Nos articles d’actualité et d’analyse sur les grands évènements et décisions politiques susceptibles d’influer les marchés financiers et les principales économies (élections, guerre, remaniements, réformes etc.)
Quelque 806.000 personnes, dont 65.000 à Paris, ont manifesté jeudi en France contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, selon le décompte du ministère de l’intérieur. La CGT a pour sa part compté de 1,4 à 1,5 million de manifestants. Pour les syndicats, qui n’ont pas réussi à faire plier Emmanuel Macron depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le coup de semonce est déjà réussi. Le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye livrera les conclusions de ses discussions avec les partenaires sociaux «le 9 ou le 10 décembre», notamment sur le mode de transition des régimes spéciaux vers le système unique. Il appartiendra ensuite au Premier ministre, Edouard Philippe, de dévoiler les grandes lignes du projet de loi vraisemblablement en milieu de semaine prochaine selon l’Elysée, pour un examen au Parlement début 2020.
«Perseverare diabolicum». Avec une belle constance, la France s’apprête à donner au monde l’image d’un pays arc-bouté sur les privilèges de son secteur public, rétif à tout changement, nostalgique d’un système dont les grands équilibres financiers relèvent de la démographie d’après-guerre. Nul ne sait encore jusqu’à quel point la grève de décembre 2019 rognera les ambitions de la réforme des retraites, mais déjà le mal est fait : les ambiguïtés du gouvernement ont trahi la promesse du candidat Macron, lorsque ce dernier posait la nécessité de faire converger les régimes existants au nom de l’équité. Et ce possible renoncement pénalisera d’abord les actifs de demain, ces jeunes que l’actuel président de la République avait voulu placer au cœur de son projet lorsqu’il battait campagne.
ENGAGEMENTS La COP 25 a débuté à Madrid, sous présidence chilienne. 5 ans après la signature de l’Accord de Paris, c’est l’heure des bilans. « Nous devons changer de cap. Les pays doivent travailler ensemble et s’engager dans des objectifs plus ambitieux qui nous permettront de combler le fossé entre les engagements actuels et ceux nécessaires pour éviter la hausse des températures supérieures à 1,5°C, comme le veut la science », a déclaré la ministre chilienne de l’Environnement Carolina Schmidt lors de la cérémonie d’inauguration, le 30 novembre. L’objectif de cette Conférence des parties est de relever les ambitions des contributions nationales (NDCs, national defined contributions) annoncées en 2015, afin de les mettre en cohérence avec les engagements pris par les signataires de l’accord de Paris. Sur les 184 entités ayant publié leurs NDCs, seulement 68 d’entre elles – dont l’Union européenne – ont communiqué leur intention de renforcer leurs engagements d’ici 2020. « D’ici dix jours, la Commission européenne présentera le Pacte vert pour l’Europe. Notre objectif est d’être le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici à 2050. Pour atteindre cet objectif, nous devons agir maintenant, nous devons mettre nos politiques en œuvre maintenant. Nous savons que cette transition nécessite une transformation générationnelle », a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen (photo) devant un parterre de chefs d’Etat. Pour respecter ses engagements, l’Union européenne devrait relever son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à -65 %. Il est à l’heure actuelle de -40 % d’ici 2030.
Les 29 membres du Traité d’Atlantique Nord (Otan) ont adopté mercredi une déclaration commune affirmant leur «solidarité, unité et cohésion» et reconnu pour la première fois la montée en puissance de la Chine comme un «défi», lors d’un sommet du 70e anniversaire houleux. Le texte relève également la «menace» que représentent «les actions agressives» de la Russie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné son accord à l’adoption de ce texte car il condamne le terrorisme, et a accepté l’adoption des nouveaux plans de sécurité régionaux pour la Baltique, la Pologne, la Turquie et le flanc sud de l’Alliance.
