Le pas est franchi. Goldman Sachs s’est lancé ce 26 septembre sur le marché européen des ETF. Il a choisi la Bourse de Londres, malgré le Brexit, pour coter son premier fonds indiciel, de type smart beta ,«ActiveBeta US Large Cap Equity ETF». Il s’agit de son flagship déjà commercialisé aux Etats-Unis depuis 2015. La banque américaine, réputée avant tout pour sa gestion active en matière de fonds d’investissement, projette de lancer jusqu’à 10 ETF en Europe dans les six prochains mois. Elle élargira ses places de cotation progressivement en passant par l’Allemagne, l’Italie et la Suisse. Certains de ses produits répliqueront des ETF sur les marchés US, mais d’autres seront construits spécifiquement pour le marché européen. «Nous travaillons à construire un business pour le long terme», a indiqué au Financial Times Michael Crinieri, directeur mondial des ETF chez GSAM. Goldman Sachs est le dernier grand acteur de la banque d’investissement américaine, après notamment JP Morgan, à se lancer sur le marché très concurrentiel des ETF en Europe. Celui-ci, a pour particularité d’être depuis quelques années dominé par les groupes américains comme BlackRock (avec la marque iShares), Vanguard. Invesco ou State Street (avec la marque SPDR). Ces géants n’auront pas mis longtemps à dominer des acteurs très fragmentés en Europe, n’ayant pas su maintenir la dynamique sur leurs parts de marché comme Lyxor ou DWS. Aux Etats-Unis, Goldman Sachs s’est décidé seulement en 2015 à se lancer sur le segment des ETF, un an après JP Morgan. Il y compte une gamme de 19 produits pour des encours de 14 milliards de dollars et compte en lancer encore une dizaine. Son concurrent JPMorgan a lui accéléré en 2018, en entrant sur le marché européen. Le groupe comptait 18 milliards de dollars d’encours sur les ETF fin 2018 au niveau global. Reste à savoir si le marché restera toujours aussi dynamique avec une moyenne de 20% de croissance par an en Europe. En août dernier, alors que pendant 58 mois consécutifs les ETF et ETP cotés sur le vieux continent avaient affiché une collecte positive, ils ont enregistré des flux nets négatifs de 7,86 milliards de dollars, selon le cabinet d'étude ETFGI. Les encours se sont contractés de 2,2% entre juillet et août, passant de 910,34 milliards de dollars à 890,21 milliards de dollars. Sur les huit premiers mois de l’année, les flux restent toutefois largement positifs avec des entrées nettes de 54,89 milliards de dollars.