Nos articles d’actualité et d’analyse sur les économies et marchés (croissance, politique monétaire, indices boursiers) des pays dits émergents, soit la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie, l’Afrique du Sud, et des pays en voie de développement.
L’inflation turque a bondi plus que prévu à +19,25% en août en rythme annuel, à son plus haut niveau en plus de deux ans, selon les données publiées vendredi par l’institut turc de la statistique. Elle dépasse désormais le taux directeur, maintenant ainsi la pression sur la banque centrale.
Moody’s Investors Service a abaissé mercredi la note du Pérou à Baa1, citant un «environnement politique continuellement polarisé et fracturé», qui, selon elle, a accru le risque politique et «considérablement affaibli la capacité d'élaboration des politiques». Le Congrès péruvien a confirmé vendredi un nouveau gouvernement de gauche nommé par le président Pedro Castillo. La perspective sur la notation est passée de négative à stable, ce qui reflète une situation budgétaire toujours solide par rapport à ses pairs, selon Citi, qui souligne que les notes des trois agences de notation sont trois crans au-dessus du high yield, rendant peu probable la perte du statut investment grade.
Moody’s Investors Service a abaissé mercredi la note du Pérou à Baa1, citant un «environnement politique continuellement polarisé et fracturé», qui, selon elle, a accru le risque politique et «considérablement affaibli la capacité d'élaboration des politiques».
La Côte d’Ivoire a annoncé mercredi une «découverte majeure» de pétrole et de gaz naturel au large de ses côtes lors d’un forage exploratoire effectué par le géant italien Eni.
Soutien. Une bouffée d’oxygène pour certains pays émergents. Le Fonds monétaire international a commencé à distribuer le 23 août pour 650 milliards de dollars de nouveaux droits de tirage spéciaux (DTS). Une allocation destinée à encaisser le choc de la pandémie. Il s’agit de la plus importante allocation du genre dans l’histoire du FMI. La précédente, de 250 milliards de dollars, avait eu lieu en 2009 pour contrer l’impact de la crise financière.
Le lenteur du déploiement de la campagne de vaccination contre le Covid-19 pourrait entraîner une perte de 2.300 milliards de dollars de PIB produit intérieur brut (PIB) mondial sur les trois prochaines années, calcule le centre de recherche The Economist Intelligence Unit (EIU). Son étude publiée mercredi estime que les 200 pays étudiés enregistreront ces pertes s’ils ont vacciné moins de 60% de leur population d’ici à mi-2022. Les deux tiers des pertes seraient subies par des pays émergents, ce qui va ralentir leur rattrapage économique sur les plus développés, alimenter la pauvreté et augmenter le risque sociaux dans ces zones. Les pays d’Afrique sub-saharienne pourraient perdre 2,9% de PIB par rapport aux prévisions selon cette hypothèse, et la région Asie-Pacifique près de 1.700 milliards de dollars à elle seule sur la période. Seulement 1% des habitants des pays pauvres ont reçu au moins une dose de vaccin, contre 60% de la population des pays les plus riches.
La Banque centrale de Hongrie (MNB) a, comme prévu mardi, relevé ses taux d’intérêt pour la troisième fois en autant de mois. Le taux de référence est augmenté de 30 points de base à 1,5%, comme en juin et juillet. Les premières réactions laissaient penser que, avec le taux directeur désormais le plus élevé en Europe, la banque centrale pourrait marquer une pause dans son resserrement monétaire en septembre, mais ses dirigeants ont souligné qu’ils maintiendraient le cycle de resserrement jusqu’à ce que l’inflation soit en voie d’atteindre son objectif de 3%. Le rythme de l’inflation a ralenti en juillet, mais les données autour d’une croissance économique record au deuxième trimestre ont montré qu’elle pourrait dépasser 5% en octobre ou en novembre avant de commencer à ralentir, a déclaré le vice-gouverneur Barnabas Virag. La Hongrie est depuis plusieurs mois à l’avant-garde du resserrement monétaire en Europe, avec la République tchèque, qui a également relevé ses taux en parallèle en juin et en juillet.
La Banque centrale de Hongrie (MNB) a, comme prévu mardi, relevé ses taux d’intérêt pour la troisième fois en autant de mois, alors que ses décideurs poursuivent leur campagne pour endiguer une inflation parmi les plus élevées de l’Union européenne (UE). Elle a donc remonté son taux de référence de 30 points de base à 1,5%, ce qui correspond au rythme des hausses en juin et en juillet.
Le nouveau Premier ministre de la Malaisie, Ismail Sabri Yaakob, a prêté serment samedi devant le roi alors que le pays lutte contre sa pire vague de Covid-19 et que la colère des habitants grandit face à la mauvaise gestion de la pandémie. A deux reprises cette année, la banque centrale a dû revoir en baisse ses prévisions économiques. Ismail Sabri, 61 ans, a été choisi vendredi par le roi Al-Sultan Abdullah mais est déjà sous le feu des critiques car il n’a pu empêcher la résurgence de l’épidémie malgré les restrictions et la vaccination alors qu’il était l’adjoint de Muhyiddin Yassin, le précédent Premier ministre. Issu du parti UMNO défait lors des élections de 2018 après le scandale 1MDB, il a obtenu une majorité parlementaire de la même alliance qui s’est effondrée la semaine passée, entrainant le départ du chef du gouvernement. Le nouveau Premier ministre doit désormais se soumettre à un vote de confiance au Parlement.
