
Des scores de crédit désormais accessibles à la demande
L’open banking change l’appréhension des risques de crédit. C’est ainsi qu’Algoan s’est fait une place sur le marché, avec un outil de catégorisation et d’analyse des opérations bancaires et un algorithme de scoring capable d’évaluer finement la probabilité de défaillance du particulier candidat au crédit. L’offre a conquis Cofidis et Oney. L’émergence du paiement fractionné ou différé a poussé la fintech à produire un nouvel algorithme capable de prévoir la solvabilité des clients sur des périodes plus courtes.
Lancée en 2021, cette nouvelle solution, Payment Score, a été adoptée par Alma, Pledg ou Solarisbank. Elle est désormais mise à disposition sous forme d’API (interface de programmation) et gratuite pour les 100 premiers appels. Chacun peut paramétrer la solution en fonction de son appétit pour le risque. Un test grandeur nature pour convaincre fintechs et e-commerçants de son efficacité.
« Notre API est en libre-service et facile à intégrer pour les développeurs, indique Paul Peyré, cofondateur d’Algoan et directeur des risques et de la data. Elle permet aux acteurs du crédit et du BNPL (buy now pay later) d’avoir un outil d’aide à la décision très précis, mais aussi d’anticiper leur mise en conformité avec le futur règlement européen qui renforcera l’obligation de vérifier la solvabilité des clients avant l’octroi d’un paiement fractionné. » Ce règlement, qui devrait être adopté en 2023, obligera les acteurs du BNPL à agir de façon plus responsable. C’est d’ailleurs le cheval de bataille d’Algoan qui, grâce à la précision de ses scores à base d’open banking, parvient à réduire le risque de crédit de moitié ou à augmenter de 40 % le niveau d’acceptation des emprunteurs.
Changement de cap
La clientèle professionnelle aussi bénéficie de l’open banking. A l’origine, Qard a bâti son offre de financement pour les e-commerçants sur le traitement de leurs données de ventes captées à la source, sur les plateformes de commerce en ligne comme Shopify ou Magento. Une analyse approfondie de ces chiffres de vente a donné à la fintech une vision très fine des risques de crédit. Mais la crise sanitaire et le prêt garanti par l’Etat ayant largement modifié les conditions de crédit, Qard a choisi de pivoter. « De fournisseur de crédit pour TPE et PME, nous sommes passés à fournisseur de logiciels pour nos anciens concurrents, assume Azzeddine Chaibrassou, fondateur et directeur général de Qard, fintech fondée en 2018. Nous leur apportons un accès plus simple et plus efficace aux données des entreprises auxquelles ils souhaitent prêter. En collectant à la source des données fiscales, comptables ou les données de ventes, qui sont traitées par nos propres outils d’intelligence artificielle, nous apportons des informations précieuses aux prêteurs. »
Qard ne fournit pas de score générique mais plutôt des scores en fonction des besoins de ses clients, voire un modèle sur mesure si le client le souhaite. « Nous avons mis notre savoir-faire à disposition des prêteurs sous la forme d’un SaaS (Software as a Service) et d’une API facile à intégrer dans les systèmes d’information tiers », résume Azzeddine Chaibrassou.
Mansa, qui fait des prêts de trésorerie aux professionnels indépendants, ou Aria, qui règle les fournisseurs de ses clients sous 24 heures et leur permet de payer à leur rythme, sont devenus clients. Comme Courtisia, un logiciel de gestion pour les courtiers en crédits professionnels, qui a choisi Qard pour accéder plus facilement aux informations des candidats au crédit. « Nous avions besoin d’un partenaire pour obtenir les informations confidentielles (liasses fiscales, cotations auprès des institutions), les relevés bancaires, les bénéficiaires effectifs et les données sectorielles afin que nos clients courtiers puissent bâtir des dossiers solides à présenter à leurs partenaires financiers, explique Anthony Cutrone, directeur commercial de Courtisia. Qard nous a permis d’automatiser la collecte des données que nous traitons et restituons sous forme de rapport de synthèse, afin que le courtier puisse expliquer clairement à la banque l’activité et la situation de l’emprunteur. » Grâce à cette offre, Courtisia a gagné des clients.

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