Créée au printemps 2007, sous l’impulsion de l’Association Française de la Gestion Financière (AFG), et financée par neuf sociétés de gestion et deux autres institutions financières, cette Chaire cherche à objectiver des arguments montrant qu’un développement de la finance durable et de l’investissement responsable est aujourd’hui non seulement nécessaire, mais surtout possible. Ce développement devrait contribuer à créer les conditions d’une croissance durable, répondant aux besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des générations futures. Pour cela, de nouvelles méthodologies de recherche sont nécessaires afin de mieux identifier, mesurer, puis intégrer dans les analyses les critères extra-financiers à la base de la création de valeur dans les entreprises. Depuis sa création, cette Chaire a pour objet principal de contribuer à faire émerger de nouveaux modèles de valorisation qui tiennent compte des conséquences environnementale, sociale et de gouvernance (critères ESG) des actions des entreprises dans le long terme. Première dans son genre au niveau mondial, la Chaire FDIR est co-dirigée par Patricia CRIFO (Département d'économie de l’Ecole Polytechnique) et Sébastien POUGET (Toulouse School of Economics), et s’appuie sur les compétences d'équipes de chercheurs hautement qualifiés et jouissant d’une réputation internationale. Paul de MARCELLUS a chaleureusement remercié le président sortant, Francis AILHAUD, pour le travail accompli ces quatre dernières années. Il se réjouit de « la collaboration fructueuse entre chercheurs et professionnels de la gestion d’actifs et de la finance depuis la création de cette Chaire », et ce d’autant plus que « les travaux réalisés contribuent au rayonnement international de la Place de Paris, car l’investissement responsable constitue désormais un domaine de compétence et de différenciation de la gestion française par rapport à ses concurrents ». Pour piloter ses travaux, la Chaire est dotée d’un Comité d’orientation, présidé par Claude JOUVEN (ancien président de la Fondation HEC), largement ouvert à des chercheurs de renommée internationale, dont Rob BAUER (University of Maastricht), Marcel BOYER (Université de Montréal), Jean-Pascal GOND (City University of London) et Henri TULKENS (Université Catholique de Louvain). Autres éléments d’information Sponsors/financeurs de la Chaire FDIR : Allianz Global Investors France - Amundi Asset Management Caisse des dépôts - Dexia Asset Management Ecofi Investissements - Edmond de Rothschild Asset management Fonds de Réserve pour les Retraites - Groupama Asset Management HSBC Global Asset Management (France) - La Banque Postale Asset Management La Française Asset Management Pour l’Ecole Polytechnique, la chaire FDIR, d’enseignement et de recherche, participe à une politique volontariste de rapprochement avec le monde industriel. Avec la chaire Développement Durable (EDF), la Fondation du Risque et le Labex ECODEC, la chaire FDIR consacre l’engagement scientifique de l’Ecole dans les domaines de la finance et de l'économie d’entreprise ainsi que du développement durable. L’IDEI (Institut D’Economie Industrielle) est un centre de recherche partenariale adossé à Toulouse School of Economics, TSE, qui est devenu, depuis plusieurs années, un pôle d’excellence en sciences économiques, classé parmi les dix meilleurs départements universitaires en économie dans le monde. Créé en 1990 par Jean-Jacques Laffont, l’IDEI associe des chercheurs de TSE avec des entreprises ou institutions françaises et étrangères telles que la Banque de France, la Fondation du Risque, Fédération Bancaire Française, Microsoft ou l’Institut Europlace de Finance. La Chaire FDIR s’insère parfaitement dans la dynamique de collaboration entre chercheurs de TSE et professionnels avec pour objectif le développement de la recherche dans un domaine, la finance du développement durable, porteur tant sur le plan scientifique que sur le plan sociétal.
