COMMERCE 2020 pourrait bien voir un regain de tensions commerciales entre la France et les Etats-Unis. En réaction à la « taxe Gafa » française, qui impose les entreprises du numérique à hauteur de 3 % du chiffre d’affaires réalisé en France, l’administration américaine envisage de surtaxer jusqu’à 100 % l’équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français. Robert Lighthizer (photo), le représentant américain au commerce (USTR), a reçu jusqu’au 6 janvier au soir les commentaires écrits de particuliers et professionnels du secteur, et a tenu le 7 janvier une réunion publique, pour examiner les demandes d’exemptions.
La contraction de l’activité du secteur manufacturier américain s’est accentuée en décembre, tombant à son plus faible niveau depuis plus de dix ans, montre l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management (ISM) vendredi. L’indice ISM manufacturier est ressorti en baisse à 47,2, un plus bas depuis juin 2009, contre 48,1 en novembre. Le consensus Reuters prévoyait une amélioration de l’indice avec un chiffre de 49,0. Le secteur manufacturier a été sous pression pendant une grande partie du second semestre 2019, la guerre commerciale entre Washington et Pékin ayant ralenti le flux de marchandises entre les deux pays et contribué au ralentissement du rythme de la croissance économique mondiale. La composante de l’emploi a reculé à 45,1 en décembre, contre 46,6 en novembre. L’indice des nouvelles commandes est tombé à 46,8,au plus bas depuis avril 2009, après 47,2 en novembre. Celui des prix acquittés s’est en revanche redressé au-dessus de 50, une première depuis mai, atteignant 51,7, contre 46,7 le mois précédent.
Pékin a condamné jeudi les dispositions du budget américain de la Défense, promulgué la semaine dernière, qui interdit le recours à des fonds fédéraux pour l’achat de wagons et de bus électriques auprès d’entreprises chinoises. Cette mesure semble dirigée contre le fabricant chinois de matériel ferroviaire CRRC et le constructeur de véhicules électriques BYD. La loi de finance contient aussi des dispositions interdisant à l’administration Trump de retirer le géant chinois des télécoms Huawei de la liste noire qui empêche des entreprises américaines de travailler avec lui. «La Chine étudiera attentivement l’impact de la loi sur les entreprises chinoises et prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger leurs droits et intérêts légitimes», a averti Pékin, sans préciser ces possibles mesures de rétorsion.
Le Sénat américain a approuvé et envoyé au président Donald Trump pour promulgation, des textes sur le financement du gouvernement fédéral qui permettrait d'éviter une fermeture partielle des administrations («shutdown») à l’expiration de fonds temporaires en fin de semaine. Ces projets de lois portent sur le financement de l’administration jusqu’au 30 septembre 2020. 738 milliards de dollars sont prévus pour les activités militaires du Pentagone - soit 22 milliards de plus que l’année dernière. Les textes prévoient des fonds pour la recherche universitaire sur la violence par arme à feu et le financement de programmes locatifs,Le précédent «shutdown» avait duré 35 jours en janvier 2019.
Le Sénat américain a approuvé jeudi, et envoyé au président Donald Trump pour promulgation, un ensemble de textes sur le financement du gouvernement fédéral qui permettrait d'éviter une fermeture partielle des administrations («shutdown») à l’expiration de fonds temporaires en fin de semaine. Ces projets de lois découlent d’un accord préalable entre les négociateurs républicains et démocrates du Congrès et les représentants de la Maison blanche sur le financement de l’administration jusqu’au 30 septembre 2020. Donald Trump doit les promulguer avant vendredi minuit.
Dans le sillage des tensions de septembre et des mesures de la Fed, le comportement du marché du « repo » sera scruté par les observateurs en cette fin d’année.
«Une solution optionnelle sera évidemment acceptable ni pour la France, ni pour ses partenaires de l’OCDE», a déclaré vendredi le ministre français de l’Economie et des Finances à propos de la proposition américaine qui permettrait aux entreprises de se soustraire à la taxation internationale sur le numérique en cours de réflexion. Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a adressé un courrier à l’OCDE priant les différents partenaires commerciaux des Etats-Unis de renoncer à leurs projets de taxation des services numériques afin d’avancer sur un accord international. Bruxelles reprendra les négociations en vue d’une taxe européenne «Gafa» en cas d'échec du projet de l’OCDE, a poursuivi Bruno Le Maire.
«Une solution optionnelle sera évidemment acceptable ni pour la France, ni pour ses partenaires de l’OCDE», a déclaré vendredi le ministre français de l’Economie et des Finances à propos de la proposition américaine qui donnerait la possibilité aux entreprises de se soustraire à la taxation internationale sur le numérique en cours de réflexion.
La Chine va renoncer à ses droits de douane sur certaines importations américaines de soja et de viande de porc, a annoncé vendredi le ministère chinois des Finances sans préciser les quantités concernées. Ces exonérations seront basées sur des demandes émanant d’entreprises particulières, a ajouté le ministère.
Le secteur privé aux Etats-Unis a créé seulement 67.000 emplois en novembre, le chiffre le plus faible depuis mai, selon le cabinet ADP. Le consensus Reuters en prévoyait 140.000. Cet indicateur économique est très suivi aux Etats-Unis : le président de la Fed Jerome Powell a reconnu mi-novembre que les révisions de cet été par le Bureau of Labor Statistics, qui avait revu ses chiffres de 500.000 créations à la baisse sur la période de 12 mois à fin mars (soit une moyenne plutôt de 170.000), avaient mis en évidence «une économie moins dynamique».
Le secteur privé aux Etats-Unis a créé seulement 67.000 emplois en novembre, un chiffre nettement inférieur aux attentes et le plus faible depuis mai, selon l’enquête mensuelle du cabinet ADP. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne 140.000 créations de postes, après que les créations ont déjà été révisées en baisse en octobre, à 121.000 au lieu de 125.000, et en septembre, à 93.000 contre 135.000.
Jerome Powell, le président de Fed a déclaré, dans la nuit de lundi à mardi devant la Greater Providence Chamber of Commerce, que la banque centrale américaine avait baissé ses taux cette année en grande partie parce que ses responsables avaient conclu que l'économie des Etats-Unis n'était pas aussi vigoureuse qu’anticipé lorsque la Fed avait relevé ses taux en 2018. Entre temps, les banquiers de la Fed ont constaté un ralentissement de l’investissement et de la croissance mondiale, amplifié par la guerre commerciale entre Washington et Pékin.
ESSENTIEL Depuis deux trimestres, la croissance américaine est tenue par la consommation des ménages, tandis que l’investissement des entreprises est en berne (voir graphique). « Etant donné l’état des finances publiques, il est difficile d’imaginer un plan de relance de la part de l’administration Trump. Il est donc essentiel que la consommation reste solide », commente Christian Parisot, head of global research chez Aurel BGC. De quoi nourrir les réflexions de Donald Trump, alors que les discussions en vue d’un accord commercial avec la Chine se heurtent à des difficultés. Les modalités de baisse des droits de douane par les deux parties ainsi que les engagements sur les importations de produits agricoles par la Chine restent à définir.