Les réserves de change de l’Afghanistan sont surtout détenues sur des comptes étrangers et probablement inaccessibles aux dirigeants talibans, laissant le pays à court de dollars, a déclaré Ajmal Ahmady, qui a dirigé la banque centrale jusqu'à la prise de Kaboul. Da Afghanistan Bank (DAB) contrôlait environ 9 milliards de dollars, dont près de 7 milliards étaient détenus sous forme d’espèces, d’or, d’obligations et d’autres investissements à la Réserve fédérale américaine, a déclaré le gouverneur en fuite sur Twitter. Le reste se trouve dans d’autres comptes internationaux et à la Banque des règlements internationaux, laissant environ 0,2% ou moins du total accessible aux talibans. L’ex-gouverneur s’attend désormais à ce que l’Afghani, la devise du pays, se déprécie car la banque centrale ne peut pas fournir suffisamment de dollars aux banques locales, avec une hausse de l’inflation, obligeant les talibans à utiliser le contrôle des capitaux pour empêcher leur fuite.
La démission du premier ministre malaisien, Muhyiddin Yassin, risque de plonger le pays dans une impasse politique. Aucune majorité d’où pourrait sortir un successeur ne se dégage au Parlement, ce qui ralentit la prise de décision et inquiète les marchés : le ringgit a atteint son plus bas niveau depuis un an, à 4,24 pour un dollar, et les marchés malaisiens ont chuté de 0,4%, lundi. De fait, les investisseurs estiment que le gouvernement doit dépenser davantage pour pallier les effets de l’épidémie de Covid et relancer l’économie, qui stagne en l’absence de réformes et qui souffre de l’instabilité politique. Les marchés malaisiens affichent des flux sortants depuis 25 mois, chutant de 8% cette année, contre une progression de 1% pour le voisin indonésien.
La croissance a été affectée en juillet par des éléments exceptionnels mais des facteurs plus structurels vont continuer de peser. Une réponse monétaire ne suffirait pas.
La livre turque s’est dépréciée jusqu’à plus de 1% jeudi, l’une pires performances parmi les devises émergentes, à 8,56 face au dollar. La monnaie turque est sous pression après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau réclamé une baisse des taux malgré la forte hausse de l’inflation. Cette dernière a surpris en juillet à 18,95%. La banque centrale turque doit se réunir jeudi 12 août. Les opérateurs anticipent un maintien du principal taux directeur à 19%, son gouverneur s‘étant engagé à maintenir les taux au-dessus de l’inflation. Mais les déclarations du président turc brouillent cette perspective. Des taux réels négatifs seraient défavorables à la livre turque au moment où la Fed pourrait s’engager dans une normalisation de sa politique monétaire.
L’Indonésie a enregistré au deuxième trimestre cette année sa plus forte croissance en 17 ans, de 7,1% par rapport au deuxième trimestre 2020, ce qui lui permet de sortir de cinq mois de récession. Cette croissance est en outre plus forte qu’attendu. L’activité a été stimulée par les exportations, notamment de matières premières, par la consommation, l’investissement et les dépenses publiques. L’effet de base a également contribué à cette forte croissance. La plupart des économistes s’inquiètent de l’impact des restrictions prises en juillet face à la propagation du variant Delta et ont revu en baisse leurs prévisions de croissance cette année. La banque centrale a également revu les siennes dans une fourchette de 3,5% à 4,3%, ce qui est plus pessimiste que les projections du gouvernement (+3,7%/+4,5%). La première économie d’Asie du Sud-Est s’est contractée de 2,1% en 2020 pour la première fois depuis 1998.
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé la nouvelle allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS). Cette nouvelle allocation, d’un montant historique de 650 milliards de dollars, doit permettre aux pays les plus pauvres de renforcer leurs réserves de changes et de financer leurs dépenses d’urgence pour faire face à l’épidémie de coronavirus. Désormais il va falloir définir les moyens pour les pays les plus riches, n’ayant pas besoin de ces nouveaux DTS, de pouvoir les redistribuer aux plus vulnérables. De mécanismes existent déjà, d’autres sont à créer. Des décisions pourraient être prises dès les assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale en octobre.
La Banque mondiale a revu en baisse jeudi ses prévisions de croissance pour la région Asie de l’Est-Pacifique (hors Chine) en 2021, alors que de nombreux pays de la région font face à une hausse des cas de coronavirus, à de nouveaux variants plus contagieux et à des contraintes d’approvisionnement en vaccins. L’institution prévoit désormais une croissance de +4%, contre +4,4% dans sa précédente prévision. En incluant la Chine, dont le PIB devrait croître de +8,5% en 2021, la région connaîtrait une croissance de +7,7% cette année, contre 7,4% précédemment annoncé, a déclaré David Malpass, le président de la Banque mondiale.