L’Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'État et des collectivités publiques (Ircantec) gère depuis 2012 la totalité de ses actifs selon les principes d’investissement socialement responsable (ISR). Elle se dote aujourd’hui d’une charte qui présente les principes retenus par l’institution dans ce domaine. Cette charte rappelle le sens de la démarche : identité et valeurs de l’Institution, fondamentaux de la politique générale d’investissement. Elle structure l’approche retenue concernant les actions et obligations d’entreprises, les obligations souveraines ou encore les actifs immobiliers. Elle contribuera à organiser les relations avec les sociétés de gestion. Fruit de la collaboration entre l’institution et son gestionnaire, la direction des retraites et de la solidarité de la Caisse des Dépôts, le texte final rassemble l’ensemble des principes ISR progressivement définis par les instances du régime depuis 2009, principes qui s’appuient en grande partie sur les normes internationales PRI de l’ONU. Pour télécharger la charte ISR : cliquez ici
Le Label ISR Novethic 2013 a été attribué à 104 fonds. Unique en Europe à ce jour, ce label de qualité garantit que les processus de gestion ISR (pour Investissement Socialement Responsable) sont transparents et pédagogiques pour les souscripteurs et que l’analyse des entreprises sur des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) a un impact significatif sur la sélection des portefeuilles. L’innovation 2013 proposée par Novethic est le premier label vert français pour les fonds environnementaux. Il atteste que ces fonds thématiques sont réellement investis dans des entreprises dont les activités apportent des bénéfices environnementaux. Cette démarche expérimentale a permis de labelliser 6 fonds. Les fonds candidats accompagnent la montée en gamme de l'édition 2013 Les 38 sociétés de gestion candidates ont déposé cette année 106 dossiers de candidature (140 en 2012). Seuls deux fonds n’ont pas obtenu le Label ISR en 2013. La qualité des dossiers remis et le choix des gérants de ne présenter que les fonds les plus exigeants en termes d’ISR sont les deux principales explications de ce très faible taux de refus. Par ailleurs l'édition 2013 du Label témoigne d’un bon taux de renouvellement des candidats : 20% des labellisés l’ont obtenu pour la première fois cette année. Ouverture européenne : 13% des fonds labellisés ne sont pas « made in France » Un fonds européen qui n’est pas distribué en France est désormais éligible au Label ISR Novethic. 13 % des fonds labellisés sont d’ores et déjà proposés par des sociétés de gestion qui ne sont pas françaises. C’est un signal important pour un marché en quête de repères puisque la croissance de l’investissement responsable s’accompagne d’une très grande hétérogénéité des pratiques de gestion ISR. La possibilité de proposer à l’investisseur final un gage de qualité ISR et de transparence pour ses placements a donc tout son sens pour améliorer la lisibilité et la visibilité de l’ISR en Europe. Un label vert pour être sûr d’investir en faveur de l’environnement Près de 200 fonds sont vendus avec une étiquette verte en Europe. Pourtant, l’analyse de ces portefeuilles montre le risque de décalage entre ce marketing environnemental et les entreprises investies. Le Label Fonds Vert proposé par Novethic atteste des bénéfices environnementaux de ces placements et garantit une explication claire sur leur objectif environnemental. Première initiative de ce type en France, le Label Fonds Vert Novethic a été attribué à 6 fonds sur 8 candidats. Pour en savoir plus sur le Label ISR Novethic La liste des fonds labellisés ISR Les interviews vidéo des experts de Novethic Pour en savoir plus sur le Label Fonds Vert Novethic La liste des fonds labellisés « Fonds Vert » L’interview vidéo des experts de Novethic
La Banque Cantonale de Genève consolide ses positions dans un environnement conjoncturel et réglementaire complexe. La persistance de taux bas, conjuguée à une croissance contenue des crédits, mènent à une stabilisation à un bon niveau des indicateurs de profitabilité. La banque affiche un bénéfice net en hausse à CHF 36.8 millions tandis que son bénéfice brut à CHF 65.4 millions reflète la croissance modérée des affaires de crédit. Le niveau de fonds propres s’accroît de 2% à CHF 1.1 milliard. La banque progresse sur l’axe de la compétitivité : les actifs gérés et administrés franchissent un nouveau cap de croissance à CHF 19.1 milliards. Elle améliore sa productivité avec des charges en baisse de 6%. Pour l’ensemble de l’exercice 2013, la banque s’attend à un niveau de rentabilité équivalent à celui de 2012. Depuis plusieurs années, la BCGE développe un concept d’investissement responsable et durable afin de favoriser auprès des investisseurs l’intégration des enjeux environnementaux, sociétaux et de gouvernance de l’entreprise (ESG ou ISR) dans le processus traditionnel d’analyse et de gestion. A ce jour, 35% des instruments de placement BCGE sont gérés selon des critères ISR, un pourcentage parmi les plus élevés en Suisse. Le total des actifs ISR représente CHF 967 millions sur les CHF 2'753 millions des fonds gérés par BCGE Asset Management. La gestion ISR de la banque s’adresse tant aux clients institutionnels sur la base de mandats, qu’aux clients privés (fonds de placement ou mandats personnalisés), ainsi qu'à la clientèle prévoyance (Fondation BCGE Epargne 3) et libre passage (Fondation de libre passage BCGE).
