« En moyenne, la gestion active ne donne pas de meilleurs résultats que la gestion passive ». C’est par ce constat que Frederic Lorenzini, directeur de la recherche chez Morningstar a introduit l’atelier « gestion passive/gestion active » du Forum GI, qui se tenait mardi à Paris. Face aux engouements pour les produits passifs tels que les ETF, on peut donc s’interroger sur l’avenir de la gestion active dans une allocation à la recherche d’alpha. Pour Frederic Lorenzini, il est essentiel de choisir « les vrais fonds de gestion active ». Pour obtenir une surperformance significative, l’investisseur doit donc opter pour un fonds dont la tracking error est supérieure à 5 %. A moins de 5 %, la superformance sera plus faible et annulée par les frais.Cela dit, pour Christophe Jaubert, co-directeur de la gestion de HDF, l’investisseur doit bien définir ses objectifs afin de pouvoir choisir entre différents outils de gestion passive, qui peuvent s’intégrer dans une allocation, « selon l’environnement dans lequel il est investi ». HDF utilise ainsi plus de gestion passive (40% de l’allocation totale), via des futures notamment, sur des marchés comme les Etats-Unis ou le Japon, alors que sur l’Europe, la gestion active est privilégiée. « Nous avons constaté suite à notre processus de sélection de gérants que nous arrivons à détecter plus facilement des talents sur l’Europe ou les marchés émergents qu’aux Etats-Unis pour la génération d’alpha », confirme-t-il. Gérant actif, Douglas McDowel, head of client investment strategies de Neptune Investment Management, souligne pour sa part que l’exposition « neutre » n’est pas celle de l’indice et que l’objectif de la vraie gestion active n’est pas de s’éloigner au plus de cette exposition. La tracking error « ne doit pas virer à l’obsession » souligne-t-il. Il faut selon lui privilégier la vraie sélection de valeur et acheter « ce que l’on aime et que l’on comprend ». Rester ouvert d’esprit est une autre qualité pour un gérant actif. Une des plus grosses erreurs de Douglas McDowel, de son propre aveu, c’est par exemple d’avoir sous-estimé le potentiel d’Apple. « Je me disais qu’aucun adulte de plus de 16 ans dépenserait de l’argent pour un iPod ou un iPhone et que ce n’étaient que des gadgets d’une société surévaluée. J’ai eu tort ! ».