L’aviation ne renonce décidément pas à son goût de l’exceptionnel, comme dans le mythe d’Icare. Voilà qu’elle enchaîne les plans de licenciement et de restructuration record. Mieux encore, l’industrie veut y ajouter un plan d’économies sur ses contributions à compensation de la pollution en carbone. Et elle n’y va pas par quatre pistes pour s’exonérer de réels efforts. Ainsi assiste-t-on à des marchandages sans fin pour faire monter le seuil des émissions payantes dans le schéma de réduction conçu par les Nations unies et devant démarrer l’an prochain. L’IATA (Association internationale des transporteurs aériens) ne veut plus retenir les émissions de 2020 pour le calcul du seuil plancher, car elles sont tombées de 37 % suite à la crise sanitaire. Cette demande a été acceptée pour les trois premières années d’application du schéma, lequel n’a pourtant rien d’obligatoire avant 2027. Il n’aurait, de toute façon, représenté que 9 % des émissions des avions pré-crise, selon les chiffres de The Economist, notamment parce qu’il n’inclut pas non plus les vols domestiques, c’est-à-dire le tiers du trafic aérien total. Décidément, le secteur s’exonère de tout !