Après avoir interrogé 66 caisses de retraite et de prévoyance, mutuelles, banques, fondations et associations - qui représentent entre 200 et 300 milliards d’euros d’actifs sous gestion - dans les premiers mois de l’année 2013, Amadeis, le cabinet de conseil spécialisé dans la gestion a conclu qu’un investisseur français sur deux n’est pas convaincu par l’engagement des gérants en matière d’investissement responsable, rapporte L’Agefi. Les investisseurs préfèrent se concentrer sur les performances et ils craignent que l’ISR ne conduise à une déperdition de rendement. Seuls 24% d’entre eux ont élaboré des projets ISR en 2013, contre 25% pour l’année précédente et ce d’autant que certains estiment que l’impact de cette stratégie est nul en matière de responsabilité sociale.
L’Investissement Socialement Responsable (ISR) en France représente 149 milliards d’euros en 2012 selon l’enquête annuelle exclusive de Novethic. Avec une évolution de +29% en 2012 contre +69% en 2011, la progression de l’ISR ralentit mais le marché affiche toujours une forte dynamique. D’où vient la croissance de l’ISR ? En gestion collective : moins nombreuses qu’en 2011, les conversions restent néanmoins importantes en volume (+7,4 Mds€). Dans un contexte de marché plus profitable, la forte performance (+3 Mds€) compense une collecte qui reste globalement négative (-1,4 Mds€ contre -2,4 Mds€ en 2011). En gestion déléguée : la conversion de mandats à l’ISR, en particulier pour le compte d’assureurs privés, explique en partie la forte croissance des encours (+53%). Qui sont les investisseurs ISR ? Très majoritairement des investisseurs institutionnels. Ils détiennent 72% des encours. Les investisseurs particuliers continuent à détenir une part de marché importante même si elle recule de 2 points par rapport à 2011. La France est bien au-delà de la moyenne européenne qui est de 6%. Le dynamisme est plus particulièrement du côté de l'épargne salariale ISR (+30%). Au-delà de l’ISR, comment se diffuse l’analyse ESG ? Pour la première fois, Novethic distingue les pratiques d’intégration des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) dans l’analyse des entreprises selon leur impact concret sur la gestion financière : La diffusion de l’analyse ESG aux gérants dans leurs bases de données d’information, sans contrainte de gestion, concerne 2260 Mds€. La prise en compte des enjeux ESG dans la valorisation financière, sans contrainte systématique mais avec une influence sur la décision d’investissement, s’applique à 38,5 Mds€. L’application de contraintes ESG à la gestion non ISR, qui vise à limiter les investissements dans les entreprises les plus mal notées sur les dimensions ESG, porte sur 283,4 Mds€. La mesure ex post de la qualité ESG des portefeuilles, en réponse à la demande des clients ou en vue d’une conversion de fonds à l’ISR, est mise en ??uvre pour 377,1 Mds€. L’engagement actionnarial : généralisées à l’ensemble de la gestion, les politiques d’engagement sont formalisées pour 35% des répondants. Les encours concernés ont pu être comptabilisés par 11 d’entre eux et s'élèvent à 48 Mds€. Pour en savoir plus, retrouvez sur novethic.fr : la synthèse de l’enquête l’interview des responsables de Novethic la présentation power point
Afin de favoriser la visibilité et d’accompagner le développement de l’Investissement Socialement Responsable (ISR), NYSE Euronext (NYX), le plus grand groupe boursier au monde, et Vigeo, le premier expert européen de la performance responsable, lancent conjointement une série d’indices Environnement, Social, Gouvernance (ESG) - les trois piliers de l’ISR. Cette nouvelle gamme est composée des indices Euronext Vigeo World 120, Euronext Vigeo Europe 120, Euronext Vigeo France 20 et Euronext Vigeo United Kingdom 20, et intègre les principales capitalisations boursières d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie???Pacifique. La composition des indices est établie sur la base des opinions de Vigeo et sera actualisée deux fois par an en mai et novembre. Cette série d’indices sera enrichie d’ici la fin du premier semestre 2013 de deux indices, le premier sur la zone Etats???Unis, le second sur la zone Benelux. Les entreprises figurant dans les indices Euronext Vigeo sont celles qui ont obtenu