Les prêts aux entreprises à haut rendement constituent une classe d’actifs à part entière qui suscite un très vif intérêt chez les investisseurs. Pour preuve, le fonds ouvert d’AXA Investment Managers dédié à cette stratégie, qui affiche des actifs sous gestion de quelque 300 millions d’euros, a doublé de taille grâce une collecte nette de quelque 150 millions d’euros au cours des six à sept derniers mois, a indiqué Renaud Tourmente, responsable crédit Corporate d’AXA IM en marge d’un séminaire consacré aux stratégies obligataires.Preuve supplémentaire que cette stratégie intéresse, AXA IM étudie la possibilité, à la demande de certains grands investisseurs, de proposer une autre déclinaison de ce fonds ouvert, actuellement au format irlandais QIF, pourquoi pas dans un format français.A l’occasion d’une présentation de la plate-forme HY Corporate Loans d’AXA IM, qui gère près de 4 milliards d’euros, Renaud Tourmente a rappelé la tendance à long terme favorable pour participer au financement des entreprises en raison des contraintes réglementaires qui pèsent sur les banques et qui encouragent la désintermédiation de l’offre de crédit.Dans ce contexte, le marché européen est assez profond puisqu’il comprend plus de 300 émetteurs et pèse environ 300 milliards d’euros, soit beaucoup plus que le marché obligataire high yield. Renaud Tourmente a d’ailleurs beaucoup insisté sur l’intérêt des loans à haut rendement, garantis et senior, par rapport aux obligations à haut rendement, ne serait-ce que dans une logique de diversification, mais aussi pour tenir compte de perspectives beaucoup moins brillantes que l’an dernier sur l’obligataire high yield.Car les high yield loans pourraient dégager des rendements de 4% à 6% en Europe, contre 5% à 7% pour les obligations à haut rendement, alors que le taux de recouvrement des premiers se situent à environ 80% contre seulement 40% pour des obligations high yield, généralement non garanties et subordonnées.