Les assureurs brandissent un nouveau produit de retraite

Laissant le Perco de côté, les assureurs proposent de substituer aux autres produits de retraite un même contrat universel adaptable et transférable.
Jade Grandin de l’Eprevier
 Bernard Spitz (président de la FFA) lors de la conférence annuelle 2018 de la Fédération française de l’assurance.
Bernard Spitz (président de la FFA) lors de la conférence annuelle 2018 de la Fédération française de l’assurance.  -  Photo FFA.

Le début d’année est créatif pour les assureurs français. Après avoir défendu le caractère optionnel de nouveaux fonds euros «bonifiés», ils s’attaquent au marché de l’épargne retraite avec une autre invention : «Revavie». Hier, à l’occasion de sa conférence annuelle, la Fédération française de l’assurance (FFA) a présenté ce produit d’épargne retraite mis en avant auprès de Bercy, qui souhaite unifier l’existant dans le cadre d’une réforme prévue à l’été 2019. Le Revavie remplacerait à la fois le Perp, le Madelin, les produits «Article 83» et «Article 39» … en revanche, on ne toucherait pas au Perco, théoriquement un produit de retraite, mais relevant plutôt de l’épargne salariale, en raison des nombreuses possibilités de sorties anticipées et de sortie en capital. Les gestionnaires d’actifs et DRH défendent mordicus les caractéristiques actuelles de ce produit.

Le «Revavie» pour tous

Le Revavie s’adresserait à tous : indépendants, artisans et commerçants, salariés, fonctionnaires, agriculteurs, sous forme individuelle ou collective. Il proposerait des garanties à vie, couvrant le risque de longévité et de dépendance, et il y aurait des garanties de prévoyance en cas de coup dur (avec pourquoi pas une possibilité de sortie sans fiscalité dans ces quelques cas isolés). La sortie se ferait majoritairement en rente, par exemple 80% en rente et 20% en capital. «Nous ne demandons pas d’incitation fiscale supplémentaire par rapport à l’existant», a déclaré Bernard Spitz, le président de la FFA, rappelant que «l’assurance vie sortie en rente est aujourd’hui pénalisée fiscalement». Le Revavie bénéficierait de la portabilité sans pénalité en cas de changement d’employeur et serait transférable entre assureurs dans certaines fenêtres de temps, par exemple tous les cinq ans.

Parallèlement, le Revavie tirerait parti de la réforme des contrats euro-croissance, prévue dans la loi Pacte du 18 avril, comme révélé dans L’Agefidu 9 mars. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire entend en effet simplifier et plus «décantonner» ces fonds. Les assureurs souhaitent que l’euro-croissance modernisé puisse être intégré au produit Revavie, lors de la première partie de sa vie, celle de l’accumulation du capital. Durant cette phase, la partie habituellement investie en fonds euros serait placée en nouveaux fonds euros croissance (sans garantie du capital durant la phase d’accumulation). «C’est une construction cohérente», a commenté Bernard Spitz. La FFA espère que les discussions sur le Revavie aboutiront avant l’été.

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