les meilleures notes en termes de maîtrise de leurs risques de responsabilité sociale et de contribution au développement durable. Les performances sont évaluées selon la méthodologie Equitics® développée par Vigeo. Ces notes sont établies à partir de 38 critères qui prennent en compte la politique environnementale, le respect des droits de l’Homme et la valorisation du capital humain des entreprises, les relations avec les parties prenantes (clients, fournisseurs, actionnaires, etc.), la gouvernance d’entreprise et l'éthique des affaires, l’intégrité des pratiques d’influence et la lutte contre la corruption, la prévention des dumpings sociaux et environnementaux dans la chaîne d’approvisionnement et de sous???traitance. Son référentiel d'évaluation permet à Vigeo de questionner chaque entreprise sur près de 330 indicateurs. « Avec l’introduction de cette nouvelle série d’indices, NYSE Euronext répond à une demande croissante en faveur d’investissement socialement responsable - les investisseurs recherchant un profit durable grâce à une pratique de développement durable étant convaincus qu’une prise en compte des critères extra???financiers permet d’avoir une vision globale des risques supportés par les entreprises » a déclaré Fabrice Rahmouni, responsable des indices chez NYSE Euronext. « Grâce à la visibilité et à la réputation de NYSE Euronext et de son partenaire Vigeo, cette gamme d’indices a vocation à devenir une véritable référence pour les gestionnaires de fonds et les entreprises qui souhaitent mesurer leurs progrès, réalisations et indiquer à leurs salariés, actionnaires, partenaires commerciaux et clients leur engagement à se comporter en organisation socialement responsable. Il s’agit également pour ces sociétés d’un critère de différenciation fort vis???à???vis de la concurrence. » Fouad Benseddik, Directeur des Méthodes du Groupe Vigeo, ajoute : « Grâce à notre partenariat avec NYSE Euronext, nos informations et nos opinions sur la responsabilité sociale des centaines d’entreprises sous notre revue trouveront une audience accrue auprès des opérateurs financiers soucieux de capturer les risques qui font la vitalité et la durabilité des entreprises qui réussissent à les maîtriser. »
Vous avez obtenu le prix de la meilleure politique d’investissement ISR attribué par l’IPE. Comment avez-vous déterminé votre stratégie d’investissement ? Il existe plusieurs façons de pratiquer l’ISR. Par exemple, l’exclusion sectorielle convient aux fondations religieuses dont les membres ont des références communes leur permettant de se mettre d’accord sur les secteurs à exclure (alcool, armes, tabac...). Cela ne peut être le cas pour l’ERAFP, dont les 4,6 millions de cotisants (les fonctionnaires des trois fonctions publiques) ont des convictions très diverses. Une autre approche de l’ISR conduit à investir dans des fonds thématiques (fonds « verts » dédiés aux énergies renouvelables, etc.). L’ERAFP, avec déjà près de 14 milliards d’euros d’actifs sous gestion, doit investir chaque année environ 1,5 milliard d’euros. Nous ne pouvons donc pas nous concentrer sur les panneaux solaires ou les fermes éoliennes. Un grand investisseur comme l’ERAFP est obligé d’acheter le marché et sa politique d’investissement ISR doit tenir compte de la complexité du monde. Dans ce contexte, la stratégie ISR la plus adaptée est le Best in Class. Nous n’excluons donc aucune activité, dès lors qu’elle est autorisée par la France. À l’inverse, la France a ratifié la convention d’Oslo qui prohibe les armes à sous-munitions ; par conséquent, les entreprises associées à leur production sont en dehors de notre univers d’investissement. Si aucun secteur n’est exclu, investissez-vous dans l’industrie pétrolière ? Nous prenons le monde tel qu’il est. Il est illusoire de croire qu’on pourrait le changer par un coup de baguette magique. Même si on peut le regretter, le pétrole demeure une énergie essentielle. Ce que nous souhaitons, c’est contribuer à faire évoluer la situation dans le bon sens, en sélectionnant les entreprises qui font le plus d’effort pour aller vers une économie plus soutenable, donc moins intensive en carbone, plus soucieuse des hommes et offrant une meilleure gouvernance. À partir de ces trois critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance), nous notons les entreprises du secteur pétrolier comme celles des autres secteurs. En général, les entreprises qui cherchent à maximiser le profit immédiat ignorent ou négligent les enjeux associés à ces trois critères. À l’inverse, les entreprises les mieux notées ne lésinent pas sur la sécurité, s’efforcent de maîtriser la chaîne de sous-traitance, investissent dans les énergies renouvelables etc... Elles contribuent à l'émergence d’une économie plus soutenable, tout en poursuivant également leur propre intérêt sur le long terme. Bien sûr, la notation extrafinancière, qui en est encore à ses débuts, ne nous offre pas une image parfaite de la performance ISR réelle : des angles morts demeurent et nombre d’entreprises déploient de nombreux efforts pour présenter de jolies plaquettes et « survaloriser » leurs « initiatives ISR ». Il faut être lucide et se rappeler, par exemple, que BP avait plutôt une bonne note ISR jusqu'à l’accident de Deepwater. Nous devons apprendre, notamment en tirant les leçons de tels accidents. Il y avait une dilution des responsabilités au travers de la chaîne de sous-traitance, et des économies, dérisoires au regard des risques pris, avaient été réalisées sur le coffrage du puits. Avant l’accident, certains signaux auraient pu alerter, mais dans un monde submergé d’informations, ils n’ont pas été captés. Nous regardons comment les responsables de BP réagissent. S’ils ne se remettent pas en cause, les investisseurs ISR devront en tirer les conséquences. Vous pouvez également agir en tant qu’actionnaire... Nous ne gérons directement que les obligations souveraines. La gestion des autres classes d’actifs est déléguée. Nous faisons part aux sociétés de gestion de nos consignes de vote au travers de notre guide d’engagement. Ce dernier reflète nos positions, par exemple sur le nombre de mandats que peut détenir un administrateur, sur la notion d’indépendance ou encore sur l'échelle des rémunérations. Toutefois, nous ne nous leurrons pas sur notre capacité d’influence. Avec ses 600 milliards, le fonds souverain norvégien, lui, a un poids qui lui confère une réelle capacité d’influence. Plus modestement, compte tenu de notre taille, nous pouvons par le dialogue avec les autres investisseurs de long terme en Europe promouvoir des positions communes. Une démarche ISR a-t-elle des implications pour la gestion de votre passif ? En fait, il aurait fallu commencer par là, car le risque pour un fonds de pension naît d’abord à son passif. On ne peut être un investisseur responsable si l’on ne gère pas son passif de manière responsable et si, par exemple, on sous-tarifie grossièrement les engagements que l’on prend, comme c’est le cas de la plupart des fonds de pension américains. Pour notre part, nous avons choisi un taux d’actualisation raisonnable, qui respecte l'équité intergénérationnelle et nous préserve de toute pression excessive sur le rendement de nos investissements. Nous ne poussons donc pas les entreprises à dégager des rendements élevés à court terme. Cela les inciterait à réduire leurs investissements de long terme ou à mal rémunérer leur personnel, autant de décisions qui ne préservent pas l’avenir. Le taux du tarif du Régime a été fixé, à l’origine, à 1,34 % en réel et pour maintenir notre ambition de revaloriser les prestations de 2 % par an, notre actif vise par conséquent un rendement minimum de 3,34 %. En ayant des exigences raisonnables de rentabilité, nous sommes en cohérence avec l’impératif de soutenabilité. Cela ne signifie pas que nous ne fixons pas d’objectifs à nos investissements. Lorsque nos fonds peuvent être comparés à un indice de référence, nous demandons au gérant de faire mieux en matière extrafinancière et, bien sûr, de faire tout son possible pour surperformer en matière financière. Cette distinction entre financier et extrafinancier, qui pour nous n’a pas grand sens, va en s’estompant, car la bonne note ISR d’une valeur permet d’espérer que ses performances vont perdurer dans le temps. Pensez-vous que la définition de l’ISR doit être clarifiée ? Il faut en effet clarifier les choses. Aujourd’hui, tout le monde se réfère à l’ISR. Il existe par exemple des Sicav monétaires ISR... cela m'étonne, car le monétaire