
Vivendi pourrait céder Editis via une introduction en Bourse
Le conglomérat des médias Vivendi a indiqué jeudi qu’il étudiait un projet de cession totale de sa filiale d'édition Editis afin d’obtenir le feu vert des autorités de la concurrence au rachat de Lagardère.
«Vivendi envisage de procéder à cette opération principalement par la distribution d’actions Editis aux actionnaires de Vivendi et leur admission concomitante sur le marché d’Euronext à Paris», a indiqué le groupe dans un communiqué.
Le groupe Bolloré, premier actionnaire de Vivendi avec 29,7% du capital, céderait ensuite l’ensemble des actions Editis ainsi reçues. Vivendi entend mandater des banques et des cabinets de conseil afin de trouver un repreneur à cette participation et doter Editis d’un «noyau dur» d’actionnaires, a précisé le groupe.
«L’objectif était de conserver Editis au sein de Vivendi mais cela n’est pas possible en raison des contraintes de la concurrence» liées au rapprochement entre Vivendi et Lagardère, a indiqué Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi, lors d’une conférence téléphonique.
Si Vivendi décide de poursuivre ce projet de cession, qui reste pour l’heure à l'étude, et s’il est ensuite validé par la Commission européenne, «il n’y aura plus de lien entre Vivendi et Editis», a-t-il ajouté.
Editis est le deuxième acteur français de l'édition, présent dans l’ensemble des segments du marché (littérature, livre de poche, éducation et distribution). La société a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 856 millions d’euros et un excédent brut d’exploitation ajusté (Ebita) de 51 millions d’euros, et emploie environ 2.400 personnes. Elle avait été rachetée par Vivendi en janvier 2019.
Une solution «simple»
Vivendi détient 57% de Lagardère à l’issue de son offre publique d’achat bouclée début juin. Le groupe ne peut toutefois exercer que 22,8% des droits de vote tant que l’opération n’a pas reçu le feu vert des autorités de la concurrence. Il doit notifier en septembre à la Commission européenne ses «remèdes» dans le cadre de l’examen de ce rapprochement avec Lagardère, et cherche une solution «facile, simple en termes d’exécution», a précisé Arnaud de Puyfontaine, pour qui le projet de cession d’Editis répond à ces critères.
Vivendi avait annoncé en septembre 2021 son intention de lancer une offre publique d’achat sur Lagardère afin de former un «champion européen des contenus». Ce rachat suscite toutefois l’inquiétude d’un certain nombre d’acteurs de l'édition, les deux sociétés contrôlant de larges pans du marché français via leurs filiales Hachette (Lagardère) et Editis (Vivendi).
Canal+ et Havas tirent la croissance au 1er semestre
Vivendi a fait ces annonces après avoir enregistré au cours des six premiers mois de l’année des résultats en hausse et globalement conformes aux attentes des analystes.
Le chiffre d’affaires du conglomérat français des médias s’est établi à 4,87 milliards d’euros, en hausse de 10,9% en données publiées et de 5,4% à taux de change et périmètre constants.
Parmi les principales divisions du groupe, Canal+ a enregistré une croissance de ses ventes de 2,2% à taux de change et périmètre constants, à 2,87 milliards d’euros, tirée par la hausse du parc d’abonnés en France et à l’international. Havas a fait état d’une croissance organique de 11,8%, à 1,26 milliard d’euros, tandis que le chiffre d’affaires d’Editis a reculé de 7,5% en données comparables, à 344 millions d’euros.
Le résultat opérationnel ajusté (Ebita) de Vivendi s’est établi à 412 millions d’euros sur le semestre, contre 313 millions d’euros à la même période de l’exercice précédent.
Le bénéfice net, part du groupe, est ressorti à 491 millions d’euros, contre 488 millions au premier semestre 2021.
Selon le consensus établi par FactSet, les analystes anticipaient en moyenne un chiffre d’affaires de 4,88 milliards d’euros et un Ebita de 407 millions d’euros.
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