Entre une compagnie d’assurances portugaise, un obscur spécialiste des fonds de pension en Grande-Bretagne et une société financière tchèque, les points communs ne sautent pas aux yeux. Ces quelques prises ont représenté jusqu’à présent le gros du butin des groupes chinois dans le secteur financier européen. Elles révèlent une approche opportuniste et parcellaire, qui, dans le cas de Lisbonne, doit beaucoup à la bienveillance d’autorités locales en quête d’argent frais. Depuis peu, les conglomérats venus de Chine ont porté leur regard sur des cibles plus voyantes, établies dans des pays du cœur de l’Europe. Là encore, la logique industrielle de ces transactions n’est pas toujours perceptible. Il convient de ne pas sous-estimer non plus la dimension psychologique du phénomène. Pour ceux qui les côtoient, les patrons de ces groupes, devenus milliardaires, se livrent une guerre d’ego et se flattent d’apparaître comme le prochain Warren Buffett en dénichant la meilleure idée d’investissement avant les autres. Au risque, par leur agressivité financière, de braquer les superviseurs européens et les opinions publiques.