étant par définition court terme, dès lors, on peut se demander où est l’engagement. Dans ce maquis, une définition claire et un label peuvent aider les investisseurs à s’y retrouver. Le label de Novethic, qui a une réputation de sérieux, est intéressant. Bien sûr, il est perfectible. Nous sommes au début d’un long processus et Novethic est un pionnier. Investissez-vous dans des valeurs bancaires ? Bien sûr, et nous privilégions les émetteurs qui disposent d’une bonne gouvernance. Autre critère important pour nous : nous observons ce que les banques financent lorsqu’elles octroient des prêts. De plus en plus d’investisseurs ou gérants d’actifs disent que la quasi-totalité de leur gestion intègre les critères ESG. De quelle façon votre stratégie se distingue-t-elle de la stratégie d’intégration ? En général, les sociétés de gestion parlent d’intégration pour évoquer la prise en compte par les analystes financiers d’enjeux ESG traditionnellement peu regardés dans l’analyse financière. Leur intégration est généralement peu formalisée ; elle ne se traduit pas par une notation ESG spécifique ou par des règles d’exclusion des émetteurs les moins bien évalués sur cette dimension extrafinancière. L’approche de l’ERAFP, dont la totalité des investissements sont réalisés dans le cadre d’une grille ISR qui lui est propre, se distingue de l’intégration. En effet, notre prise en compte des enjeux ESG est systématique : tous les émetteurs, dans tous les secteurs d’activité, sont concernés. Elle est formalisée à travers un référentiel détaillé de critères et des règles précises de notation et d’application du principe de Best in Class.
Le Groupe AXA s’est récemment doté d’une politique d’investissement responsable (IR) ; qu’est-ce que cela signifie ? Laurent Clamagirand, Directeur des Investissements Groupe AXA : Après plusieurs années de travail, nous avons en effet décidé, en 2012, de formaliser et d’officialiser une politique d’IR. Celle-ci repose sur l’intégration de facteurs ESG dans les processus d’investissement et d’engagement actionnarial. Nous avons la conviction - de plus en plus documentée - que ces facteurs peuvent avoir un impact sur les rendements et la gestion des risques. Aussi, nous sommes convaincus que la prise en compte de ces critères est une évolution logique pour un assureur, dont le métier est de gérer les risques de long terme. C’est une étape très importante et un pas significatif que nous franchissons. Il s’agit en effet d’une démarche au niveau du groupe : elle devra à terme concerner une grande partie de nos 500 milliards d’euros d’actifs pour compte propre. Notre politique IR est fondée sur une démarche complète : intégration progressive de critères ESG dans nos mandats de gestion, prise en compte de considérations ESG dans nos politiques de vote, instructions spécifiques pour certains secteurs sensibles, comme celui de la défense, et investissements dédiés à certains projets qui touchent aux énergies renouvelables, à la pauvreté, à la santé ou à la prévention des risques. Comment cette politique s’articule-t-elle avec les Principes pour l’investissement responsable (PRI) ? L. C.: Cette politique d’IR répond bien sûr aux engagements que nous avons pris en signant les PRI. Ces principes, rédigés sous les auspices de l’ONU, engagent les signataires à intégrer des critères ESG dans leur politique d’investissement et à en rendre compte publiquement. Par ailleurs, il est important de souligner qu’adhérer à ces principes permet de faire avancer l'élaboration de positions de Place pour l’industrie, de façon collaborative aux côtés des autres signataires. Quel va être l’impact de cette politique d’IR ? L. C.: Au sein d’AXA, nous sommes persuadés que cette politique peut avoir une incidence positive pour le groupe. En effet, intégrer de façon proactive ces critères peut se révéler pertinent en termes de performance ou de gestion des risques, puisque cela fait progresser notre analyse des risques et permet de mieux protéger notre réputation et nous préserve de certains investissements controversés. Cette politique et cet engagement public sont l’aboutissement d’un travail de fond pour aligner les intérêts de long terme de nos clients et ceux du Groupe AXA et faire participer toutes nos filiales.
