Pour J.P. Morgan Asset Management, le secteur de l’assurance fait manifestement partie des relais de croissance de l’avenir «Nous voulons développer nos activités dans l’assurance», a déclaré à Newsmanagers Mike O’Brien, directeur mondial du pôle institutionnel de J.P. Morgan Asset Management, à l’occasion d’un séminaire presse du gestionnaire américain à Londres."Les assureurs disposent de 25 000 milliards de dollars de réserves. Sur ce total, seulement 10 % est externalisé», estime Mike O’Brien, qui voit là un marché à fort potentiel de développement, compte tenu notamment de toutes les contraintes réglementaires qui pèsent sur les assureurs et du manque de ressources humaines en interne pour investir dans toutes les classes d’actifs. «Notre objectif est de répondre aux besoins des assureurs qui souhaitent externaliser une partie de ces actifs en mettant en place des solutions appropriées à l’aide de tous les produits offerts par J.P. Morgan AM», explique Mike O’Brien, qui a pris les rênes du pôle institutionnel il y a trois ans et quelques jours.Dans l’intervalle, Mike O’Brien, qui est basé à Londres mais voyage beaucoup, a développé sur toute la planète une activité institutionnelle qui était jusqu’alors très largement confinée aux Etats-Unis, avec une présence européenne en déclin et une activité anecdotique en Asie.Les Etats-Unis restent un pôle d’activité majeur dans la nouvelle architecture de l’activité institutionnelle, avec un effectif de plus d’une centaine de personnes sur un total d’environ 400 mais ils s’inscrivent désormais dans un ensemble plus large et original."Nous n’avons pas découpé notre activité sur une base seulement géographique comme on le fait souvent. Nous avons une plate-forme mondiale pour la clientèle des assureurs, une pour les fonds souverains et les banques centrales, et un modèle régional pour les fonds de pension avec les Etats-Unis, l’Europe, l’Asie et le Japon», explique Mike O’Brien. En Europe, une vingtaine de personnes couvrent le Royaume-Uni et une trentaine l’Europe continentale. «Nos revenus sont issus à 60 % des Etats-Unis, 20 % de l’Asie et 20 % de l’Europe, dont deux tiers pour l’Europe continentale et un tiers pour le Royaume-Uni», précise Mike O’Brien. Au 30 septembre 2013, les encours institutionnels au niveau mondial représentent 383,8 milliards de dollars.L’Europe fait partie cette année des zones de forte croissance. «C’est en Europe continentale que notre activité s’est plus particulièrement développée cette année. Notamment en Allemagne, sur la dette émergente, le high yield et la dette en catégorie d’investissement, en France dans le secteur de l’assurance sur la diversification obligataire et au Danemark sur un peu toutes les classes d’actifs"Spécialiste des fonds de pension, Mike O’Brien estime que le secteur est soumis à quelques grandes tendances. «Les fonds de pension ont quatre grandes problématiques de mon point de vue, les quatre «D": désensibilisation au risque, diversification, dynamique et délégation».Sur le plan de la diversification par exemple, «la poche alternative des fonds de pension, qui comprend l’immobilier, les infrastructures, le private equity, les hedge funds et les placements privés, devrait dépasser les 20 % d’ici à 2015 contre moins de 10 % actuellement, les deux classes d’actifs prioritaires étant l’immobilier et les infrastructures».En revanche, «les fonds de pension américains, exposés à 60 % aux actions, et britanniques, exposés à 35 % ou 40 %, vont continuer à se délester de leurs actions. Depuis la crise financière, la désensibilisation au risque s’est accentuée et ce mouvement va se poursuivre, surtout avec la repentification de la courbe des taux», estime Mike O’Brien.