Le Premier ministre britannique compte instaurer une nouvelle taxe sur les géants du numérique au risque d’un conflit avec Donald Trump. Le président américain a menacé lundi de taxer à hauteur de 100% l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français, en représailles de sa taxe Gafa sur les groupes tech. Boris Johnson, qui est en campagne pour les élections législatives du 12 décembre, a évoqué une taxe qui viserait les entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel d’au moins 500 millions de livres (près de 590 millions d’euros) dans le monde. Elle consisterait en un prélèvement de 2% sur les revenus tirés de leur activité auprès des consommateurs britanniques à partir d’avril 2020.
Le Premier ministre britannique compte instaurer une nouvelle taxe sur les géants du numérique au risque d’un conflit avec Donald Trump. Le président américain a menacé lundi de taxer à hauteur de 100% l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français, dont le champagne et le fromage, en représailles de sa taxe Gafa sur les groupes du numérique, Google et autre Facebook, qui sont pour la plupart américains.
Les nouveaux dirigeants du Parti social-démocrate allemand ne proposeront sans doute pas une rupture avec le gouvernement d’Angela Merkel lors du congrès du parti ce week-end, selon Reuters, qui cite des sources internes. Norbert Walter-Borjans et sa colistière Saskia Esken, représentants de l’aile gauche du parti, ont été élus le week-end dernier par les adhérents du SPD. Une motion doit être présentée aux délégués du parti qui se réuniront à partir de vendredi à Erfurt. La formulation du texte évite de fixer des conditions strictes au maintien du SPD dans la coalition. L’arrivée à la tête du SPD du ticket Walter-Borjans/Esken a fragilisé la coalition alors que la législature court jusqu’en 2021.
Donald Trump a annoncé ce mardi qu’il organiserait le sommet des grandes puissances du G7, en 2020, dans la résidence gouvernementale de Camp David, dans le Maryland, plutôt que dans son golf en Floride comme envisagé un temps. «Nous allons le faire à Camp David», a déclaré le président américain lors d’une rencontre avec le premier ministre canadien Justin Trudeau avant le sommet du 70e anniversaire de l’Otan à Londres. En octobre, il avait annoncé renoncer à l’organiser au Trump National Doral Club, à Miami.
Sylvie Goulard, éphémère ministre et ex-candidate de la France à la Commission européenne, a été mise en examen vendredi dernier pour détournement de fonds publics dans l’affaire des emplois présumés fictifs du MoDem au Parlement européen. Elle a essuyé le mois dernier un cinglant veto des eurodéputés dans la procédure de nomination à la Commission, pour cette raison notamment, et a dû céder sa place à Thierry Breton. Le président du MoDem, François Bayrou, et la députée Marielle de Sarnez sont convoqués ces prochains jours en vue de leur mise en examen, rapportait Le Monde le mois dernier.
Les dirigeants de l’Union européenne s’efforceront d’adopter «l’objectif de la neutralité climatique dans l’UE d’ici à 2050» lors de leur sommet des 12 et 13 décembre, selon un document préparatoire. De précédentes tentatives ont cependant été bloquées par la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, dont les économies dépendent encore fortement du charbon. Pour convaincre les Etats membres les plus réticents, un tel objectif devant être adopté à l’unanimité, le document de travail évoque l’annonce de la Banque européenne d’investissement du déblocage de 1.000 milliards d’euros d’investissements «verts» jusqu’en 2030, ainsi que la nécessité de garantir la sécurité énergétique de l’UE et de la protéger de la concurrence des pays ne nourrissant pas de telles ambitions climatiques.
L’Autorité des marchés financiers a publié ses «nouvelles lignes directrices» relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT), «une des priorités majeures de supervision de l’AMF en 2019», indique-t-elle. Celles-ci portent sur l’approche par les risques, aux obligations de vigilance à l’égard des clients et de leurs bénéficiaires, à la notion de personne politiquement exposée et l’obligation de déclaration à TRACFIN.
Les forces de sécurité irakiennes ont tué au moins 45 manifestants jeudi à Nassiria, Nadjaf et Bagdad, alors qu’un consulat iranien a été pris d’assaut et incendié, ce qui pourrait marquer un tournant dans le mouvement de contestation en Irak. Animé essentiellement par de jeunes Irakiens chiites de Bagdad et du sud du pays, il a commencé par des manifestations contre la corruption, avant de se transformer en révolte contre des dirigeants considérés comme de simples marionnettes de l’Iran. Jusqu'à présent, les autorités irakiennes sont restées inflexibles face à ce soulèvement inédit pour le pouvoir à dominante chiite mis en place après la chute de Saddam Hussein en 2003.