Christian Carrega, directeur général de Préfon lors d’une conférence organisée par Novethic : Préfon a été créé en 1968, à l’initiative des organisations syndicales. Disposant de 400 000 affiliés, cet organisme délègue toute sa gestion financière à CNP, AXA, Groupama et Allianz. C’est en 2011, que nous avons adopté une charte ISR en lien avec les valeurs syndicales, notre portefeuille étant noté par Vigeo. Bien que Christian Carrega souligne l’importance de la création d’emploi dans les sociétés qui sont dans ses portefeuilles, il déplore la difficulté de la mesure, due au cycle économique ou à des fusions par exemple. Je vois cependant deux axes, le premier étant de distinguer les petites, moyennes et grandes entreprises en matière de création d’emploi. Le second axe est de comptabiliser la nombre d’heure de formation par heure et par salarié dans chaque société. Préfon n’est pas un fonds de pension, néanmoins, la performance financière est bien sur importante pour garantir la rente. Cependant, nous avons la conviction que l’ISR est un complément de sécurisation de la rente à moyen ou à long terme. De notre point de vue, nous ne pouvons pas opposer performance financière et ISR. Précise le directeur général de Préfon. Avec un encours de 11 milliards, Préfon, dispose d’un certain poids pour rencontrer des entreprises mal notées, afin notamment d’améliorer la rédaction de leurs reporting. Nous sommes en pleine réflexion pour tenter de faire changer les choses. conclue Christian Carrega. La mesure de la performance extra-financière intégrant les critères ESG est une nécessité. Les investisseurs institutionnels manquent néanmoins des critères objectifs, clairs et comparables. L'évaluation de la performance ISR est au début de son histoire. L’association Préfon (Caisse Nationale de Prévoyance de la Fonction Publique) a travaillé en 2012, à la demande de son conseil d’administration, sur la mise en place d’indicateurs ESG concrets pour les fonds proposés à ses affiliés. Pour Christian Carrega, le Directeur Général de la Préfon, ces indicateurs répondent à plusieurs objectifs. Le premier est d’aller au-delà des notations ESG ressemblant parfois à des « boîtes noires » pour les néophytes et dont la méthodologie est propre à chaque société de gestion. Ces indicateurs concrets et opposables doivent ainsi les rendre « palpables » pour le conseil d’administration ainsi que les affiliés. Enfin, ils permettent de comparer de manière homogène les différents gestionnaires. La Préfon a récemment défini des indicateurs en concertation avec les quatre sociétés de gestion avec lesquelles elle travaille. Sept indicateurs ont ainsi été retenus pour les investissements en actions et obligations d’entreprises (voir encadré). Bloomberg en est le principal fournisseur de données. Pour le régime de retraite, la prochaine étape sera de mettre en place un modèle de reporting commun aux différents gérants. Les sept indicateurs ESG retenus par la Préfon pour la gestion actions et obligations d’entreprises : Équilibre des pouvoirs et efficacité du conseil d’administration (indice composite de Vigeo) Part des femmes au sein du conseil d’administration des entreprises Nombre d’heures de formation / an / salarié Part des femmes à des postes d’encadrement Émissions de gaz à effet de serre rapportées au chiffre d’affaires et en absolu (seulement pour les services aux collectivités) Part des small caps / mid caps / large caps dans le portefeuille Part des entreprises n'étant pas signataires du Pacte Mondial des Nations Unies
Le Comité Intersyndical de l’Epargne salariale (CIES) et le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) lancent un guide pédagogique destiné aux salariés et aux responsables d’entreprise. Il s’agit de promouvoir le développement de l'épargne salariale, et de promouvoir les fonds communs de placement dont la gestion respecte les critères de l’Investissement Socialement Responsable (ISR). La prise en compte des enjeux Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) par les gérants de l'épargne permet de donner un sens supplémentaire à l'épargne salariale, l’inscrivant dans une démarche de développement durable qui incite à de meilleurs comportements des entreprises, des collectivités territoriales et des États. C’est donc une démarche de progrès que le FIR et le CIES soutiennent conjointement. L'épargne salariale diversifiée (hors actionnariat) représente aujourd’hui 56 milliards d’euros dont plus de 23 % sont ISR, dont les gammes labellisées par le CIES représentent plus de 90%. Aujourd’hui, c’est clairement au travers de l'épargne salariale que les Français accèdent à l’Investissement Socialement Responsable... et c’est clairement l’action du CIES qui concrétise ce progrès.
