En 2018, Allianz GI (543 milliards d’euros d’actifs sous gestion)a rencontré 343 entreprises dans le cadre de son engagement actionnarial, pour aborder 482 sujets. 63% d’entre eux étaient liés à des problématiques environnementales, sociales et de gouvernance. Cette dernière thématique a cependant monopolisé la majeure partie des échanges(48%). «Nous sommes convaincus que la gouvernanceest la clé pour évaluer la performance d’un investissement car les entreprises qui ont de bons conseils d’administration sont capables de prendre de bonnes decisions sociales et environnementales», a justifiéEugenia Unanyants-Jackson, responsable mondiale de la recherche ESG chez Allianz GI, lors d’un point presse ce 9 septembre. Et d’ajouter : «Il est primordial queles entreprises dans lesquelles nous investissons aient un bon leadership pour êtrecapables d’atteindreleurs objectifs». La donne semble cependant avoir changé en 2019. Depuis le début de l’année, Allianz GI perçoit sur le marché une forte augmentation de l’engagement concernantles activités environnementales et climatiques des entreprises. «Cela n’est passeulement dû à la grande attention publique qui est portée à ce sujet, mais surtout au fait que de plus en plus d’investisseurs et de gestionnaires d’actifsreconnaissent que le risque climatique est un risque grandissant, qui est déjà matérieldans certaines industries», explique la responsable. Allianz GI, qui privilégie le dialogue à l’exclusion afin de mener à bien une démarche d’intégration ESG à l’ensemble de son portefeuille, tient par ailleurs à ce quel’engagement soit réalisé par les gérants, plutôt que cette activité ne soit l’apanage que d’uneseule équipe isolée. «Le dialogue est selon nous la meilleure manière de préserver des rendements sur le court et moyen termes tout en finançant une économie bas carbone», plaide Eugenia Unanyants-Jackson. Un plan d’action sur la finance durable très attendu Mais l’intégration ESG ne peut être complète que si les entreprises jouent le jeu. Pourtant,les déclarations extra-financières des émetteurs se font aujourd’huisur une base volontaire, et «rares sont par exemple celles qui publient l’ensemble de leurs émissions du scope 1, 2 et 3 dans leur reporting RSE», a rappelé Steffen Hoerter, responsable mondial de l’ESG chez Allianz GI et membre duTEG (Technical Expert Group) conseillant l’Union européenne sur sonplan d’action sur la finance durable. Pour pallier le fait que «la plupart des données liées aux émissions carbone sont des estimations», le TEG mène actuellement des réflexions pour leurdonner un caractère obligatoire. Cette révolution en marche vers l’ESG est en tout cas «une opportunité pour les gestionnaires d’actifs et les fournisseurs d’indices, lesquels seront amenés à tester les recommandations du groupe d’experts», avance Steffen Hoerter.Pour rappel, le plan sur la finance durable de la Commission européenne vise à définir les standards des green bonds, un benchmark pour les investissements verts, et une taxonomie de la finance verte, laquelle devrait être adoptée d’ici 2021.