L’Iran a rejeté jeudi les interrogations jugées «irresponsables» de la France sur un possible déclenchement du mécanisme de résolution des conflits prévu par l’accord de 2015 sur le programme nucléaire de la république islamique, et susceptible de déboucher sur un rétablissement des sanctions internationales. Invoquer cette clause est impossible, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, cité par la télévision iranienne. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déclaré mercredi, en audition devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, que la France envisageait sérieusement d’invoquer ce mécanisme.
L’Iran a rejeté aujourd’hui les interrogations jugées «irresponsables» de la France sur un possible déclenchement du mécanisme de résolution des conflits prévu par l’accord de 2015 sur le programme nucléaire de la république islamique, et susceptible de déboucher sur un rétablissement des sanctions internationales. Invoquer cette clause est impossible, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, cité par la télévision iranienne.« L’allègement par l’Iran de ses engagements nucléaires est l’application de ses droits légaux à réagir au retrait illégal et unilatéral de l’accord de l’Amérique et à l’incapacité des parties européennes à remplir leurs obligations », a-t-il dit.
Les services de renseignements français s’apprêtent à renouveler leur contrat avec la société américaine Palantir, qui lui fournit des technologies l’aidant à traiter d'énormes masses de données dans la lutte contre le terrorisme, en attendant de mettre au point un système français à 100% et entièrement indépendant, selon Reuters et L’Express. Ce partenariat a commencé dans la foulée des attentats du 13 novembre 2015. En l’absence d’autre solution à court terme, la France va prolonger son contrat, signé à l’origine pour trois ans, avec la firme américaine qui met également sa technologie au service de la CIA ou de banques d’envergure mondiale.
La commission des Affaires judiciaires de la Chambre américaine des représentants a invité mardi le président Donald Trump et ses avocats à assister à sa première audition le 4 décembre dans le cadre de la procédure d'«impeachment». Donald Trump est soupçonné par les démocrates d’avoir cherché à conditionner l’octroi d’une aide militaire à l’Ukraine et d’une visite à la Maison blanche du président ukrainien, Volodimir Zelenski, à l’ouverture d’une enquête sur les activités en Ukraine du fils de Joe Biden, l’un des rivaux potentiels de Trump à l'élection présidentielle de 2020.
France et Allemagne appellent de leurs voeux une réforme en profondeur de l’Union européenne, dans un document rendu public mardi. Ils prônent une «conférence sur l’avenir de l’Europe» s'étalant sur plus de deux ans, de 2020 au premier semestre 2022, afin de renforcer l’unité et la souveraineté de l’UE face aux nombreux défis. Elle réfléchirait aux réformes susceptibles, entre autres buts, de promouvoir la démocratie et d’améliorer le fonctionnement d’un bloc réduit à 27 Etats membres après le retrait programmé des Britanniques le 31 janvier 2020. Cette conférence sur l’avenir de l’Europe devrait se nourrir de consultations citoyennes et déboucher sur une série de recommandations - à soumettre aux dirigeants des Vingt-Sept - lors de sa clôture au premier semestre 2022.
Les candidats pro-démocratie ont dominé dimanche les élections locales à Hong Kong, où les habitants ont voté en masse lors d’un scrutin organisé après six mois de contestation anti-gouvernementale. Ce résultat, avec près de 90% des 452 sièges du conseil de district remportés selon la télévision RTHK, accentue la pression sur l’exécutif pour répondre aux demandes des manifestants. Il s’agit d’une première face aux candidats favorables à Pékin, qui disposent pourtant de ressources importantes. La cheffe du gouvernement hongkongais, Carrie Lam, a déclaré que le gouvernement respectait les résultats du scrutin et souhaitait que «la situation pacifique et sûre se poursuive».