Le produit affiche des ratios de Sharpe de 1,1 sur trois ans et de 0,79 sur dix ans, et l’ambition de son gérant consiste à figurer en permanence parmi les dix premiers fonds d’actions allemandes. Cela se traduit aussi par l’adoption d’une commission de 10 % sur la surperformance par rapport à un taux butoir de 6 % (mais sans high watermark), alors que la commission de gestion se situe à 2,66 %.Frank Lübberstedt explique que le portefeuille comporte en général une quarantaine de lignes et qu’actuellement le potentiel moyen de hausse des valeurs retenues pour le fonds se situe à 34 % sur un horizon de 3 ans (le minimum pour atteindre la «juste valeur"est de 10 % par an). Les actions sont choisies en fonction de la solidité financière des entreprises («net cash position»), de la qualité du management, des perspectives de croissance et des barrières à l’entrée, mais aussi de la faible volatilité et de la liquidité des titres, si bien que le gérant estime possible de liquider 60 % du portefeuille en une semaine sans impact négatif pour les porteurs.Pourtant, la sélection de titres ne se limite pas aux grandes maisons du Dax, mais s’effectue à partir d’un univers 600-700 sociétés allemandes, sachant que les actions du Dax sont des valeurs de firmes mondiales qui se trouvent être cotées en Allemagne. Ehrke & Lübberstedt se veut plus orienté sur le fameux «Mittelstand», le segment des (souvent) grosses PME. Et le portefeuille ne comporte pas de financières, dont le gérant «ne comprend pas» le business model.Actuellement, la poche de cash se situe à 12 %, ce qui s’explique par le fort afflux de souscriptions. Les quatre lignes les plus «lourdes» au sein du portefeuille sont Giuldemeister (5,4 %), EADS (4,3 %), le Merck allemand (3,3 %) et Axel Springer (3,3 %). Frank Lübberstedt ne souhaite en aucun cas dépasser 6 à 7 % pour un titre.* LU0158903558