Une offre réduite face à la demande croissante des institutionnels Sur 65 sociétés de gestion impliquées dans l’Investissement Socialement responsable (ISR) en France, seules 7 ont développé des indicateurs ESG dont Novethic dresse le tableau. Or, les institutionnels qui pratiquent l’investissement responsable souhaitent en rendre compte avec des indicateurs simples, accessibles à leurs parties prenantes et leur permettant d'évaluer le bénéfice environnemental et social de leurs démarches. Ils veulent par ailleurs comparer les performances de leurs gérants sur ces mêmes critères. Les freins au développement Les sociétés de gestion citent comme principal obstacle la pénurie d’indicateurs fiables issus des entreprises, pertinents et comparables d’un exercice à l’autre. Autre difficulté exprimée, le rythme de publication de ces informations, qui est au mieux annuel, avec des données arrêtées au 31 décembre de l’année précédente. Par ailleurs, un indicateur tel que les émissions de gaz à effet de serre n’est pas représentatif de l’ensemble d’une démarche de développement durable. La gestion ISR a une approche multicritères qui peut pâtir d’une sous-performance d’un fonds en termes d'émissions de CO2 alors que l'évaluation globale des entreprises montre une surperformance ESG. Une comparaison difficile Les méthodologies actuellement développées par quelques acteurs permettent de comparer les performances ESG d’un fonds par rapport à son indice de référence mais pas de calculer son impact réel en termes d'émissions de CO2 ou de créations d’emplois. Enfin, chaque acteur ayant sa propre méthodologie, la comparaison entre les fonds ISR sur ces indicateurs ESG est quasi impossible. Pour en savoir plus : Télécharger la synthèse de l'étude / Télécharger l'étude
Le Forum pour l’investissement responsable (FIR) a lancé un groupe de travail visant à réunir l’ensemble des acteurs de l’ISR afin de trouver une définition commune de cette forme d’investissement et de donner naissance à un label de Place. Pour permettre aux investisseurs de s’y retrouver parmi les nombreux fonds se disant ISR, Novethic propose d’ores et déjà un label (lancé en 2009), mais ses critères d’attribution ont changé en 2012 et ne font pas l’unanimité parmi les sociétés de gestion. Par exemple, l’un des plus gros acteurs en matière d’ISR, Amundi, n’a pas cherché à obtenir ce label l’an dernier. L’objectif est désormais de créer un label plus consensuel. Selon Bertrand Fournier, président du FIR, « l'État souhaite la création d’un label de Place ISR. C’est l’une des conclusions de la feuille de route issue de la Conférence environnementale de septembre dernier. » Par ailleurs, le FIR réclame un avantage fiscal associé à l’ISR : « la mise en place d’un label est l’occasion de rendre obligatoire l’investissement en fonds ISR labellisés d’un pourcentage des PEA et de l’assurance vie ».
L’Association pour l’investissement responsable, vient de publier une étude qui indique que les actifs de l’investissement socialement responsable (ISR) poursuivent leur ascension au Canada. En progression de 16% en un an et demi (entre juin 2010 et décembre 2011), l’ISR affiche une croissance dans pratiquement tous les principaux segments de marché et surpasse la croissance du total des actifs sous gestion. Sur la même, l’ensemble des actifs sous gestion on connu une croissance de 9%. Sur la période, le s actifs gérés conformément à des lignes directrices d’ISR sont passés de 517,9 milliards à 600,9 milliards de dollars. Au 31 décembre 2011, ils constituaient 20 % des actifs sous gestion dans l’industrie financière, en hausse de 1%. Accéder à l'étude canadienne : cliquez ici